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[Anne]

On peut voir depuis quelques temps dans le métro parisien une affiche comportant une pancarte sur fond de photo de tronc d'arbre, sur laquelle est inscrit :

"J'AI ÉTÉ ABATTU POUR FAIRE CETTE AFFICHE
La moindre des choses c'est de la lire"

Outre l'impertinence et l'insolence du fond, la forme laisse à désirer. Les trois verbes être, faire et lire, se rapportent à trois sujets différents, or un seul apparaît dans la phrase : l'arbre, représenté par j'.

Correction de la forme :
"ON M'A ABATTU POUR FAIRE CETTE AFFICHE", ou encore "J'AI ÉTÉ ABATTU POUR QU'ON FASSE CETTE AFFICHE"
"La moindre des choses que vous puissiez faire, c'est de la lire"

Correction du fond :
"Nous nous vantons d'abattre des arbres pour une cause malhonnête : la publicité, que nous imposons à votre regard en placardant des formats gigantesques que vous ne pouvez pas louper si vous levez les yeux de votre livre pour voir à quelle station vous êtes. En outre, nous trouvons encore le culot de vous agresser verbalement au lieu de nous en excuser."
Ou, mieux : [rien sur le carrelage mural blanc].

[Anne]

Je subis régulièrement aussi l'assaut d'une autre publicité, cette fois sur l'écran de mon ordinateur, et qui dit :

"Mon argent travaille sans rien faire"

Je doute que l'argent travaille et ne fasse rien à la fois. J'imagine donc qu'on a encore ici une confusion de sujet. Mais je me trompe peut-être...

[Jacques]

Je subis régulièrement aussi l'assaut d'une autre publicité, cette fois sur l'écran de mon ordinateur, et qui dit :

"Mon argent travaille sans rien faire"

Je doute que l'argent travaille et ne fasse rien à la fois. J'imagine donc qu'on a encore ici une confusion de sujet. Mais je me trompe peut-être...

Vous avez raison, la construction est bancale. C'est un solécisme, et peut-être un janotisme. Je pense que la formule correcte serait : Mon argent travaille sans que j'aie rien à faire (rien étant évidemment pris dans son véritable sens positif de « quelque chose » : sans que j'aie quelque chose à faire).
Accessoirement, mon réflexe professionnel est de dire : méfiance envers ce genre de proposition. Je me demande où est le piège, mais il y en a un à coup sûr.

[JR]

L'argent ne travaille pas, jamais.
Mais il peut être utilisé pour s'approprier le travail d'autrui.

[Jacques]

L'argent ne travaille pas, jamais.
Mais il peut être utilisé pour s'approprier le travail d'autrui.

J'aime bien cette formule. Et cette autre : Si l'argent ne fait pas le bonheur, rendez-le !

[Anne]

Accessoirement, mon réflexe professionnel est de dire : méfiance envers ce genre de proposition. Je me demande où est le piège, mais il y en a un à coup sûr.

Un piège grammatical ou commercial ?

[Jacques]

Ni l'un ni l'autre : un piège financier. Et croyez-en mon expérience, la finance est un monde de requins.

[Marco]

On peut voir depuis quelques temps dans le métro parisien...

Je ne voudrais pas passer pour un stupide « correcteur » (d’autant plus qu’il pourrait s’agir d’une simple coquille), mais j’aimerais faire remarquer que dans l’expression « quelque temps », il n’y a pas de ‘s’ à ‘quelque’, parce que ‘quelque’ signifie ici ‘un certain’ et non ‘un certain nombre de’. Pardonnez-moi ! C’est que je vois si souvent cela…

[Anne]

Je ne voudrais pas passer pour un stupide « correcteur » (d’autant plus qu’il pourrait s’agir d’une simple coquille), mais j’aimerais faire remarquer que dans l’expression « quelque temps », il n’y a pas de ‘s’ à ‘quelque’, parce que ‘quelque’ signifie ici ‘un certain’ et non ‘un certain nombre de’. Pardonnez-moi ! C’est que je vois si souvent cela…

Non ce n'était pas une coquille. Vous avez entièrement raison de me faire cette remarque, et je vous en remercie vivement. Et même, j'espère qu'à l'avenir, si vous remarquez d'autres fautes dans mes messages, vous ne prendrez pas tant de précautions pour me les indiquer. Nous sommes là pour l'amour de la langue française.

[Claude]

Avant d'être inscrit sur le forum je commettais la même faute.

[Jacques]

Avant d'être inscrit sur le forum je commettais la même faute.

Elle est extrêmement répandue, si répandue même qu'on s'étonne de voir parfois la bonne version.

[André79]

Je reviens sur l'intervention de Anne qui nous occupait au départ.

Certes la publicité et le français ne font pas toujours bon ménage .
C'est que la pub doit être percutante et pouvoir être comprise par le citoyen "lambda".

Cette remarque étant faite, le texte me paraît tout à fait légitime.

En effet, si je veux être compris il faut au moins que je parle le même langage que le lecteur (ou que celui qui m'écoute..) et que j'aille rapidement droit au but...

Par contre sur le fond c'est un autre débat si je puis dire.
Voilà Anne quelques réflexions de la nuit...

[Jacques]

Oui mais, André, la syntaxe reste fautive : j'ai été abattu pour faire ; le sujet de faire est je et le sens est : on m'a abattu pour que je fasse. La grammaire est là et la règle ne peut pas être détournée.
On m'a abattu pour faire est tout aussi court et tout aussi percutant.
Si les publicitaires veulent frapper l'esprit, qu'ils le fassent dans le respect de la langue.
Il reste que le verbe faire n'est pas non plus le mieux trouvé. Réaliser, confectionner seraient plus élégants.

[André79]

Oui d'accord, Jacques,"on m'a abattu pour faire" est une meilleure proposition.

Quant au verbe "faire" s'il n'est pas le mieux choisi il appartient au registre courant et par voie de conséquence est le plus accessible immédiatement.

Maintenant, sur un plan plus large il serait intéressant de savoir comment sont conçus les messages publicitaires...

J'en ai entendu un récemment :

"XXXX pour le meilleur et pour le prix"
Bonne idée non?

[Anne]

Avant d'être inscrit sur le forum je commettais la même faute.

Elle est extrêmement répandue, si répandue même qu'on s'étonne de voir parfois la bonne version.

Vous me rassurez, merci.

J'en ai entendu un récemment :

"XXXX pour le meilleur et pour le prix"
Bonne idée non?

Oui, pour une fois...