Féminin des mots en -teur

Gebalsace

Message par Gebalsace »

Denis Normand a écrit :Permettez-moi de trouver votre choix de l'adjectif abominable exagéré, Gebalsace.
Je vous permets, bien évidement, et même si je ne vois pas en quoi il le serait!
Le TLFi dit: Sens propre. [En parlant du comportement ou des œuvres de l'homme] Qui inspire l'aversion, l'horreur… c'est tout à fait ce que m'inspirent ces "féminisations".
Denis Normand

Message par Denis Normand »

Perkele a écrit :
Denis Normand a écrit :« …parler français, c’est parler de manière que tous les francophones du monde puissent comprendre ce que l’on dit. »
C'est pas gagné quand on voit qu'on n'emploie pas les mêmes expressions dès une centaine de kilomètres de distance... :?
Ben voyons... C'est exactement ce que j'appelle l'enrichssement de la langue.
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Perkele
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Message par Perkele »

Denis Normand a écrit :
Perkele a écrit :
Denis Normand a écrit :« …parler français, c’est parler de manière que tous les francophones du monde puissent comprendre ce que l’on dit. »
C'est pas gagné quand on voit qu'on n'emploie pas les mêmes expressions dès une centaine de kilomètres de distance... :?
Ben voyons... C'est exactement ce que j'appelle l'enrichssement de la langue.
Faudrait savoir : si on enrichit on risque de ne pas se comprendre d'une maison à l'autre dans la même rue ; si on veut que tous les francophones se comprennent, il faut uniformiser et réduire les termes. :roll:
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Gebalsace a écrit :
Denis Normand a écrit :Permettez-moi de trouver votre choix de l'adjectif abominable exagéré, Gebalsace.
Je vous permets, bien évidement, et même si je ne vois pas en quoi il le serait!
Le TLFi dit: Sens propre. [En parlant du comportement ou des œuvres de l'homme] Qui inspire l'aversion, l'horreur… c'est tout à fait ce que m'inspirent ces "féminisations".
Je ne veux pas jeter de l'huile sur le feu, mais c'est exactement ce que je ressens aussi.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Denis Normand

Message par Denis Normand »

Gebalsace a écrit :
Denis Normand a écrit :Permettez-moi de trouver votre choix de l'adjectif abominable exagéré, Gebalsace.
Je vous permets, bien évidement, et même si je ne vois pas en quoi il le serait!
Le TLFi dit: Sens propre. [En parlant du comportement ou des œuvres de l'homme] Qui inspire l'aversion, l'horreur… c'est tout à fait ce que m'inspirent ces "féminisations".
Quant à moi, je préfèrerais de beaucoup rencontrer une écrivaine qu'un yéti.

:roll:
Gebalsace

Message par Gebalsace »

Denis Normand a écrit : Quant à moi, je préfèrerais de beaucoup rencontrer une écrivaine qu'un yéti.

:roll:
Si vous y tenez je peux vous faire une liste de quelques excitées de chez nous que je vous laisserais bien volontiers :wink:
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Perkele
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Message par Perkele »

Pour ma part, je crois que la répulsion que nous resentons pour ces formes féminisées vient pour beaucoup de ce qu'on veuille nous les imposer en soutenant concomitamment que les nouvelles formes doivent émerger de la vox populi et se créer dans la rue.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est peut-être la réponse. Certains mots qui n'avaient pas de féminin (libraire, secrétaire...) ont fini par en acquérir un qui nous semble naturel. Il faut laisser faire l'usage, c'est lui qui a façonné la langue en quelque chose comme quinze siècles. Mais qu'une bande de féministes excités veuillent à tout prix imposer des féminisations improvisées et plus ou moins mal ficelées, c'est contraire au sens de l'Histoire. On n'impose rien en matière de langue. C'est un outil lentement façonné par ceux qui s'en servent. Et ce n'est pas en féminisant anarchiquement et démesurément qu'on fera avancer la cause des femmes. Il y a mieux à faire dans ce domaine, et il reste du pain sur la planche.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Invité

Message par Invité »

Si vous me permettez une opinion différente, je dirais que c'est la féminisation rapide de certains corps de métiers ( administration, enseignement, médecine, etc) qui entraîne cette adaptation progressive de notre langue et non le seul désir militant de groupes féministes.

Par exemple, si je vais sur le site du gouvernement de notre République, je peux lire, sur la biographie de notre ministre de la Justice qu'elle a été auditeure de Justice. J'eusse préféré auditrice , mais il semble que les deux cohabitent.

La langue française et ses locuteurs ont éprouvé le besoin d'avoir un féminin pour des métiers uniquement exercés par des femmes dans le passé ( lingère, sage-femme, gouvernante,etc) , des noms uniquement masculins lorsque les métiers pendant longtemps n'étaient accessibles qu'aux messieurs ( ingénieur, professeur, chirurgien, etc) et les deux lorsqu'ils pouvaient être assumés par l'un ou l'autre des deux sexes ( marchand/e, instituteur/trice,etc).
La langue suivra certainement cette évolution de la société , quelles que soient les appréciations subjectives sur l'esthétique des mots, me semble-t-il.
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Marco
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Message par Marco »

codrila a écrit :La langue suivra certainement cette évolution de la société , quelles que soient les appréciations subjectives sur l'esthétique des mots, me semble-t-il.
À mon avis, il ne s’agit pas là d’esthétique, mais de malformation : les noms en -teur font leur féminin en -trice et non en -teure. Non seulement cette manière de féminiser ne respecte pas les règles de formation de la langue, mais encore elle ne marque son but, qui est d’avoir une forme distincte du masculin, qu’à moitié : auteure se prononce exactement comme auteur, ce qui rend la distinction valable uniquement à l’écrit et crée une distortion à l’oral : une auteur(e).
Gebalsace

Message par Gebalsace »

codrila a écrit :Si vous me permettez une opinion différente, je dirais que c'est la féminisation rapide de certains corps de métiers ( administration, enseignement, médecine, etc) qui entraîne cette adaptation progressive de notre langue et non le seul désir militant de groupes féministes.

Par exemple, si je vais sur le site du gouvernement de notre République, je peux lire, sur la biographie de notre ministre de la Justice qu'elle a été auditeure de Justice. J'eusse préféré auditrice , mais il semble que les deux cohabitent.
Pas du tout de votre avis, codrila!
En plus des arguments développés par les "anti" il ne faut pas perdre de vue qu'il n'appartient absolument pas au pouvoir politique de décréter arbitrairement ce genre d'évolution de la langue. Nous serions, sinon, contraints d'adopter quelques trucs ridicules parmi lesquels le désopliant* bravitude :D
L'usage et l'aval de l'Académie Française sont pour moi les seuls ressorts de l'évolution, jamais la lubie de qui que ce soit.

*désopliant: néologisme tout de mon cru, né un beau jour d'une faute de frappe et à mon usage presque exclusif.
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Jacques
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Message par Jacques »

codrila a écrit : La langue française et ses locuteurs ont éprouvé le besoin d'avoir un féminin pour des métiers uniquement exercés par des femmes dans le passé (lingère, sage-femme, gouvernante,etc).
Quels noms donneriez-vous aux hommes qui exercent ces professions, s'il faut aller jusqu'au bout ? Ceux qui font le même métier que les sages-femmes ne sont pas gênés d'être eux-mêmes appelés sages-femmes, et revendiquent ce titre. Alors pourquoi faut-il, dans l'autre sens, dire une ingénieure et pas un ingénieur quand il s'agit d'une femme ?
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Perkele
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Message par Perkele »

Je suppose que cet exercice de style est tombé dans vos boîtes aux lettres un jour ou l'autre :

Un gars / Une garce
Un courtisan / Une courtisane
Un professionnel / Une professionnelle
Un entraîneur / Une entraîneuse
Un homme public / Une femme publique
Un homme facile / Une femme facile
...

Changer les mots ne fait pas évoluer les mentalités... Quand elles auront évolué, qui se souciera du genre des mots.
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Jacques
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Message par Jacques »

Oui c'est drôle, et ces amusettes ont néanmoins l'avantage de démontrer le côté ridicule de certains désirs de féminisation. Une remarque cependant : garce fut vraiment à l'origine le féminin de gars (aujourd'hui on dit une fille), sans aucune conotation péjorative ou dévalorisante.
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Perkele
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Message par Perkele »

C'est un peu comme si on croyait que changer le contenant change le contenu.

Il change seulement son apparence.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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