Je ne trouve ce verbe, rencontré chez Marguerite Yourcenar, dans aucun dictionnaire. S’agirait-il d’un hapax ?
Voici la phrase :
De même que les quelque trois quarts d’heure qui s’étaient écoulés depuis son retour dans cette chambre avaient été bondés d’une infinité de presque inanalysable de pensées, de sensations, de gestes se succédant à une vitesse d’éclair, l’espace de quelques coudées qui séparait le lit de la table s’était dilaté à l’égal de celui qui s’approportionne entre les sphères : le gobelet d’étain flottait comme au fond d’un autre monde.
Comment l’interprétez-vous ?
Dernière modification par Marco le mer. 10 déc. 2008, 17:48, modifié 1 fois.
C'est fort possible... à moins que le terme soit déjà utilisé dans l'exposé de la théorie des proportions... je ne la connais pas assez
J'y vois un rapport avec l'harmonie pytagoricienne des sphères (mouvement des planettes sur des orbites sphériques - par couches - concentriques autour de la Terre), d'autant plus qu'il s'agit de "la Mort de Zénon", n'est-ce pas ?
Dernière modification par Perkele le mer. 10 déc. 2008, 14:41, modifié 1 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Jacques a écrit :Excusez-moi Marco, n'y aurait-il pas une erreur de frappe dans votre copie ? j'écrirais les quelque trois quarts d'heure.
Vous avez raison, Jacques, c’est quelque invariable signifiant environ. En réalité j’ai fait un copié-collé à partir de la seule occurrence trouvée avec Google, et comme j’étais pressé pendant la pause de midi, je n’ai pas relu le texte. Dans ma version papier, c’est écrit juste. Je vais corriger.
Perkele a écrit :...d'autant plus qu'il s'agit de "la Mort de Zénon", n'est-ce pas ?
Si c'est une allusion à l'harmonie pytagoricienne, je comprends que, tout comme les planètes s'éloignent et se rapprochent proportionnellement selon les mouvements de la couche sphérique à laquelle elles appartiennent - dans cette théorie - les objets contenus dans la pièce s'éloignent ou se rapprochent proportionnellement.
Ainsi l'intervale s'approportionne.
CQFD (à vérifier)
Y a-t-il un physicien dans la salle ? un astrophysicien ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Je prends le risque du contresens : j'y verrais ici le a préfixe privatif , et l'espace perdre ses proportions ( puisqu'il s'est dilaté) . Il y a hallucination, perte de repères, flottement .
Ou alors ce serait (se) mettre « à proportion », sur le modèle d’approvisionner. C’est une possible contamination d’approvisionner sur proportionner. Mais alors, quant à en comprendre le sens dans ce contexte, je sèche comme vous.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
codrila a écrit :Je prends le risque du contresens : j'y verrais ici le a préfixe privatif , et l'espace perdre ses proportions ( puisqu'il s'est dilaté) . Il y a hallucination, perte de repères, flottement .
Il ne peut pas s’agir du a privatif, qui n’entraîne pas le redoublement de la consonne qui suit (apolitique, anormal, athée, etc.) ; si tel était le cas, nous aurions *s’aproportionner. L’interprétation doit donc se fonder sur le ad latin, qui exprime principalement la tension vers quelque chose.
Marco a écrit : Je ne trouve ce verbe, rencontré chez Marguerite Yourcenar, dans aucun dictionnaire. S’agirait-il d’un hapax ?
Voici la phrase :
De même que les quelque trois quarts d’heure qui s’étaient écoulés depuis son retour dans cette chambre avaient été bondés d’une infinité de presque inanalysable de pensées, de sensations, de gestes se succédant à une vitesse d’éclair, l’espace de quelques coudées qui séparait le lit de la table s’était dilaté à l’égal de celui qui s’approportionne entre les sphères : le gobelet d’étain flottait comme au fond d’un autre monde.
Comment l’interprétez-vous ?
J'ignore de quel ouvrage est tirée cette citation, mais je dirais que l'auteur a fumé la moquette
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais