Concernant, à propos de, leur utilisation.

[Madame de Sévigné]

Quand j'entends "Je vous appelle concernant telle chose, nous discutons concernant autre chose....", je sens que quelque chose ne va pas.

Je remplace concernant par à propos de, et cela va beaucoup mieux.
"Je vous appelle à propos de telle chose, nous discutons à propos d'une autre chose."
Pourtant, dans mon dictionnaire la définition de concernant est à propos de. Il me semble que concernant se rapporte à un nom : la question concernant les salaires; et que à propos de peut se rapporter aussi bien à un verbe qu'à un nom.
La question à propos des salaires, nous nous disputons à propos des salaires.

Votre avis m'intéresse.

[Jacques]

Une indication, la définition de l'Académie :
CONCERNANT prép. XVIe siècle. Participe présent de concerner.
Au sujet de, pour ce qui est de, relativement à. Concernant ce projet, je n'ai rien à ajouter. Il est préférable de dire En ce qui concerne.
D'une façon générale, concernant est donc déconseillé dans une langue un peu surveillée, et particulièrement dans les emplois que vous dénoncez.
Si son emploi est quasiment inévitable dans le sens de « qui se rapporte à » il est préférable de dire qui concerne.
Bordas conseille d'éviter le verbe concerner, qui est actuellement surexploité.

[Madame de Sévigné]

Merci Jacques.

[Claude]

...Bordas conseille d'éviter le verbe concerner, qui est actuellement surexploité.

Peut-on l'employer dans l'expression je suis concerné par cette affaire, sans donner l'impression d'une surexploitation ?

[Perkele]

...Bordas conseille d'éviter le verbe concerner, qui est actuellement surexploité.

Peut-on l'employer dans l'expression je suis concerné par cette affaire, sans donner l'impression d'une surexploitation ?

Je pense que la surexploitation concerne essentiellement les :
- concernant la demande que vous m'adressez...
- concernant la réhabilitation du quartier...
- concernant le prix des fruits et légumes
- etc.

[Claude]

Cela confirme ma petite idée de départ ; merci !

[Jacques]

...Bordas conseille d'éviter le verbe concerner, qui est actuellement surexploité.

Peut-on l'employer dans l'expression je suis concerné par cette affaire, sans donner l'impression d'une surexploitation ?

Réponse de l'Académie :

L'emploi de ce verbe à la forme passive est condamné par l'Académie depuis le XVIIIe siècle. On ne doit pas dire : Vous êtes directement concerné par cette mesure, mais : Vous êtes directement touché par cette mesure ou, à la forme active : Cette mesure vous concerne directement.

[Claude]

On en apprend vraiment tous les jours ; cet emploi à la forme passive me paraissait tellement évident que je n'avais pas jugé utile de consulter un dictionnaire. Ce qui me console est que je suis persuadé de ne pas être le seul dans ce cas.

[Jacques-André-Albert]

Le TLFI, que vous critiquez souvent, Jacques, admet cet emploi.

[Claude]

Intéressé par cet emploi fautif, j'ai consulté le Littré qui nous dit :

L'Académie dit que concerner ne s'emploie pas au passif. Mais, grammaticalement, cet emploi ne fait aucune difficulté : reste donc à consulter l'usage ; or on dit très communément des phrases comme celles-ci : Votre ami est concerné dans cette affaire ; Les intérêts concernés par cette mesure.

Alors, l'employé-je ou ne l'employé-je pas ? (Tiens, c'est difficile à prononcer)

[Jacques]

Le TLFI, que vous critiquez souvent, Jacques, admet cet emploi.

Littré lui donne raison :
  L'Académie dit que concerner ne s'emploie pas au passif. Mais, grammaticalement, cet emploi ne fait aucune difficulté : reste donc à consulter l'usage ; or on dit très communément des phrases comme celles-ci : Votre ami est concerné dans cette affaire ; Les intérêts concernés par cette mesure.
Dans le doute je préfère appliquer le « principe de précaution », et l'éviter (ou léviter pour passer par-dessus).

[Claude]

Jacques, pourquoi citons-nous les mêmes textes ?

[Jacques-André-Albert]

C'est la symbiose entre administrateurs invétérés et, je suppose, complices.

[Jacques]

C'est une explication possible.