Zéro faute(s)

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angeloï
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Message par angeloï »

Mais que penser de l'expression "tolérance zéro" ?
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Perkele
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Message par Perkele »

Et de l'objectif des 5 0 de la qualité :
– Zéro papier
– Zéro délai
– Zéro panne
– Zéro stock
– Zéro défaut ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

angeloï a écrit :Mais que penser de l'expression "tolérance zéro" ?
D'après le Robert des difficultés, zéro est critiquable dans un emploi adjectivé. Il recommande de ne pas écrire année zéro, donc tous les emplois copiés sur ce modéle sont déconseillés. Tolérance zéro est à éviter, ainsi que tous les exemples cités par Perkele : il cite zéro franc zéro centime comme formulation à écarter, il en va de même pour zéro papier et le reste.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Martine
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Message par Martine »

Jacques a écrit :
abgech a écrit :
Jacques a écrit :...J'ai gardé cette notion en mémoire depuis l'âge de 11 ans : l'instituteur nous faisait faire les corrections de nos propres dictées, et j'avais écrit mon résultat : 0 fautes. Il me dit alors que c'était ennuyeux parce que là, je venais d'en commettre une, et il m'a expliqué pourquoi. Ce sont des choses que l'on ne peut oublier. »
Voilà la marque d'un excellent pédagogue : savoir rebondir à l'improviste pour graver de façon indélébile une notion dans un jeune cerveau.

C'est un peu hors sujet, mais c'est une remarque que je tenais à faire.
Je peux vous dire que oui, c'était un bon pédagogue. Dans certains cas grammaticaux, je pense encore à lui ; c'était le directeur de l'école. Je suis convaincu que, si j'ai gardé une bonne orthographe et des notions de grammaire sur lesquelles j'ai pu construire l'apprentissage du français, c'est à lui que je le dois.
Cela me rappelle des souvenirs bien anciens.
Je travaillais à l'époque dans le Génie des Forces Françaises en Allemagne et avais bien du mal à accepter que le Commandant écrive toujours sous ses rapports "Aucun travaux". Il n'était sans doute pas le seul, c'était une formule reprise de longue date, et lorsque j'ai essayé d'attirer son attention sur le manque de logique grammaticale, j'ai essuyé un refus net. Difficile aussi de trouver une solution qui sonne bien.
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Jacques
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Message par Jacques »

L'ennui avec les gens qui occupent un poste de commandement, que ce soit dans le civil ou dans l'armée, est qu'ils n'admettent pas que des subordonnés viennent leur expliquer qu'ils se trompent. Tous les livres didactiques sur la langue française font état de cette exception, mais vous connaissez le principe : le chef a toujours raison. Et j'ajouterai : même quand il a tort.
Et vous pouvez apporter toutes les preuves que vous voulez, rien n'y fait.
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Claude
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Message par Claude »

Martine a écrit :...et lorsque j'ai essayé d'attirer son attention sur le manque de logique grammaticale, j'ai essuyé un refus net...
Jacques a cité la première des dix règles de base du chef ; il semble que votre commandant ignorait la règle numéro deux : Dans le cas fort improbable où un subordonné aurait raison, l'idée du subordonné devient automatiquement l'idée du chef.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je ne me rappelais que la première.
J'ai malheureusement été victime de la deuxième pendant des années, ce qui prouve que ce n'est pas seulement une plaisanterie.
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Martine
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Message par Martine »

Claude a écrit :
Martine a écrit :...et lorsque j'ai essayé d'attirer son attention sur le manque de logique grammaticale, j'ai essuyé un refus net...
Jacques a cité la première des dix règles de base du chef ; il semble que votre commandant ignorait la règle numéro deux : Dans le cas fort improbable où un subordonné aurait raison, l'idée du subordonné devient automatiquement l'idée du chef.
Quand j'y repense, je me demande encore si, du haut de mes 25 ans, c'était du courage ou de la folie. Ou simplement le besoin de le remettre à sa place, il en avait bien besoin ;-)

Il est clair qu'un chef ne peut pas accepter l'idée du subordonné dans ce cas, car il remet en question des années de mauvaise utilisation et chacun est concerné.

Et pourtant, on aurait pu exprimer cette idée sans faire de faute de français en écrivant :
« Travaux nécessaires : néant »
sans que cela ne fasse vraiment mal à qui que ce soit...
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Jacques
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Message par Jacques »

Un chef intelligent et non borné acceptera les remarques d'un subordonné qui sont justifiées. Ce n'est pas parce qu'on a du galon qu'on est omniscient, et on se grandit en acceptant de reconnaître ses erreurs. Celui qui refuse se dévalue aux yeux de ceux qu'il commande.
Le « c'est moi qui décide et vous faites comme je vous dis » dénote l'état d'esprit d'un imbécile. Le « mea culpa » engendre la considération.
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Claude
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Message par Claude »

Dans le cas fort improbable où un subordonné aurait raison, l'idée du subordonné devient automatiquement l'idée du chef.
Tiens ! je m'aperçois que le copier/coller que j'ai effectué comporte une faute de conjugaison : Dans le cas fort improbable où un subordonné aurait raison, l'idée du subordonné deviendrait automatiquement l'idée du chef.
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Jacques
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Message par Jacques »

Claude a écrit :
Dans le cas fort improbable où un subordonné aurait raison, l'idée du subordonné devient automatiquement l'idée du chef.
Tiens ! je m'aperçois que le copier/coller que j'ai effectué comporte une faute de conjugaison : Dans le cas fort improbable où un subordonné aurait raison, l'idée du subordonné deviendrait automatiquement l'idée du chef.
Non, je pense que les deux sont bons, le présent étant juste plus affirmatif.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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