Depuis quelques jours les médias emploient régulièrement ce nom dans le cadre de l'affaire Liliane Bettencourt.
Bien qu'il semble correct, j'ai l'impression qu'il ne convient pas dans ce contexte ; d'ailleurs, la 9e édition de l'Académie et le TLFi ne donnent pas d'exemples en ce sens.
Qu'en pensez-vous ?
Je n'avais pas encore vérifié, mais je me demande si ce n'est pas du jargon du monde judiciaire, relayé sans contrôle, comme d'habitude, par les journalistes.
Dans le Petit Larousse, on signale en regard du verbe dépayser, à la rubrique DROIT, le sens de faire instruire une affaire par une autre cour.
Je découvre cette acception.
Claude, pourriez-vous nous donner un exemple de phrase où ce mot a été utilisé ?
Je n'en ai ni lu, ni entendu. Mais je dois avouer que ces deux ou trois dernières semaines, je n'ai pas suivi les actualités avec assiduité.
Ce n'est qu'un des nombreux exemples qu'on peut trouver dans la presse : « Le procureur général de Versailles, Philippe Ingall-Montagnier, a demandé mardi à Philippe Courroye d'ouvrir une information judiciaire sur tous les volets de l'affaire Bettencourt dont il a la charge. Il a aussi souhaité le dépaysement des dossiers dans une nouvelle juridication. »
Il s'agit d'un désaisissement de magistrats au profit d'une juridiction dépendant d'une autre cour d'appel.
Merci, Claude, pour cet exemple.
Cette nouvelle acception du mot est surprenante et je ne la connaissais pas non plus. Mais est-elle vraiment dérangeante ?
manni-gedeon a écrit :...Mais est-elle vraiment dérangeante ?
Un peu car dépayser nous évoque en premier lieu « déconcerter quelqu'un en le transportant dans un cadre inhabituel, modifier ses habitudes, dérouter, désorienter, égarer ».
J'ai aussi été surpris par cet emploi qui me paraît incongru. Nous nous sommes demandé, ma femme et moi, ce qu'on entend par ce terme.
Elle est dérangeante dans la mesure où on ignore quelle idée a voulu exprimer celui qui l'utilise.
Ne s'emploie guère qu'au figuré. Changement d'horizon, d'atmosphère. Chercher le dépaysement en lisant des récits de voyage. (Académie française).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Il me semble avoir entendu ce mot il y a une cinquantaine d'années dans un cours d'instruction civique sur le système judiciaire; mais c'est trop loin pour que je puisse être affirmatif.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
