vous avez dit "hermétique",
vous avez dit "hermétique",
je tombe par hasard, si je puis dire, sur le sujet d'un livre vendu 22 € chez tous les libraires (?)et qui dit ceci :
Pourtant comme le goût le dégoût s’éduque, l’insupportable varie et se déplace, mais pour désigner au cœur de la réalité la plus familière une part maudite, dévalorisée et teintée d’une obscure fascination, que nous apprivoisons par l’ignorance. A travers la sensation de l’immonde le dégoût affecte donc insidieusement les contours du monde, traçant le seuil d’arrière-cours sans fonds, exclues de l’ordonnancement des apparences.
Bien entendu je sais que je me tire une balle dans le pied en disant que je ne comprends pas tout faisant ainsi preuve de mon ignorance.
Bon je vous laisse : je dois aller mettre du bois dans le feu car dehors il fait bien froid!!
Pourtant comme le goût le dégoût s’éduque, l’insupportable varie et se déplace, mais pour désigner au cœur de la réalité la plus familière une part maudite, dévalorisée et teintée d’une obscure fascination, que nous apprivoisons par l’ignorance. A travers la sensation de l’immonde le dégoût affecte donc insidieusement les contours du monde, traçant le seuil d’arrière-cours sans fonds, exclues de l’ordonnancement des apparences.
Bien entendu je sais que je me tire une balle dans le pied en disant que je ne comprends pas tout faisant ainsi preuve de mon ignorance.
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- Dame Vérone
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Re: vous avez dit "hermétique",
Il s'agit de ce livre-là ?André79 a écrit :je tombe par hasard, si je puis dire, sur le sujet d'un livre vendu 22 € chez tous les libraires (?)
Oui c'est bien ça Embaterienne... Pour dame Vérone je précise qu'elle peut venir se chauffer au feu de ma cheminée quand elle voudra "sans autre forme de procès" et que nous ferons en sorte et à bâtons rompus de tenir une conversation compréhensible car voyez vous
"Ma mie, j'ai le cœur à l'envers
Le temps ravive le cerfeuil
Je ne veux pas être tout seul
Quand l'hiver tournera de l'œil" (J.P. Ferland)
(':o')
"Ma mie, j'ai le cœur à l'envers
Le temps ravive le cerfeuil
Je ne veux pas être tout seul
Quand l'hiver tournera de l'œil" (J.P. Ferland)
(':o')
Oui, ces lignes sont difficilement lisibles. Elles sont tirées de la "quatrième de couverture" du livre, et ne sont pas nécessairement rédigées par l'auteur lui-même, mais par son éditeur. Elles sont censées donner envie de lire le livre ; le but n'est peut-être pas atteint !
Sur le livre lui-même, dont le sujet n'est certes pas ragoûtant, et qui ne fait que reprendre la thèse universitaire passée par l'auteur, les critiques que j'ai lues sont plutôt bonnes, mais ce n'est évidemment pas une littérature très digeste.
Sur le livre lui-même, dont le sujet n'est certes pas ragoûtant, et qui ne fait que reprendre la thèse universitaire passée par l'auteur, les critiques que j'ai lues sont plutôt bonnes, mais ce n'est évidemment pas une littérature très digeste.
- Jacques
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Re: vous avez dit "hermétique",
Ce n'est pas parce que vous mettrez du bois dans le feu qu'il fera moins froid dehors :DAndré79 a écrit : Bon je vous laisse : je dois aller mettre du bois dans le feu car dehors il fait bien froid!!
Je dois être tout aussi ignare, car j'avoue mon incompréhension et ma perplexité égales aux vôtres.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Certes, mon cher Jacques, mais au moins il fera moins froid ...dedans.
Pour le texte qui nous concerne j'ai tendance à croire qu'il s'agit du jargon de la philosophie tout comme il en existe un en mathématiques. Je vous ferai l'économie d'exemples qui seraient très parlants. Mais dans ce cas je le comprendrais davantage.Qu' ensuite on "s'amuse" à nous parler du "monde de l'immonde" de "l'uni-versel" par opposition au "pluri-versel" etc. j'avoue que je déclare forfait. Merci, faut que je m'occupe du feu...
Oui Embaterienne c'est possible que ce soit l'éditeur qui rédige la quatrième de couverture mais dans ce cas précis je me demande s'il n'aurait pas sous-traité "l'affaire" à l'auteur. Qui nous en a mis plein la vue avant que n'ayons pu dire ouf...
Pour le texte qui nous concerne j'ai tendance à croire qu'il s'agit du jargon de la philosophie tout comme il en existe un en mathématiques. Je vous ferai l'économie d'exemples qui seraient très parlants. Mais dans ce cas je le comprendrais davantage.Qu' ensuite on "s'amuse" à nous parler du "monde de l'immonde" de "l'uni-versel" par opposition au "pluri-versel" etc. j'avoue que je déclare forfait. Merci, faut que je m'occupe du feu...
Oui Embaterienne c'est possible que ce soit l'éditeur qui rédige la quatrième de couverture mais dans ce cas précis je me demande s'il n'aurait pas sous-traité "l'affaire" à l'auteur. Qui nous en a mis plein la vue avant que n'ayons pu dire ouf...
- Dame Vérone
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Re: vous avez dit "hermétique",
Si : le CO2 émis va aggraver l'effet de serre, et par là même le réchauffement climatique !Jacques a écrit : Ce n'est pas parce que vous mettrez du bois dans le feu qu'il fera moins froid dehors :D
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Ne pourriez vous pas vous chauffer à l'électricité nucléaire, comme tout le monde ?
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Là, vous me surprenez !Jacques a écrit :Je dois être tout aussi ignare, car j'avoue mon incompréhension et ma perplexité égales aux vôtres.
Il me semble bien avoir lu, ici même, quelques messages condamnant ces gens qui cultivent ce genre d'hermétisme pour faire intello !
Vous ne comprenez pas parcequ'il n'y a rien à comprendre. On pourrait se contenter de dire que le "touche pas, c'est caca" est une composante essentielle de l'éducation des très jeunes enfants, et que le livre développe cette idée en cherchant ses conséquences ultimes, car je suppose que c'est à peu près ça. Mais il faut le camoufler sous une couche de prétenciosité (pour commettre un nouveau mot-valise) à l'intention des bobos.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
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Re: vous avez dit "hermétique",
J'ai une autre version de l'expression, je suppose que vous la connaissez aussi : « Touche pas à ça p'tit... ».JR a écrit :On pourrait se contenter de dire que le "touche pas, c'est caca" est une composante essentielle de l'éducation des très jeunes enfants, et que le livre développe cette idée en cherchant ses conséquences ultimes, car je suppose que c'est à peu près ça.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
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- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Par expérience, on demande souvent à l'auteur de rédiger sa 4e de couv.André79 a écrit :Certes, mon cher Jacques, mais au moins il fera moins froid ...dedans.
Pour le texte qui nous concerne j'ai tendance à croire qu'il s'agit du jargon de la philosophie tout comme il en existe un en mathématiques. Je vous ferai l'économie d'exemples qui seraient très parlants. Mais dans ce cas je le comprendrais davantage.Qu' ensuite on "s'amuse" à nous parler du "monde de l'immonde" de "l'uni-versel" par opposition au "pluri-versel" etc. j'avoue que je déclare forfait. Merci, faut que je m'occupe du feu...
Oui Embaterienne c'est possible que ce soit l'éditeur qui rédige la quatrième de couverture mais dans ce cas précis je me demande s'il n'aurait pas sous-traité "l'affaire" à l'auteur. Qui nous en a mis plein la vue avant que n'ayons pu dire ouf...
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Klausinski
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Il y a pire dans le genre abscons. Pour moi, en dehors de la métaphore des arrière-cours sans fonds, qui me semble malhabile, je ne vois rien de particulièrement difficile dans ce résumé. Il n'y manque que les exemples. Le sujet me fait penser malgré moi au livre bien connu de Roger Caillois, L'homme et le sacré, dans lequel il est également fait mention de certaines notions, de certaines choses qui sont à la fois objet de dégoût et de fascination, qui sont donc, au premier sens du mot, sacrées, en dehors du cercle de nos habitudes, de notre quotidien rassurant. C'était un sujet extrêmement intéressant et j'imagine que ce livre l'est aussi, ne serait-ce que par son sujet.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Nouvelle intervention très tardive de ma part, concernant ce texte, auquel l'ajout de quelques virgules ne peut pas nuire :
Pourtant, comme le goût, le dégoût s’éduque, l’insupportable varie et se déplace, mais pour désigner, au cœur de la réalité la plus familière, une part maudite, dévalorisée et teintée d’une obscure fascination, que nous apprivoisons par l’ignorance. À travers la sensation de l’immonde, le dégoût affecte donc insidieusement les contours du monde, traçant le seuil d’arrière-cours sans fonds, exclues de l’ordonnancement des apparences.
Je parviens peut-être aussi à comprendre l’essentiel de ces phrases. Mais, comme à vous, Klausinski, « le dégoût… traçant le seuil d’arrière-cours sans fonds » me paraît pour le moins malhabile.
Il me semble tout de même par ailleurs (je n’en suis pas certain et j’aimerais avoir d’autres avis) que l’auteur de ces phrases utilise « insupportable » comme signifié et signifiant sans en avertir le lecteur.
(Signifié :) « L’insupportable varie et se déplace » veut dire, je crois, que ce qui est insupportable aujourd’hui ne l’était pas forcément hier, et vice-versa,
tandis que
(Signifiant :) « pour désigner… une part maudite… » doit être compris comme : « jusqu’à ce que le mot (insupportable) désigne une part maudite… ». Le procédé n’est-il pas comparable à « Le manteau que je viens d’acheter est bleu et remonte au latin mantellum » ?
Pourtant, comme le goût, le dégoût s’éduque, l’insupportable varie et se déplace, mais pour désigner, au cœur de la réalité la plus familière, une part maudite, dévalorisée et teintée d’une obscure fascination, que nous apprivoisons par l’ignorance. À travers la sensation de l’immonde, le dégoût affecte donc insidieusement les contours du monde, traçant le seuil d’arrière-cours sans fonds, exclues de l’ordonnancement des apparences.
Je parviens peut-être aussi à comprendre l’essentiel de ces phrases. Mais, comme à vous, Klausinski, « le dégoût… traçant le seuil d’arrière-cours sans fonds » me paraît pour le moins malhabile.
Il me semble tout de même par ailleurs (je n’en suis pas certain et j’aimerais avoir d’autres avis) que l’auteur de ces phrases utilise « insupportable » comme signifié et signifiant sans en avertir le lecteur.
(Signifié :) « L’insupportable varie et se déplace » veut dire, je crois, que ce qui est insupportable aujourd’hui ne l’était pas forcément hier, et vice-versa,
tandis que
(Signifiant :) « pour désigner… une part maudite… » doit être compris comme : « jusqu’à ce que le mot (insupportable) désigne une part maudite… ». Le procédé n’est-il pas comparable à « Le manteau que je viens d’acheter est bleu et remonte au latin mantellum » ?