Battre son plein.

[Invité]

Bonjour,

N’ayant trouvé aucune trace du sujet, je me lance…
« La fête bat son plein » tout le monde connaît le sens de cette expression, mais que devient-elle quand elle est mise au pluriel.
« Les fêtes battent leur plein » ou « Les fêtes battent son plein »
La réponse n’est-elle pas dans l’origine de l’expression ?
Il semble que les avis divergent, qu’en pensez-vous, et que disent les livres ?

Olivier.

Merci de replacer ce sujet dans la bonne rubrique si, par mégarde, il n’y était pas.

[Jacques]

Ne vous laissez pas attirer dans le piège des idées reçues. Celle-ci a la vie dure, et vous trouverez des gens qui se croient bien informés pour vous dire que son est un nom synonyme de bruit, et plein un adjectif, parce qu'on fait la comparaison avec un tambour qui rend un son plein. D'où l'obligation de dire que les fêtes battent son plein. Ce sont là de pures fantaisies, fadaises et billevesées.
L'origine de l'expression, pour une fois, est parfaitement connue : elle vient du vocabulaire des gens de mer qui disent que la marée bat son plein (son apogée, son maximum) quand elle est à son niveau le plus élevé avant de redescendre : son, possessif et plein, nom commun. On doit donc bien dire les fêtes battent leur plein.
Le sujet me paraît être en bonne place.

[Invité]

Je connaissais les deux explications auxquelles vous faites allusion.
La maritime est donc la seule qui vaille.
Je vous remercie de votre réponse claire et précise.

[Jacques]

La maritime est donc la seule qui vaille.

Il n'y a aucun doute à ce sujet.

[Bernard_M]

[...] elle vient du vocabulaire des gens de mer qui disent que la marée bat son plein (son apogée, son maximum) quand elle est à son niveau le plus élevé avant de redescendre [...]

En d'autres termes et pour rester dans le vocabulaire des gens de mer : au moment de l'étale de flot ou de pleine mer. N'est-ce pas ?

Quant à l'origine battre son (n.m.) plein (adj.), je l'ignorais totalement, ne l'ayant, j'en suis certain, jamais entendue.
On pourrait alors imaginer bien d'autres sons. Ainsi, là où l'animal y est, l'amer Michel bat son pierre !

[Jacques]

Oui, à la marée haute la mer bat son plein.
Pour l'amer Michel, c'est, rappelez-vous, le surnom qui avait été donné à un certain Premier ministre du Général.

[Bernard_M]

... c'est, rappelez-vous, le surnom qui avait été donné à un certain Premier ministre du Général.

Cet homme dont nous parlons, ne serait-ce pas aussi celui qu'un humoriste avait qualifié de ministre boomerang ?

[Jacques]

Je ne me rappelle plus, mais on le surnommait aussi Michou la colère. À titre personnel, je le voyais plutôt en petit cireur de bottes.

[André79]

Ah? je ne savais pas ... Par contre je crois que c'est un journal satirique qui l'appelait "Le degré zéro"enfin vous voyez ce que je veux dire pour éviter de citer son nom.

Je reviens sur "battre son plein" et je dois dire que pour cette expression je ne la connaissais que par la fête (qui bat son plein donc!)

Or, j'ai lu qu'on pouvait employer cette expression comme suit:

"Il trouvait que madame de Vonancourt, jolie, élégante, battant son plein, était tout à fait la femme qu'il lui fallait (Gyp, Leurs âmes, 1895, p.307)."

Une femme jolie, élégante, battant son plein, voilà ce que nous avons manqué car nous sommes bien trop jeunes...Quel dommage!

[Claude]

[...] seins éblouissants battant leur plein majestueux au bord découvert des corsages [...]

Non, non ! Ce n'est pas de moi.

[Jacques]

L'expression était très imagée, je suppose que nous devons comprendre qu'elle était à l'apogée de son charme. C'est un emploi qui est propre à l'auteur, avec une grande hardiesse.
Ne regrettons rien, nous en avons connu de ces femmes qui battaient leur plein : notre BB nationale, et la sublime Michèle Mercier que Marco rappelait à notre souvenir, par exemple.

[André79]

Bien sûr, cher Jacques et la liste n'est pas exhaustive...

Cette expression avec le verbe battre m'en rappelle une autre:

Battre froid (à quelqu'un)

J'avoue que si je ne m'étais pas documenté je ne l'aurais pas construite avec la préposition.

[Jacques]

[...] seins éblouissants battant leur plein majestueux au bord découvert des corsages [...]

Non, non ! Ce n'est pas de moi.

Nos messages se sont croisés. On dirait un peu du Victor Hugo.

[Claude]

C'est d'un certain Jules-Amédée Barbey d'Aurevilly (1808-1889) dans son roman Les diaboliques.

[Jacques]

Il avait du style. J'ai vu le film mais n'ai pas lu le livre.