[Question] Que j'ai/j'aie.
[Question] Que j'ai/j'aie.
Bonjour,
si possible, j'aurais besoin d'un peu d'aide comme l'indique le titre du présent message. J'ai conscience de la simplicité de la question, mais il s'avère que je suis assez nul en grammaire/conjugaison.
A l'accoutumée je fonctionne par logique (je ne suis pas très doué avec le par cœur non plus :D), mais pour le coup j'ai beau en chercher une, je n'en trouve vraiment pas.
Ma question est :
Comment savoir lorsque l'on doit mettre un e à avoir lorsqu'il est précédé de que? Est-ce une règle grammaticale ou bien une question de conjugaison?
Voilà, merci d'avance.
si possible, j'aurais besoin d'un peu d'aide comme l'indique le titre du présent message. J'ai conscience de la simplicité de la question, mais il s'avère que je suis assez nul en grammaire/conjugaison.
A l'accoutumée je fonctionne par logique (je ne suis pas très doué avec le par cœur non plus :D), mais pour le coup j'ai beau en chercher une, je n'en trouve vraiment pas.
Ma question est :
Comment savoir lorsque l'on doit mettre un e à avoir lorsqu'il est précédé de que? Est-ce une règle grammaticale ou bien une question de conjugaison?
Voilà, merci d'avance.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Bonjour,
D'abord une précision : « j'ai » est l'indicatif et « j'aie » le subjonctif.
L'indicatif est le mode de l'état ou de l'action, du fait établi.
Le subjonctif est le mode du possible, du souhait, de la supposition, de la concession. Il introduit de la subjectivité, du jugement, là ou l'indicatif représente l'objectivité, ce qu'on peut observer sans porter de jugement.
Par exemple :
« les deux amis que j'ai » : j'ai deux amis, c'est un fait indiscutable, présenté sans appréciation particulière.
« les deux seuls amis que j'aie » : je n'ai que deux amis, et je le déplore ou je m'en félicite ; on peut aussi écrire la phrase sous la forme « les deux seuls amis que je puisse avoir », où l'on perçoit mieux à l'oral le subjonctif.
D'abord une précision : « j'ai » est l'indicatif et « j'aie » le subjonctif.
L'indicatif est le mode de l'état ou de l'action, du fait établi.
Le subjonctif est le mode du possible, du souhait, de la supposition, de la concession. Il introduit de la subjectivité, du jugement, là ou l'indicatif représente l'objectivité, ce qu'on peut observer sans porter de jugement.
Par exemple :
« les deux amis que j'ai » : j'ai deux amis, c'est un fait indiscutable, présenté sans appréciation particulière.
« les deux seuls amis que j'aie » : je n'ai que deux amis, et je le déplore ou je m'en félicite ; on peut aussi écrire la phrase sous la forme « les deux seuls amis que je puisse avoir », où l'on perçoit mieux à l'oral le subjonctif.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Dans l'exemple que vous donnez, on peut envisager les deux :
– les seuls amis que j'aie jamais eus
– les seuls amis que j'ai jamais eus
N.B. : jamais a bien entendu ici son véritable sens positif d'origine, c'est-à-dire « à un moment quelconque ».
Le subjonctif perd là sa fonction de mode de la probabilité. Ces affaires de modes de conjugaison et de concordance des temps (quand il y en a une) ne relèvent pas de règles absolues, mais parfois de conception, de la subjecticité, d'une tendance plus littéraire, et donnent donc lieu à interprétation.
– les seuls amis que j'aie jamais eus
– les seuls amis que j'ai jamais eus
N.B. : jamais a bien entendu ici son véritable sens positif d'origine, c'est-à-dire « à un moment quelconque ».
Le subjonctif perd là sa fonction de mode de la probabilité. Ces affaires de modes de conjugaison et de concordance des temps (quand il y en a une) ne relèvent pas de règles absolues, mais parfois de conception, de la subjecticité, d'une tendance plus littéraire, et donnent donc lieu à interprétation.
Dernière modification par Jacques le lun. 06 avr. 2009, 13:26, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Si vous parlez d'interprétation, vous risquez d'embrouiller Moog.
Quel sens donnez-vous à cette phrase ?
Quel sens donnez-vous à cette phrase ?
Je conçois bien « les amis que je n'ai jamais eus », mais la formule « les seuls amis que j'ai jamais eu » à l'indicatif et sans accord du participe passé me laisse perplexe.Jacques a écrit :– les seuls amis que j'ai jamais eu
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Jamais est formé sur deux racines : un ancien mot, ja, qui signifie le moment présent, et qu'on retrouve dans déjà (dès ja, dès cet instant) et dans jadis (ja a dis, il y a maintenant des jours) ; jamais est donc formé de ce mot auquel on ajoute mais, francisation du latin magis, « davantage ». Ja mais (jamais) c'est littéralement dès le moment présent et pour ce qui viendra après. Il fait donc référence à l'avenir, mais son sens a été étendu à tous les temps, n'importe quel temps du passé ou de l'avenir. Quand on dit par exemple Avez-vous jamais vu pareille situation ? cela signifie l'avez-vous rencontrée à un moment quelconque dans le passé ? « Si jamais vous le rencontrez » = si un jour, à un moment futur, vous le rencontrez...
L'emploi fréquent de jamais avec une négation (je ne l'ai jamais vu = je ne l'ai vu à un quelconque moment jusqu'à ce jour ; je n'irai jamais là-bas = à aucun moment de l'avenir je n'irai là-bas) a fini par lui faire attribuer à tort un sens négatif.
Donc les seuls amis que j'ai jamais eus = les seuls amis que j'ai eus jusqu'à présent.
C'est à cause d'une faute de frappe que je n'ai pas vue qu'il manquait le S à eus. J'ai de plus en plus de mal à taper sur mon clavier, et la faute de frappe nous guette tous, y compris ceux qui ont de bonnes mains et de bons yeux.
L'emploi fréquent de jamais avec une négation (je ne l'ai jamais vu = je ne l'ai vu à un quelconque moment jusqu'à ce jour ; je n'irai jamais là-bas = à aucun moment de l'avenir je n'irai là-bas) a fini par lui faire attribuer à tort un sens négatif.
Donc les seuls amis que j'ai jamais eus = les seuls amis que j'ai eus jusqu'à présent.
C'est à cause d'une faute de frappe que je n'ai pas vue qu'il manquait le S à eus. J'ai de plus en plus de mal à taper sur mon clavier, et la faute de frappe nous guette tous, y compris ceux qui ont de bonnes mains et de bons yeux.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je pense que la forme « Avez-vous jamais... » ou « Les seuls... que j'ai (ou aie) jamais... » relève d'une certaine élégance littéraire, et ne s'emploie pas dans la langue courante orale. Elle rend cependant au mot jamais son véritable sens d'origine. On dit plus volontiers les seuls... que j'ai... ou que j'ai déjà...Claude a écrit :J'en suis.Jacques-André-Albert a écrit :...La deuxième formulation a l'avantage d'être immédiatement plus claire pour la majeure partie des francophones actuels.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).