L'histoire des expressions
- Perkele
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
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Nous avons en provençal (qui bien que sentimentalement perpétué par quelques auteurs, a cessé de se parler à la fin du XIXe siècle si ce n'est dans des conversations familières entre personnes âgées qui se font de plus en plus rares)
"bouffo un mistralas a desbana li bioù"
"Il souffle un gros mistral à décorner les boeufs"
L'idée semble bien être que la force du mistral est telle qu'elle pourrait emporter les cornes des boeufs. Vous savez, quand il fait déjà un petit 120 km/h on voit voler de nombreux objets...
"bouffo un mistralas a desbana li bioù"
"Il souffle un gros mistral à décorner les boeufs"
L'idée semble bien être que la force du mistral est telle qu'elle pourrait emporter les cornes des boeufs. Vous savez, quand il fait déjà un petit 120 km/h on voit voler de nombreux objets...
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
signification et origine
Chèrs professeurs ; voudriez-vous ,s'il vous plait ,m'éxpliquer l'éxpression d'ores et déja ;son origine et comment l'employer dans la phrase.MERCIII
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Cette expression demande un petit cours d'histoire de la langue, car nous y trouvons qiuelques mots anciens :
– ores, le moment présent ; d'ores (dès ores) = à partir de maintenant
– ja, (qu'on retrouve dans jamais) = maintenant ; dès ja, qui est devenu déjà, veut dire étymologiquement dès maintenant.
D'ores et déjà est une tautologie (une forme répétitive proche du pléonasme), puisqu'elle énonce deux fois la même chose (à partir de maintenant, à partir du moment présent) sous deux formes différentes. Elle veut dire « à partir de tout de suite ». Toutefois, l'usage lui a donné un sens un peu différent. On l'emploie plutôt pour désigner, en insistant, un fait qui existe au moment où on parle : Il faut mettre en place de nouvelles mesures, qui sont d'ores et déjà appliquées sur une partie du territoire.
Remarquons que déjà ne veut plus dire dès maintenant, et que depuis longtemps on l'utilise pour désigner une chose qui s'applique au moment où on parle, et a pris naissance dans le passé.
– ores, le moment présent ; d'ores (dès ores) = à partir de maintenant
– ja, (qu'on retrouve dans jamais) = maintenant ; dès ja, qui est devenu déjà, veut dire étymologiquement dès maintenant.
D'ores et déjà est une tautologie (une forme répétitive proche du pléonasme), puisqu'elle énonce deux fois la même chose (à partir de maintenant, à partir du moment présent) sous deux formes différentes. Elle veut dire « à partir de tout de suite ». Toutefois, l'usage lui a donné un sens un peu différent. On l'emploie plutôt pour désigner, en insistant, un fait qui existe au moment où on parle : Il faut mettre en place de nouvelles mesures, qui sont d'ores et déjà appliquées sur une partie du territoire.
Remarquons que déjà ne veut plus dire dès maintenant, et que depuis longtemps on l'utilise pour désigner une chose qui s'applique au moment où on parle, et a pris naissance dans le passé.
Dernière modification par Jacques le ven. 14 janv. 2011, 14:00, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
La locution dont l'origine est détaillée ici a été d'abord d'ores, qui signifiait désormais. Ce d'ores, un peu court, a souvent été allongé par des expressions redondantes, comme "d'ores et en avant" qui a donné dorénavant, ou "d'ores et déjà" qui est notre expression. Le TLFi la définit ainsi :
D'ores vient lui même de ore, rattaché au mot latin hora, heure, qui a servi à former beaucoup d'autres mots comme alors, lors, lorsque, désormais, etc.D'ores et déjà. Dès à présent, dès maintenant. Le gouvernement a pris d'ores et déjà toutes les mesures susceptibles de faire échouer ce mouvement (Camus, Révolte Asturies, 1936, ii, 2, p.413). Se contenter d'un succès diplomatique d'ores et déjà éclatant (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.431). La culture des tissus a d'ores et déjà conduit à d'importantes découvertes (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p.58).
♦ [En tête de phrase] Quel labyrinthe! D'ores et déjà, je savais que je ne pourrais plus reconnaître le chemin de la chambre (Benoit, Atlant., 1919, p.251).
[Précédé de mais] Je n'assistai point aux séances [de juillet 1913] Mais, d'ores et déjà, il paraissait que l'atmosphère du sénat était favorable (Joffre, Mém., t.1, 1931, p.100).
Rem. La loc. adv. d'ores et déjà, prob. d'origine jur., est actuellement abondamment répandue dans la lang. du journalisme et de la radio. Cet abus est relevé par les grammairiens (v. Dupré 1972).
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- Inscription : sam. 06 mai 2006, 19:59
Et déjà a inspiré le roumain (L'accent qui apparaît dans le dictionnaire montre la syllable tonique. Il ne s'écrit pas.) Les autres langues romanes n'ont pas la première syllabe: port. já, esp. ya, it. già, cat. ja.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Oui, ja a dis « il y a maintenant des jours » (je ne vous apprends rien). De fil en aiguille nous nous rappelons des choses.
À ce propos, beaucoup de gens ne font pas la distinction, pourtant importante, entre jadis et naguère.
À ce propos, beaucoup de gens ne font pas la distinction, pourtant importante, entre jadis et naguère.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
On l'emploie aussi en France, et dans le même sens de boutade.abgech a écrit :Parfois, en Suisse en tout cas, on peut trouver, à la place de "d'ores et déjà", l'expression "à partir de dorénavant et jusqu'à désormais inclus" ; mais elle ne s'emploie qu'accompagnée d'un gros, très gros, clin d'oeil.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- grumpythedwarf
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- Inscription : dim. 13 déc. 2009, 11:39
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Nous aurions pû nous croiser alors, car Gilly est à portée de flèche de chez moi. (enfin, mon chez-moi wallon).Jacques a écrit :Nous avons l'un et l'autre des souvenirs d'enfance... inversés. Je garde de délicieux souvenirs des vacances dans ma famille, à Gilly près de Charleroi, et dans un petit village près de Huy, où j'ai appris le dialecte wallon, car les gens ne parlaient jamais français intra muros.
"Le cynisme est ce qui ressemble le plus à la clairvoyance". François Mauriac.
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Hier soir à table, mon frère et moi nous sommes remémorés une maîtresse d'école qui disait "Je vous en fiche mon billet !"
Comprenant l'expression sans nul doute comme "je vous l'assure" ou "j'y mettrais ma main à couper", je pensais au billet de change d'autrefois qui représentait tout le crédit qu'avait un voyageur dans un pays étranger.
Puis je suis tombé sur cette discussion sur un forum voisin, qui penche pour un engagement écrit.
Quelqu'un ici aurait-il une opinion sur cette expression ?
Comprenant l'expression sans nul doute comme "je vous l'assure" ou "j'y mettrais ma main à couper", je pensais au billet de change d'autrefois qui représentait tout le crédit qu'avait un voyageur dans un pays étranger.
Puis je suis tombé sur cette discussion sur un forum voisin, qui penche pour un engagement écrit.
Quelqu'un ici aurait-il une opinion sur cette expression ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.