Qui sont ou que sont?
Qui sont ou que sont?
Notre pays a la chance d'avoir dans sa combinaison linguistique deux langues internationales majeures qui sont le français et l'allemand.
Faut-il utiliser "qui" ou "que"?
Faut-il utiliser "qui" ou "que"?
Le "qui" remplace le sujet, le "que" remplace le complement d'objet, si je ne m'abuse.
Donc ici j'aurais opté pour le "qui". A confirmer bien sûr.
On aurait peut être pu dire : Notre pays a la chance d'avoir dans sa combinaison linguistique les deux langues internationales majeures que sont le français et l'allemand.
Donc ici j'aurais opté pour le "qui". A confirmer bien sûr.
On aurait peut être pu dire : Notre pays a la chance d'avoir dans sa combinaison linguistique les deux langues internationales majeures que sont le français et l'allemand.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Rien à ajouter, je suis d'accord avec cette analyse.tristesobre a écrit :Le "qui" remplace le sujet, le "que" remplace le complement d'objet, si je ne m'abuse.
Donc ici j'aurais opté pour le "qui". A confirmer bien sûr.
On aurait peut être pu dire : Notre pays a la chance d'avoir dans sa combinaison linguistique les deux langues internationales majeures que sont le français et l'allemand.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
1 - Cet homme qui est notre guide a fait beaucoup de voyages.
2 - Cet homme qu’est notre guide a fait beaucoup de voyages.
Dans le premier cas « qui » reprend simplement « cet homme », comme sujet de la proposition, et ne fait que donner une information sur l’homme en question : il est notre guide. Dans le deuxième cas, la reprise par « que » fait de « homme » une sorte d’attribut de « notre guide » : Notre guide est un homme… et l’on sous-entend que la nature de cet homme est particulière (cet homme courageux, cet homme étrange, etc. on peut mettre beaucoup d’idées derrière le déterminant démonstratif « cet »), la proposition équivaut à une reprise par « là », avec une précision : « l’homme que je suis » contient deux idées : il s’agit d’un homme particulier et il s’agit de moi.
« Le garçon courageux qu’est notre enfant ne se laissera pas intimider par cette peste. » Ce n’est pas le garçon courageux qui est l’enfant, mais l’enfant qui est un garçon courageux !
Dans votre exemple, si on n’ajoute pas « les » ou « ces », les langues n’étant pas déterminées, elles restent en quelque sorte sans référence et ne peuvent donc pas être désignées par un « là » ou un « que sont… ». De même qu’on peut dire : il mange deux bonbons, il mange ces deux bonbons-là. Mais pas : *Il mange deux bonbons-là.
J’espère que vous avez suivi mon raisonnement. Pour ce qui est des termes qu’on doit employer pour désigner ces constructions, j’avoue ne pas les connaître.
2 - Cet homme qu’est notre guide a fait beaucoup de voyages.
Dans le premier cas « qui » reprend simplement « cet homme », comme sujet de la proposition, et ne fait que donner une information sur l’homme en question : il est notre guide. Dans le deuxième cas, la reprise par « que » fait de « homme » une sorte d’attribut de « notre guide » : Notre guide est un homme… et l’on sous-entend que la nature de cet homme est particulière (cet homme courageux, cet homme étrange, etc. on peut mettre beaucoup d’idées derrière le déterminant démonstratif « cet »), la proposition équivaut à une reprise par « là », avec une précision : « l’homme que je suis » contient deux idées : il s’agit d’un homme particulier et il s’agit de moi.
« Le garçon courageux qu’est notre enfant ne se laissera pas intimider par cette peste. » Ce n’est pas le garçon courageux qui est l’enfant, mais l’enfant qui est un garçon courageux !
Dans votre exemple, si on n’ajoute pas « les » ou « ces », les langues n’étant pas déterminées, elles restent en quelque sorte sans référence et ne peuvent donc pas être désignées par un « là » ou un « que sont… ». De même qu’on peut dire : il mange deux bonbons, il mange ces deux bonbons-là. Mais pas : *Il mange deux bonbons-là.
J’espère que vous avez suivi mon raisonnement. Pour ce qui est des termes qu’on doit employer pour désigner ces constructions, j’avoue ne pas les connaître.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Ça me fait également plaisir d’être ainsi salué. Le mot définitif a quelque chose d’effrayant, disons plutôt, comme pour les emplois, que c’est un retour à durée indéterminée. :D
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
1 - Cet homme qui est notre guide a fait beaucoup de voyages.
2 - Cet homme qu’est notre guide a fait beaucoup de voyages.
Je trouve vos deux phrases un peu bizarres. Dans la première, il me semble que des virgules devraient encadrer la relative ; dans la seconde il me semble qu'il manque un adjectif à "homme" et que "cet" ne va pas.
1-Cet homme plein de ressources, qui est notre guide, en est à sa centième ascension du col.
2-L'homme plein de ressources qu'est Jean, notre guide, en est à sa centième ascension du col.
1°Le peintre immortel de la Provence qu'est Jean Giono n'a pas reçu le Nobel de littérature.
2° Jean Giono, qui est le peintre par excellence de la Provence, n'a pas reçu le Nobel de littérature.
2 - Cet homme qu’est notre guide a fait beaucoup de voyages.
Je trouve vos deux phrases un peu bizarres. Dans la première, il me semble que des virgules devraient encadrer la relative ; dans la seconde il me semble qu'il manque un adjectif à "homme" et que "cet" ne va pas.
1-Cet homme plein de ressources, qui est notre guide, en est à sa centième ascension du col.
2-L'homme plein de ressources qu'est Jean, notre guide, en est à sa centième ascension du col.
1°Le peintre immortel de la Provence qu'est Jean Giono n'a pas reçu le Nobel de littérature.
2° Jean Giono, qui est le peintre par excellence de la Provence, n'a pas reçu le Nobel de littérature.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Cet homme qui est notre guide : dans ce type de construction, les virgules sont facultatives et laissées au choix de l'auteur.
Il est quasiment impossible de fixer une règle. La virgule est le signe le plus difficile à bien placer et à justifier. On écrirait par exemple :
– ce livre qui est sur la table appartient à mon frère ; pas de virgules possibles ;
– ce livre, qui est sur la table depuis hier, devrait être rangé. Mais on peut supprimer les virgules. Si on ne les met pas, on précise de quel livre il s'agit : celui qui est sur la table. Si on les met, on insiste sur le fait qu'il est sur la table avec un soupçon de reproche ; il ne devrait pas être là.
La mise en incise par des virgules souligne un élément ; dans le cas du guide, elle apporte une information sur la qualité de l'homme : c'est notre guide.
Il est quasiment impossible de fixer une règle. La virgule est le signe le plus difficile à bien placer et à justifier. On écrirait par exemple :
– ce livre qui est sur la table appartient à mon frère ; pas de virgules possibles ;
– ce livre, qui est sur la table depuis hier, devrait être rangé. Mais on peut supprimer les virgules. Si on ne les met pas, on précise de quel livre il s'agit : celui qui est sur la table. Si on les met, on insiste sur le fait qu'il est sur la table avec un soupçon de reproche ; il ne devrait pas être là.
La mise en incise par des virgules souligne un élément ; dans le cas du guide, elle apporte une information sur la qualité de l'homme : c'est notre guide.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Il s'agit peut-être d'une idiosyncrasie de ma part, mais je perçois quelque chose de choquant dans la juxtaposition de "cet" et d'une relative à caractère restrictif (sans virgules, donc).
"Cet homme qui est notre guide parle un français impeccable" à mon humble avis ne vaut pas "l'homme qui est notre guide..."
En revanche, ajoutez des virgules et l'adjectif démonstratif ne me gêne plus du tout, encore que je ne dirais pas "cet homme, qui est notre guide, parle le français couramment", mais plutôt "cet homme, notre guide, etc."
Réflexion faite, je trouve d'ailleurs que la phrase que je citais en exemple au début de ce fil eût été plus correcte si j'eusse ajouté une virgule avant la relative, puisque le pronom relatif peut être remplacé par une locution explétive comme "à savoir" :
Notre pays a la chance d'avoir dans sa combinaison linguistique deux langues internationales majeures, qui sont le français et l'allemand.
Pour l'anecdote, je précise que cette phrase sort tout droit d'un courriel indigné que j'ai envoyé à l'ambassade de Belgique. Celle-ci n'avait rien de trouvé de mieux que d'envoyer à ses administrés un courriel intitulé "King's Day" à l'occasion de la fête de la dynastie régnante, les Saxe Cobourg-Gotha, famille allemande et francophone par tradition.
Oh, anglomanie quand tu nous tiens...
"Cet homme qui est notre guide parle un français impeccable" à mon humble avis ne vaut pas "l'homme qui est notre guide..."
En revanche, ajoutez des virgules et l'adjectif démonstratif ne me gêne plus du tout, encore que je ne dirais pas "cet homme, qui est notre guide, parle le français couramment", mais plutôt "cet homme, notre guide, etc."
Réflexion faite, je trouve d'ailleurs que la phrase que je citais en exemple au début de ce fil eût été plus correcte si j'eusse ajouté une virgule avant la relative, puisque le pronom relatif peut être remplacé par une locution explétive comme "à savoir" :
Notre pays a la chance d'avoir dans sa combinaison linguistique deux langues internationales majeures, qui sont le français et l'allemand.
Pour l'anecdote, je précise que cette phrase sort tout droit d'un courriel indigné que j'ai envoyé à l'ambassade de Belgique. Celle-ci n'avait rien de trouvé de mieux que d'envoyer à ses administrés un courriel intitulé "King's Day" à l'occasion de la fête de la dynastie régnante, les Saxe Cobourg-Gotha, famille allemande et francophone par tradition.
Oh, anglomanie quand tu nous tiens...
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
L'idiosyncrasie se manifeste inévitablement dans la façon dont nous percevons l'expression linguistique. Chacun de nous la ressent selon sa culture, son éducation, sa psychologie propre et sa sensibilité.
Quant à votre incident avec la Belgique, j'ai eu un cas similaire dans ma vie professionnelle : j'avais envoyé un télex à une banque de Luxembourg pour demander des renseignements sur une affaire de valeurs mobilières.
En français bien sûr, puisqu'il est langue offoicielle dans ce pays. Et j'ai été indigné de recevoir une réponse en anglais ! Entre deux nations francophones, c'est difficile à avaler.
Quant à votre incident avec la Belgique, j'ai eu un cas similaire dans ma vie professionnelle : j'avais envoyé un télex à une banque de Luxembourg pour demander des renseignements sur une affaire de valeurs mobilières.
En français bien sûr, puisqu'il est langue offoicielle dans ce pays. Et j'ai été indigné de recevoir une réponse en anglais ! Entre deux nations francophones, c'est difficile à avaler.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).