Le ‘au’ dans ‘cauchemar’ et autres
Le ‘au’ dans ‘cauchemar’ et autres
Le TLF cite Fouché :
La prononciation hésite entre [o] et [O]* dans (...) cauchemar, causticité, caustique, cautère, (-iser, -ation).
*Je n’ai pas le symbole phonétique qui représente le ‘o’ ouvert, alors j’utilise la notation SAMPA.
Je prononce tous ces mots avec un ‘o’ fermé. Et vous ?
La prononciation hésite entre [o] et [O]* dans (...) cauchemar, causticité, caustique, cautère, (-iser, -ation).
*Je n’ai pas le symbole phonétique qui représente le ‘o’ ouvert, alors j’utilise la notation SAMPA.
Je prononce tous ces mots avec un ‘o’ fermé. Et vous ?
- Jacques-André-Albert
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Bonjour,
Je ne suis pas du Sud de la France, puisque j'ai vécu jusqu'à l'âge de vingt-trois ans en Ïle-de-France, né d'une mère autochtone et d'un père du Nord, et pourtant je prononce spontanément cauchemar et caustique avec un O ouvert comme dans coche ; je prononce le même o ouvert dans mauvais, et je fais la distinction entre l'adjectif possessif notre (o ouvert) et le pronom nôtre.
Je ne suis pas du Sud de la France, puisque j'ai vécu jusqu'à l'âge de vingt-trois ans en Ïle-de-France, né d'une mère autochtone et d'un père du Nord, et pourtant je prononce spontanément cauchemar et caustique avec un O ouvert comme dans coche ; je prononce le même o ouvert dans mauvais, et je fais la distinction entre l'adjectif possessif notre (o ouvert) et le pronom nôtre.
- Jacques
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Avis des spécialistes : pour Robert on prononce avec O ouvert comme dans pomme. Hachette donne la même phonétique. Mais Littré écrit :
CAUCHEMAR (kô-che-mar), s. m.
L'Académie explique (1718) :
CAUCHEMAR ou COCHEMAR. s. m. Sorte d'oppression ou d'etouffement qui survient quelquefois durant le sommeil, en sorte qu'on croit avoir un poids sur l'estomach. & qui cesse dés qu'on vient à se reveiller. Estre sujet au cauchemar. avoir le cochemar.
On dit d'un homme ennuyeux & incommode, que c'est un homme qui donne le cochemar.
Elle ne donne pas d'indications sur la phonétique, mais l'orthographe COCHEMAR donne à penser qu'il faut un O ouvert comme dans porte.
CAUCHEMAR (kô-che-mar), s. m.
L'Académie explique (1718) :
CAUCHEMAR ou COCHEMAR. s. m. Sorte d'oppression ou d'etouffement qui survient quelquefois durant le sommeil, en sorte qu'on croit avoir un poids sur l'estomach. & qui cesse dés qu'on vient à se reveiller. Estre sujet au cauchemar. avoir le cochemar.
On dit d'un homme ennuyeux & incommode, que c'est un homme qui donne le cochemar.
Elle ne donne pas d'indications sur la phonétique, mais l'orthographe COCHEMAR donne à penser qu'il faut un O ouvert comme dans porte.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
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Re: Le ‘au’ dans ‘cauchemar’ et autres
idemMarco a écrit :Le TLF cite Fouché :
La prononciation hésite entre [o] et [O]* dans (...) cauchemar, causticité, caustique, cautère, (-iser, -ation).
*Je n’ai pas le symbole phonétique qui représente le ‘o’ ouvert, alors j’utilise la notation SAMPA.
Je prononce tous ces mots avec un ‘o’ fermé. Et vous ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques-André-Albert
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Et le premier o de honore ? Hier j'ai entendu une journaliste de radio prononcer ce mot et j'ai cru, une fraction de seconde, qu'elle indiquait une position géographique.
J'ai souvent une première perception qui est immédiatement balayée par le sens que donne le contexte : c'est fréquent quand les appuis sont mal placés et que les pauses de la phrase ne sont pas respectées, ce qui est, hélas, fréquent dans les commentaires lus à la radio.
J'ai souvent une première perception qui est immédiatement balayée par le sens que donne le contexte : c'est fréquent quand les appuis sont mal placés et que les pauses de la phrase ne sont pas respectées, ce qui est, hélas, fréquent dans les commentaires lus à la radio.
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Avez-vous comme moi remarqué le relâchement générateur de confusion dans la prononciation ? Ainsi, il est de mode de dire astronôme avec un O fermé, on n'entend plus que cela sur les ondes, alors que là aussi nous devrions avoir deux O ouverts. Certains disent même prôfesseur.
Il y a encore les serfs, où le F doit impérativement être entendu, puisque le mot vient de servir, or maintenant la mode est de le prononcer comme cerf, avec un F muet. Et nous en avons bien d'autres, hélas !
Il y a encore les serfs, où le F doit impérativement être entendu, puisque le mot vient de servir, or maintenant la mode est de le prononcer comme cerf, avec un F muet. Et nous en avons bien d'autres, hélas !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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Je ne sais pas s'il s'agit d'un relâchement, Jacques ; je pense que les médias ont longtemps fait la part belle aux journalistes parisiens, et que les Provinciaux ont maintenant largement colonisé Paris et sa banlieue, rendant peut-être minoritaire une prononciation à laquelle vous et moi étions habitués.Jacques a écrit :Avez-vous comme moi remarqué le relâchement générateur de confusion dans la prononciation ? Ainsi, il est de mode de dire astronôme avec un O fermé, on n'entend plus que cela sur les ondes, alors que là aussi nous devrions avoir deux O ouverts. Certains disent même prôfesseur.
Ici, en Anjou, on dit anémône et métrônôme, sans qu'on puisse parler de relâchement.
En ce qui concerne ma remarque sur Paris et sa banlieue, je rappellerai ici ce que j'ai écrit ailleurs :
J'ai vécu mes 23 premières années (à partir de 1950) en banlieue nord de Paris, auprès d'une grand-mère parisienne de surcroît, et je peux vous affirmer que la seule prononciation qui eût cours était Saint-Ouin. Depuis, les brassages de population ont rendu minoritaire la prononciation locale. J'ai travaillé dans un collège de cette même banlieue en 2000-2001, et je n'entendais parler que de carnés scolaires ; j'avais l'impression de venir d'ailleurs avec mes carnès.
- Jacques
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Ce que j'appelle relâchement, c'est le massacre de la prononciation en général, et qui ne vient pas de pratiques régionales, du moins je crois : technique qui est devenu tegnique, déjeuner qui se dit déj'ner, ourse blanc, parque de loisirs, filme d'aventures, et serf que je cite plus haut comme se disant ser', suggestion qui se dit comme sujétion, entre autres.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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Tout cela n'est pas récent : j'ai toujours entendu une de mes tantes dire déj'ner, le parque de loisir est une prononciation populaire qui ne date pas d'hier (sans doute quelques lecteurs de Oueste-France), et tegnique est une façon de prononcer courante en Basse-Bretagne.
Une de mes grand-tantes, parisienne et née en 1883, disait prolement pour probablement.
Une de mes grand-tantes, parisienne et née en 1883, disait prolement pour probablement.