" Il n'y a de bravE que deux ouvriers "
" Il n'y a de bravE que deux ouvriers "
Bonjour,
J'ai trouvé dans un livre deux phrases qui, pour moi, devraient avoir les mêmes règles grammaticales et pourtant elles sont differemment accordées :
Il n'y a de brave que deux ouvriers .
Il n'y a que deux étudiants d'absents.
J'aimerais savoir pourquoi " brave" n'est pas accordé dans la première phrase. Existe-t-il une règle ?
Merci d'avance
J'ai trouvé dans un livre deux phrases qui, pour moi, devraient avoir les mêmes règles grammaticales et pourtant elles sont differemment accordées :
Il n'y a de brave que deux ouvriers .
Il n'y a que deux étudiants d'absents.
J'aimerais savoir pourquoi " brave" n'est pas accordé dans la première phrase. Existe-t-il une règle ?
Merci d'avance
C'est aussi la question que je me pose.
- Il n'y a de brave que …, me paraît une tournure littéraire et quelque peu emphatique du fait de l'inversion. Je la comprends comme la réponse à l'interrogation qu'y a-t-il de brave ? Je laisserais donc brave au singulier, quelle que soit l'expression qui viendra préciser la réponse.
Je copierais ainsi Voltaire qui écrivait dans La princesse de Babylone, p173 : […] il n'y a de beau que les teints basanés[…].
- Je m'interroge sur l'expression il n'y a que … de … suivie d'un adjectif.
Si la formulation avec un participe passé ne me choque pas, il n'y a que deux étudiants d'arrivés (p.p.), la construction avec un adjectif il n'y a que deux étudiants d'absents (adj.). ne me paraît pas heureuse. Je le sens plus que je ne peux l'expliquer et je la remplacerais volontiers par il n'y a que deux étudiants absents.
Dernière modification par Bernard_M le dim. 19 déc. 2010, 12:23, modifié 1 fois.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je partage votre avis, je ne vois pas ce qui pourrait justifier l'accord du second.Liszt a écrit :Merci pour votre réponse . Comme vous le dites, je pense qu' on accorde l'adjectif avec le pronom impersonnel "il" ou avec le nom selon le cas.
Mais, du coup, je n'aurais pas accordé "grand" les deux fois, dans la phrase de Jean-François Marmontel
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
-
- Messages : 74
- Inscription : jeu. 31 déc. 2009, 17:59
Dans un cas aussi flagrant d'incohérence, on a toujours intérêt à remonter aux sources. La phrase est écrite sans erreur "Dans la démocratie pure il n'y a de grands que les magistrats, ou plutôt il n'y a de grand que le peuple" aussi bien dans cet exemplaire de Bélisaire*** que dans la Grande Encyclopédie.Bernard_M a écrit :Pour ajouter un peu plus à la confusion, cet extrait de Jean-François Marmontel : […] Dans la démocratie pure, il n'y a de grands que les magistrats, ou plutôt il n'y a de grands que le peuple.[…] dans son ouvrage Bélisaire, p222. Citation dans laquelle il me semble bien qu'il y ait une faute d'orthographe ...
***La phrase se trouve en fait dans des fragments philosophiques placés après Bélisaire.
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Encore une fois, Grevisse est là pour nous porter secours.
L’adjectif attribut dans il n’y a de … que …, il n’y a pas plus … que … se met d’ordinaire au masculin singulier, comme si l’on avait il n’y a rien de…, il n’y a personne de…, le nom suivant que étant plutôt une correction au sujet réel qu’un véritable sujet réel.
Il n’y a d’important que la vérité (Stendhal, Corresp., t. V, p. 90)
[…]
L’adjectif s’accorde régulièrement avec le sujet réel quand celui-ci précède l’attribut : Il n’y avait que deux personnes de suspectes.
Grevisse n’explique pas la raison de cette deuxième règle. Peut-être que dans ce deuxième cas, notre cerveau comprend « de » comme voulant dire « qui soit » alors que dans le premier cas, on l’analyserait plutôt comme le partitif de l’expression implicite : « il y a quelque chose de… » Peut-être, dis-je bien… Mais d’autres parleront pour qui la grammaire a moins de mystères que pour moi.
L’adjectif attribut dans il n’y a de … que …, il n’y a pas plus … que … se met d’ordinaire au masculin singulier, comme si l’on avait il n’y a rien de…, il n’y a personne de…, le nom suivant que étant plutôt une correction au sujet réel qu’un véritable sujet réel.
Il n’y a d’important que la vérité (Stendhal, Corresp., t. V, p. 90)
[…]
L’adjectif s’accorde régulièrement avec le sujet réel quand celui-ci précède l’attribut : Il n’y avait que deux personnes de suspectes.
Grevisse n’explique pas la raison de cette deuxième règle. Peut-être que dans ce deuxième cas, notre cerveau comprend « de » comme voulant dire « qui soit » alors que dans le premier cas, on l’analyserait plutôt comme le partitif de l’expression implicite : « il y a quelque chose de… » Peut-être, dis-je bien… Mais d’autres parleront pour qui la grammaire a moins de mystères que pour moi.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
Voire "qui soient" dans l'exemple cité. Ou peut-être même ce "de" est-il alors senti comme superflu, puisque le sens n'est pas très loin de : Il n’y avait que deux personnes suspectes.Klausinski a écrit :L’adjectif s’accorde régulièrement avec le sujet réel quand celui-ci précède l’attribut : Il n’y avait que deux personnes de suspectes.
Grevisse n’explique pas la raison de cette deuxième règle. Peut-être que dans ce deuxième cas, notre cerveau comprend « de » comme voulant dire « qui soit » alors que dans le premier cas, [...]
Cette dernière tournure existe d'ailleurs au positif :
Il y a deux personnes suspectes.
Il y a deux personnes de suspectes.