figures de style
figures de style
Je vous propose un fil sur les figures de style, il en existe beaucoup et nous avons certainement tous (à part certains grands pontes parmi nos administrateurs) à en apprendre.
Nous pourrions fonctionner de la façon suivante : on choisi une figure de style, on la défini et on donne quelques exemples. Chacun peut ensuite s'essayer à trouver des exemples.
Je commence par deux questions :
- qu'est-ce qu'une figure de style ?
- qui saurait expliquer ce qu'est une anacoluthe? (à part une insulte du capitaine Haddock)
Nous pourrions fonctionner de la façon suivante : on choisi une figure de style, on la défini et on donne quelques exemples. Chacun peut ensuite s'essayer à trouver des exemples.
Je commence par deux questions :
- qu'est-ce qu'une figure de style ?
- qui saurait expliquer ce qu'est une anacoluthe? (à part une insulte du capitaine Haddock)
- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
- Jacques-André-Albert
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Une source inépuisable de tournures, surtout dans le langage populaire : la paronomase, qui consiste à rapprocher des mots de sonorité semblable.
Exemples :
- je veux, mon n'veu.
- à l'aise, Blaise.
- cool, Raoul.
- avance, Hans !
- recule, Hercule !
- tu parles, Charles !
- pas mal, Chantal !
Vous en voulez d'autres ?![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Exemples :
- je veux, mon n'veu.
- à l'aise, Blaise.
- cool, Raoul.
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- recule, Hercule !
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Vous en voulez d'autres ?
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- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Re: figures de styles
Détrompez-vous sur les administrateurs : il n'y a pas de grands pontes parmi nous.Pha a écrit :Je vous propose un fil sur les figures de style, il en existe beaucoup et nous avons certainement tous (à part certains grands pontes parmi nos administrateurs) à en apprendre.
Pour ce qui me concerne, je suis comme presque tous les autres membres du forum, un simple amateur passionné. Je n'ai aucune formation spécifique à la langue, et ai développé de façon non rationnelle mes petites connaissances en piochant généreusement dans toutes sortes de livres spécialisés.
Nous avons déjà abondamment débattu sur l'anacoluthe. Le zeugma, dont vous avez parlé dans les jeux de lettres, est aussi une figure de style dûment répertoriée dans les livres sur la rhétorique.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Re: figures de style
Voici le paragraphe sur l'anacoluthe que j'ai trouvé dans un livre sur les figures de style (Figures de style, Axelle Beth, Elsa Marpeau, ed. Librio) :Pha a écrit :- qui saurait expliquer ce qu'est une anacoluthe? (à part une insulte du capitaine Haddock)
Je vous le livre tel quel : il me semble compréhensible par un néophyte.L'anacoluthe introduit une rupture dans la construction syntaxique attendue de la phrase. Le début de la phrase annonce une construction qui sera abandonnée en cours de route.
"Qui voudra connaître à plein la vanité de l'homme n'a qu'à considérer les causes et les effets de l'amour. Le nez de Cléopâtre : s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé" Blaise Pascal, Pensées (II, 162)
Dans ce passage des Pensées, Pascal produit un effet de surprise dans la construction de sa phrase : le "nez de Cléopâtre" devrait être le sujet de la proposition principale. "Toute la face de la terre" prend sa place ; il y a anacoluthe. Ce procédé permet à Pascal de donner davantage de force à l'illustration qu'il fait de sa phrase précédente. L'anacoluthe confronte, en effet, en soulignant cette confrontation par la surprise de la construction, la cause de l'amour (ici, le nez de Cléopâtre) et ses effets (le bouleversement du monde).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Voyez ce que j'écrivais dans le message de bienvenue à une personne qui s'est inscrite sous le pseudonyme de Pavot :Pha a écrit :c'est parfait.
Reste à tenter d'en faire une !
De l'aide, vous n'en manquerez pas (cela commence bien pour vous, avec une anacoluthe pour saluer votre entrée). Nous sommes tous prêts à retrousser nos manches pour vous prêter main forte.
C'est probablement l'une des figures de style les plus faciles.
Mon dictionnaire de rhétorique la décrit comme une rupture de construction syntaxique, ce qui ne contrarie nullement la définition rapportée par Anne.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
OUI.
Il me semble en voir une dans la tirade de Rodrigue (le Cid) dont j'ai oublié le titre, s'il en a un :
Percé jusques au fond du cœur
D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle
.......................................
Si près de voir mon feu récompensé,
Ô Dieu l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé
Et l'offenseur est père de Chimène.
Une autre dans la tirade du nez de Cyrano de Bergerac :
Ce monument, quand le visite-t-on ?
Et dans le Ça ira que chantaient les révolutionnaires :
Ah ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrates à la lanterne
Ah ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrates on les pendra
Il me semble en voir une dans la tirade de Rodrigue (le Cid) dont j'ai oublié le titre, s'il en a un :
Percé jusques au fond du cœur
D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle
.......................................
Si près de voir mon feu récompensé,
Ô Dieu l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé
Et l'offenseur est père de Chimène.
Une autre dans la tirade du nez de Cyrano de Bergerac :
Ce monument, quand le visite-t-on ?
Et dans le Ça ira que chantaient les révolutionnaires :
Ah ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrates à la lanterne
Ah ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrates on les pendra
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Dame Vérone
- Messages : 566
- Inscription : mer. 24 mars 2010, 17:03
- Localisation : au bord de la Seille
En consultant mon dictionnaire, le mot « hypallage» a attiré mon attention. Cependant, je comprends mal la définition et ne saisis pas bien la différence avec une métonymie, en dehors du fait que cette dernière est une figure de rhétorique et l'hypallage une figure de style.
Merci d'avance pour vos explications et pour vos exemples !
Merci d'avance pour vos explications et pour vos exemples !
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Vous avez bien compris que la métonymie est ce qu'on nomme parfois un phénomène de contamination, qui déplace le sens d'un mot par proximité. Prenez le bureau, par exemple : à l'origine une étoffe grossière ; puis un tapis de cette étoffe posé sur un meuble ; puis ce meuble lui-même ; puis la pièce dans laquelle il est installé ; et enfin toutes les personnes qui travaillent dans cette pièce.
L'Aréopage est une colline d'Athènes où siégeait le tribunal suprême ; le tribunal prit ce nom d'aréopage, puis on désigna ainsi les membres qui le composaient.
Le mot hypallage, par son étymologie, signifie échange.
Il attribue à un mot, dans une phrase, le sens qui conviendrait à un autre mot, sans qu'il puisse pour autant y avoir d'ambigüité sur l'intention : mettre ses chaussures dans ses pieds (c'est une tournure fautive, mais on en comprend la signification). Les belles dames agitaient des mouchoirs enthousiastes. Prévert en a fait le principe de son poème Cortège en donnant des hypallages doubles :
– Un vieillard en or avec une montre en deuil
– Une reine de peine avec un homme d'Angleterre
– Des travailleurs de paix avec des gardiens de la mer
En conclusion, on crée un paradoxe en donnant à un nom le qualificatif qui s'applique à un autre : L'homme enfonçait des clous d'un marteau fatigué (ne cherchez pas l'auteur, c'est moi).
L'Aréopage est une colline d'Athènes où siégeait le tribunal suprême ; le tribunal prit ce nom d'aréopage, puis on désigna ainsi les membres qui le composaient.
Le mot hypallage, par son étymologie, signifie échange.
Il attribue à un mot, dans une phrase, le sens qui conviendrait à un autre mot, sans qu'il puisse pour autant y avoir d'ambigüité sur l'intention : mettre ses chaussures dans ses pieds (c'est une tournure fautive, mais on en comprend la signification). Les belles dames agitaient des mouchoirs enthousiastes. Prévert en a fait le principe de son poème Cortège en donnant des hypallages doubles :
– Un vieillard en or avec une montre en deuil
– Une reine de peine avec un homme d'Angleterre
– Des travailleurs de paix avec des gardiens de la mer
En conclusion, on crée un paradoxe en donnant à un nom le qualificatif qui s'applique à un autre : L'homme enfonçait des clous d'un marteau fatigué (ne cherchez pas l'auteur, c'est moi).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- La métonymie consiste à employer un terme pour un autre, lié au premier par un rapport logique.Dame Vérone a écrit :En consultant mon dictionnaire, le mot « hypallage» a attiré mon attention. Cependant, je comprends mal la définition et ne saisis pas bien la différence avec une métonymie, en dehors du fait que cette dernière est une figure de rhétorique et l'hypallage une figure de style.
Merci d'avance pour vos explications et pour vos exemples !
Exemple : "boire un verre"
- L'hypallage est le fait de qualifier un mot alors que cette qualification se rapporte logiquement à un autre mot de la phrase. Attention, hypallage est un mot féminin.
Exemple (cité par mon précieux petit Librio) :
Et pendant qu'il séchait ce haillon désolé
D'où ruisselaient la pluie et l'eau des fondrières,
Je songeais que cet homme était plein de prières
Et je regardais, sourd à ce que nous disions
Sa bure où je voyais des constellations
Victor Hugo, "Le Mendiant", Les Contemplations (Livre V, IX)
L'adjectif "désolé" se rapporte plus à l'homme qu'au haillon. D'après les auteurs du livre où j'ai trouvé cet exemple, cette figure de style serait employée pour souligner le fait que la pauvreté de l'homme n'est que matérielle, par opposition à sa richesse spirituelle.
Jacques, nous nous sommes croisés.
- Dame Vérone
- Messages : 566
- Inscription : mer. 24 mars 2010, 17:03
- Localisation : au bord de la Seille