Si Klaus Kinski était vivant, je crois qu’il serait permis (ou plutôt on tolérerait) de dire : « J’ai lu qu’il peut… ». C’est ce que propose l’écrivain Léautaud pour dissiper les ambiguïtés, lui qui est pourtant si sourcilleux sur « le bon français » (je n’ai malheureusement pas l’ouvrage chez moi pour retrouver le passage en question). Autrement, pour les grammairiens, que l’homme soit mort ou vivant, on dira : « J’ai lu qu’il pouvait… ».Abinitio a écrit :J'ai lu qu'il pouvait jouer de telle façon avec son profil puis de face sans tourner la tête ( si j'ai bien compris ) et sans que la caméra bouge. […]
PS : Pour la dernière phrase, n'y a-t-il pas une nuance à marquer vu qu'il est mort ? « J'ai lu qu'il pouvait » ce qui est correct, me semble-t-il, s'il était vivant, mais vu que ce n'est plus le cas, le temps n'est pas le bon, si ?
Conjugaisons
- Klausinski
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Re: Euh...
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
Re: Euh...
C'est déjà plus clair ! Je vais quand même chipoter un peu. Disons qu'il serait encore vivant et qu'il avait pu le faire, mais ne le pouvait plus aujourd'hui. Donc il pouvait...Klausinski a écrit :Si Klaus Kinski était vivant, je crois qu’il serait permis (ou plutôt on tolérerait) de dire : « J’ai lu qu’il peut… ». C’est ce que propose l’écrivain Léautaud pour dissiper les ambiguïtés, lui qui est pourtant si sourcilleux sur « le bon français » (je n’ai malheureusement pas l’ouvrage chez moi pour retrouver le passage en question). Autrement, pour les grammairiens, que l’homme soit mort ou vivant, on dira : « J’ai lu qu’il pouvait… ».Abinitio a écrit :J'ai lu qu'il pouvait jouer de telle façon avec son profil puis de face sans tourner la tête ( si j'ai bien compris ) et sans que la caméra bouge. […]
PS : Pour la dernière phrase, n'y a-t-il pas une nuance à marquer vu qu'il est mort ? « J'ai lu qu'il pouvait » ce qui est correct, me semble-t-il, s'il était vivant, mais vu que ce n'est plus le cas, le temps n'est pas le bon, si ?
Mais la même sauf qu'il n'est plus là ( de ce monde ). Il eusse pu... ?
J'ai l'impression d'écrire de grosses bêtises, je suis las, je m'embrouille.
- Klausinski
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Re: Euh...
Il eusse pu n’existe pas. On conjugue : J’eusse pu, tu eusses pu, il eût pu. C’est du subjonctif plus que parfait qui exprime, si je ne me trompe, un irréel du passé. Mettons cette phrase absurde : S’il avait eu (eût eu ?) une tête, il eût pu la tourner. J’avoue qu’à ce point de subtilités, je suis comme vous, et le vertige me prend. Je laisse la main à de plus savants que moi.Abinitio a écrit :Mais la même sauf qu'il n'est plus là ( de ce monde ). Il eusse pu... ?
J'ai l'impression d'écrire de grosses bêtises, je suis las, je m'embrouille.
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« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Re: Euh...
Je crois que nous parlons pas beaucoup de conjugaison ici, de son utilisation etc. Pourtant, bien employé, ça peut faire snobinard mais bon, ça tout de même aussi une certaine classe, une élégance sans pareille !Klausinski a écrit :Il eusse pu n’existe pas. On conjugue : J’eusse pu, tu eusses pu, il eût pu. C’est du subjonctif plus que parfait qui exprime, si je ne me trompe, un irréel du passé. Mettons cette phrase absurde : S’il avait eu (eût eu ?) une tête, il eût pu la tourner. J’avoue qu’à ce point de subtilités, je suis comme vous, et le vertige me prend. Je laisse la main à de plus savants que moi.Abinitio a écrit :Mais la même sauf qu'il n'est plus là ( de ce monde ). Il eusse pu... ?
J'ai l'impression d'écrire de grosses bêtises, je suis las, je m'embrouille.
Quoi qu'il en soit, tout ceci est trop pour moi, j'attends les renforts et en entendant, je vais aller me perdre en conjecture ! ( Si je ne m'abuse ! )
- Klausinski
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Si cela peut vous rassurer, Marivaux, à 18 ans, confondait le passé antérieur et le plus-que-parfait du subjonctif. Dans Le père prudent et équitable, on trouve en effet :
Quoique j’eus résolu de ne plus vous revoir
Et que je dus partir de ces lieux dès ce soir…
Ces étourderies ne l’ont pas empêché d’être un grand écrivain.
Quoique j’eus résolu de ne plus vous revoir
Et que je dus partir de ces lieux dès ce soir…
Ces étourderies ne l’ont pas empêché d’être un grand écrivain.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
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- Jacques
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Comme la discussion ne concernait plus le guide de l'utilisateur et s'orientait vers l'intéressante question des conjugaisons, j'ai déplacé cette dernière portion vers grammaire et syntaxe, plus approprié. Que cela ne vous arrête pas dans votre débat.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Re: Euh...
Nous parlons de conjugaison quand l'occasion se présente, et surtout quand quelqu'un pose une question. Mais si cela vous intéresse, allez-y.Abinitio a écrit :
Je crois que nous parlons pas beaucoup de conjugaison ici, de son utilisation etc. Pourtant, bien employé, ça peut faire snobinard mais bon, ça tout de même aussi une certaine classe, une élégance sans pareille !
Quoi qu'il en soit, tout ceci est trop pour moi, j'attends les renforts et en entendant, je vais aller me perdre en conjecture ! ( Si je ne m'abuse ! )
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Rassurant !
Il est vrai que c'est rassurant, d'autant que je me suis mis à apprendre le français il y a peu, je veux dire, sérieusement.Klausinski a écrit :Si cela peut vous rassurer, Marivaux, à 18 ans, confondait le passé antérieur et le plus-que-parfait du subjonctif. Dans Le père prudent et équitable, on trouve en effet :
Quoique j’eus résolu de ne plus vous revoir
Et que je dus partir de ces lieux dès ce soir…
Ces étourderies ne l’ont pas empêché d’être un grand écrivain.
Re: Euh...
Le débat va continuer en effet ; j'attends aussi d'avoir d'autres avis etc. Vous avez bien fait de déplacer le sujet.Jacques a écrit :Nous parlons de conjugaison quand l'occasion se présente, et surtout quand quelqu'un pose une question. Mais si cela vous intéresse, allez-y.Abinitio a écrit :
Je crois que nous parlons pas beaucoup de conjugaison ici, de son utilisation etc. Pourtant, bien employé, ça peut faire snobinard mais bon, ça tout de même aussi une certaine classe, une élégance sans pareille !
Quoi qu'il en soit, tout ceci est trop pour moi, j'attends les renforts et en entendant, je vais aller me perdre en conjecture ! ( Si je ne m'abuse ! )
Il faudrait sans doute parler de la conjugaison en générale, tous les temps et les emplois, subtilités, fautes courantes... Vu que je suis tout nouveau, je prends un peu mon temps.
acquérir
Je ne sais pas où poster ce sujet.
Une internaute a écrit :
« Bonjour toutes, hier, j'ai aquerit le disque Harvest de Neil Young,
pour 30 ……. »
Quand on veut élever son niveau de langue, on s’expose à des revers !
Il fallait simplement écrire " G H T "
Une internaute a écrit :
« Bonjour toutes, hier, j'ai aquerit le disque Harvest de Neil Young,
pour 30 ……. »
Quand on veut élever son niveau de langue, on s’expose à des revers !
Il fallait simplement écrire " G H T "
- Madame de Sévigné
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- Localisation : Nantes
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Oui, mais dans ce cas il y a une faute énorme, car même si la conjugaison des verbes irréguliers cause quelques soucis à beaucoup de monde, celle d'acquérir au participe passé est assez fréquente dans la conversation. Et puis, quand Gerhec écrit G H T, c'est un clin d'œil humoristique.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- JR
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- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
- Localisation : Sénart (décédé le 15 mai 2013)
- Contact :
Et il était du côté du participe passé, car ses convictions politiques n'étaient un mystère pour personne : cette caricature signifiait que le langage prolétarien révélait un manque de culture incompatible avec l'exercice de responsabilités.Claude a écrit :Thierry Le Luron avait un sketche sur un homme politique qui se bagarrait avec le participe passé d'acquérir.
Il n'avait pas prévu que, 30 ans plus tard, l'immense majorité du "personnel politique", toutes tendances confondues, s'exprimerait d'une manière tout aussi approximative, alors même qu'ils ont presque tous une formation supérieure.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
Merci Jacques : il faut souvent expliquer ce qu'on avance.Jacques a écrit :Oui, mais dans ce cas il y a une faute énorme, car même si la conjugaison des verbes irréguliers cause quelques soucis à beaucoup de monde, celle d'acquérir au participe passé est assez fréquente dans la conversation. Et puis, quand Gerhec écrit G H T, c'est un clin d'œil humoristique.
Mme de Sévigné parle d'une faute , moi j'en vois trois.