Exercice de style
- Dame Vérone
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- Jacques
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Vinaigre de vin est depuis longtemps inscrit sur la liste des pléonasmes admis et n'est donc pas fautif, de même que vinaigre de cidre, de bière, de framboises, etc. qui sont des absurdités (grammaticalement parlant, s'entend) sont eux aussi parfaitement intégrés comme non vicieux.manni-gedeon a écrit :C'est vrai que vinaigre de vin est un pléonasme, mais maintenant qu'on trouve couramment dans le commerce du vinaigre de pomme ou de cidre, du vinaigre de riz, de framboise et j'en passe, ça paraît presque normal de préciser.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
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Je viens de lire l’expression « principe de base », et bien qu’il me semble évident qu’un principe soit à la base d’une chose, je ne l’ai vue critiquée nulle part. Ma recherche sur Internet a même été si infructueuse que j’ai trouvé, chose déroutante, l’expression figurant sans honte dans le discours de grammairiens. Vais-je trop vite en besogne en la taxant de pléonasme ?�
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Klausinski
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Décidément, il faut que j’aie bien tort. L’expression est citée dans les expression idiomatiques à l’article « base » du TLF. Je commence à devenir trop méfiant.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Si on regarde la définition de principe donnée par l'Académie, il y aurait pléonasme dans le principe de base :
Commencement, origine, source, cause première.
Principe se dit encore des Premiers préceptes, des premières règles d'un art.
En termes de Philosophie, il se dit des Premières et des plus évidentes vérités qui peuvent être connues par la raison. Le premier principe de la philosophie de Descartes c'est Je pense ; d'où l'on tire cette conséquence, Donc je suis.
En termes de Chimie, il désigne les Éléments constitutifs des corps.
Mais il est quand même question de premier principe en philo. Alors ?
Commencement, origine, source, cause première.
Principe se dit encore des Premiers préceptes, des premières règles d'un art.
En termes de Philosophie, il se dit des Premières et des plus évidentes vérités qui peuvent être connues par la raison. Le premier principe de la philosophie de Descartes c'est Je pense ; d'où l'on tire cette conséquence, Donc je suis.
En termes de Chimie, il désigne les Éléments constitutifs des corps.
Mais il est quand même question de premier principe en philo. Alors ?
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- Klausinski
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Je suis comme vous, tout cela me laisse dans l’hésitation. Parler de premiers principes ne me semble pas moins fautif que de parler de principes de base, et pourtant les deux expressions sont répertoriés comme des idiotismes bien français. Je dois dire que ce qui m’avait surtout choqué à la lecture, ce n’est pas tant un « principe de base » isolé qu’une formulation du type : « l’essentiel des principes de base ».
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(Kafka, cité par Mauriac)
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- Manni-Gédéon
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Oui, il ne faut pas voir le diable partout. Certaines expressions font appel à la redondance ou au pléonasme sans pour autant qu'on les considère comme fautives. Quand vous parlez de vinaigre de vin, il y a pléonasme, la fermentation acétique produisant un vin aigre. De même saupoudrer de sel est pléonastique puisque sel y figure sous deux formes (sel et sau).
La tautologie est une sorte de pléonasme, c'est sûr et certain (!), mais elle n'est plus condamnée comme telle. Ainsi les linguistes font la part entre le pléonasme vicieux, qui pèche contre la langue, et le pléonasme non vicieux. À nous de savoir distinguer la nuance.
La tautologie est une sorte de pléonasme, c'est sûr et certain (!), mais elle n'est plus condamnée comme telle. Ainsi les linguistes font la part entre le pléonasme vicieux, qui pèche contre la langue, et le pléonasme non vicieux. À nous de savoir distinguer la nuance.
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- Jacques-André-Albert
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est justement là que se situe une des nuances d'appréciation : le sens de sau ayant été perdu, le pléonasme n'est plus ressenti comme tel, un grand nombre de personnes ignorant la signification du premier terme. Il est donc purement étymologique, on pourrait presque dire théorique, c'est pourquoi il est classé par les spécialistes dans la catégorie des « pléonasmes non vicieux » qu'ils appellent aussi « pléonasmes admis », entrés dans la langue comme aujourd'hui ou se suicider, ou le lendemain.Jacques-André-Albert a écrit :Dans le cas de « saupoudrer de sel », y a-t-il vraiment pléonasme, dans la mesure où le sens premier de saupoudrer n'est plus compris et a été élargi à celui de répandre une matière pulvérulente sur quelque chose ?
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