Villepin, de Gaulle
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
L'ambigüité a été si bien entretenue que même les dictionnaires classent le nom à Gaulle (de).
Le chevalier d'Éon, le comte de Saint-Germain, et même le vicomte de Cambronne ont cultivé l'ambigüité pour se créer une notoriété.
Je crois avoir lu qu'une branche de la famille De Gaulle avait obtenu un anoblissement, Dieu sait pour quel motif. Dès lors, l'ensemble de la famille se l'est approprié, et a transformé le De venu du néerlandais (de écrit avec majuscule parce qu'incorporé à un nom propre) en de fausse particule.
Comprenons-nous : je ne cherche pas à rabaisser un personnage que d'aucuns vénèrent, et encore moins à salir son honneur, parce que je respecte les convictions de tout le monde, mais il faut rétablir la vérité. L'article néerlandais, de même aspect que la préposition française, a facilité les choses. Perkele et moi insistons sur ce fait : selon les coutumes françaises la particule nobiliaire est toujours attachée à un fief, un territoire. Et il n'y a pas en France de lieu appelé Gaulle.
Notre administrateur archiviste pourrait, en revanche, se donner des airs de noblesse en se faisant appeler Claude de l'Abreuvoir.
Certaines familles roturières ont obtenu des titres de noblesse, et ont ajouté un de devant leur patronyme pour marquer ce titre qui, autrement, serait passé inaperçu. Je pense que c'est le cas de la famille Rothschild, qui a reçu un titre de baron.
Ce sera mon seul long message de la journée. Ensuite je ne pourrai plus en écrire de pareil.
Le chevalier d'Éon, le comte de Saint-Germain, et même le vicomte de Cambronne ont cultivé l'ambigüité pour se créer une notoriété.
Je crois avoir lu qu'une branche de la famille De Gaulle avait obtenu un anoblissement, Dieu sait pour quel motif. Dès lors, l'ensemble de la famille se l'est approprié, et a transformé le De venu du néerlandais (de écrit avec majuscule parce qu'incorporé à un nom propre) en de fausse particule.
Comprenons-nous : je ne cherche pas à rabaisser un personnage que d'aucuns vénèrent, et encore moins à salir son honneur, parce que je respecte les convictions de tout le monde, mais il faut rétablir la vérité. L'article néerlandais, de même aspect que la préposition française, a facilité les choses. Perkele et moi insistons sur ce fait : selon les coutumes françaises la particule nobiliaire est toujours attachée à un fief, un territoire. Et il n'y a pas en France de lieu appelé Gaulle.
Notre administrateur archiviste pourrait, en revanche, se donner des airs de noblesse en se faisant appeler Claude de l'Abreuvoir.
Certaines familles roturières ont obtenu des titres de noblesse, et ont ajouté un de devant leur patronyme pour marquer ce titre qui, autrement, serait passé inaperçu. Je pense que c'est le cas de la famille Rothschild, qui a reçu un titre de baron.
Ce sera mon seul long message de la journée. Ensuite je ne pourrai plus en écrire de pareil.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Comme souvent en pareil cas, faute de disposer de documents sur lesquels s'appuyer avec certitude et pour aussi louable qu'elle soit, la recherche de la vérité relèvera toujours de la quête du Graal et l'on pourra ainsi palabrer à l'infini. On ne peut que s'en référer à la qualité des sources.Perkele a écrit :[...]Ne pensez vous pas que, précisément, la Fondation Charles de Gaulle puisse manquer d'objectivité ?[...]
Je suppose que lorsque la Fondation Charles de Gaulle écrit quelque article sur le général, elle le fait avait avec l'imprimatur de ses descendants eu égard aux objectifs qu'elle s'est fixés. Je pense par ailleurs que la famille dispose, à n'en pas douter, des archives servant à valider les écrits des uns et des autres. Ce que cette fondation a pu écrire se réfère à des éléments du début du XIIIe siècle. Rien dans ce qui est avancé n'accrédite le lien entre de Gaulle et De Wall.
La simple présence de la particule et la façon dont elle est calligraphiée n'indiquent en rien l'appartenance à la noblesse. Je suis d'accord sur ce point. Si la particule atteste initialement l'origine ou la propriété, par voie de conséquence, certains propriétaires ont pu s'en voir attribuer une sans pour autant être nobles. De même que l'absence de celle-ci n'empêche en rien d'être noble.
Pour simplifier le tout, la noblesse n'est pas une notion essentiellement française et remonte bien avant le Moyen Âge. Aussi, franchissant les frontières, rien n'empêche les familles nobles arrivées sur notre sol de conserver leur noblesse !
Dans de telles conditions, allez donc vous y retrouver ! Mais, finalement, tout cela a-t-il tant d'importance ?
Dernière modification par Bernard_M le sam. 22 janv. 2011, 20:03, modifié 1 fois.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Cet article de Wikipedia, qui cite ses sources, répertorie les familles nobles encore vivantes à l'heure actuelle, et De Gaulle n'y figure pas, bien sûr, pas plus que Raymond Devos, dont le nom signifie le renard, et qui aurait pu s'écrire De Vos.
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Message du service modération :
Soyons clairs pour nos lecteurs de passage. Nous ne sommes en rien en train de "casser" Le Général. Notre propos porte sur la majuscule à mettre au DE qui fait partie de son nom.
Soyons clairs pour nos lecteurs de passage. Nous ne sommes en rien en train de "casser" Le Général. Notre propos porte sur la majuscule à mettre au DE qui fait partie de son nom.
Dernière modification par Perkele le sam. 22 janv. 2011, 19:06, modifié 2 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
On est bien d'accord ; on ne parle que de l'usage du de et plus particulièrement de sa majuscule. :D
Et si je résume :
de: probabilité, mais non certitude, d'une origine noble des familles dont le nom intègre cette particule. Car comme l'écrit Victor Hugo dans la troisième partie du tome cinquième des Misérables "La particule, on le sait, n'a aucune signification".
De: particule caractéristique des noms de familles d'origine du Nord de la France et des Pays-bas.
Et si je résume :
de: probabilité, mais non certitude, d'une origine noble des familles dont le nom intègre cette particule. Car comme l'écrit Victor Hugo dans la troisième partie du tome cinquième des Misérables "La particule, on le sait, n'a aucune signification".
De: particule caractéristique des noms de familles d'origine du Nord de la France et des Pays-bas.
Re: Villepin, de Gaulle
Bonjour
J'ai peut-être lu un peu vite les réponses, et si oui, veuillez m'excuser si la mienne fait doublon, c'est au sujet de "de Gaulle".
Comme ancienne rédactrice, j'ai toujours appris (et c'est aussi ce que j'ai lu le plus souvent) que les monosyllabiques prennent la particule. C'est pourquoi on dira Villepin ou Kersauzon, mais "de Gaulle".
Mon père me racontait qu'un jour à l'Assemblée, un député communiste, soit croyant appliquer la règle du "pas de de", soit pour ramener de Gaulle au rang de Monsieur-tout-le monde, un député s'était adressé au général en l'apostrophant ainsi (je ne me rappelle pas quel était le sujet, mais peu importe) :
"Vous ne voulez pas comprendre, Gaulle !". Ce qui avait été parfaitement ridicule (de Gaulle s'était contenté de sourire, et il n'avait sûrement pas été le seul)
Il me semble que la règle du "pas de de" vaille aussi pour les noms commençant par une voyelle : d'Artagnan par exemple, encore que dans les écrits d'époque dont j'ai pu voir copie, et qui parlent de ce personnage, il soit appelé Monsieur Artaignan, sans la particule., qui n'est mise qu'avec son prénom.
Ce qui m'amuse en tout cas, c'est cette délectation des Français pour la particule à tout bout de champs, et ce y compris de la part de journalistes (la règle n'est visiblement pas enseignée par les profs de français dans ces écoles) ou, plus embêtant, de la part d'écrivains au pourtant bon niveau de langue. On en aura entendu des "de Villepin" et des "de Kersauzon" ...
Les Français disent pourtant sans problème "Beaumarchais, Musset, Vigny, Chateaubriand..." et pas "de Vigny", "de Musset", "de Beaumarchais"...
Allez comprendre![[sourire] :-)](./images/smilies/icon_smile.gif)
Cette passion des Français pour la particule (et la noblesse des autres pays...) est d'autant plus paradoxale que dès qu'il s'agit de leurs nobles, ils ont une furieuse tendance au mépris ou à la moquerie. Allez comprendre ! (bis)![[sourire] :-)](./images/smilies/icon_smile.gif)
Il y aurait du boulot pour une psychanalyse collective.
Il me semble aussi que cet usage erroné de la particule n'est pas toujours dû à l'ignorance : chez certains, il est clair que le "de" est ajouté avec intention, et qu'il sous-entend quelque chose comme "de toute façon, un noble, qu'est-ce que vous voulez en attendre......" (oubliant combien la noblesse a produit de savants, d'explorateurs, de mécènes ici ou là, etc, et même de révolutionnaires - je n'y inclus pas Monsieur DE Robespierre
- qui ont fait avancer les choses dans bien des domaines, mais chuuut, ça faut pas le dire :
Oui, il y aurait vraiment du boulot pour les psys...
Bien cordialement,
Emsi
J'ai peut-être lu un peu vite les réponses, et si oui, veuillez m'excuser si la mienne fait doublon, c'est au sujet de "de Gaulle".
Comme ancienne rédactrice, j'ai toujours appris (et c'est aussi ce que j'ai lu le plus souvent) que les monosyllabiques prennent la particule. C'est pourquoi on dira Villepin ou Kersauzon, mais "de Gaulle".
Mon père me racontait qu'un jour à l'Assemblée, un député communiste, soit croyant appliquer la règle du "pas de de", soit pour ramener de Gaulle au rang de Monsieur-tout-le monde, un député s'était adressé au général en l'apostrophant ainsi (je ne me rappelle pas quel était le sujet, mais peu importe) :
"Vous ne voulez pas comprendre, Gaulle !". Ce qui avait été parfaitement ridicule (de Gaulle s'était contenté de sourire, et il n'avait sûrement pas été le seul)
Il me semble que la règle du "pas de de" vaille aussi pour les noms commençant par une voyelle : d'Artagnan par exemple, encore que dans les écrits d'époque dont j'ai pu voir copie, et qui parlent de ce personnage, il soit appelé Monsieur Artaignan, sans la particule., qui n'est mise qu'avec son prénom.
Ce qui m'amuse en tout cas, c'est cette délectation des Français pour la particule à tout bout de champs, et ce y compris de la part de journalistes (la règle n'est visiblement pas enseignée par les profs de français dans ces écoles) ou, plus embêtant, de la part d'écrivains au pourtant bon niveau de langue. On en aura entendu des "de Villepin" et des "de Kersauzon" ...
Les Français disent pourtant sans problème "Beaumarchais, Musset, Vigny, Chateaubriand..." et pas "de Vigny", "de Musset", "de Beaumarchais"...
Allez comprendre
![[sourire] :-)](./images/smilies/icon_smile.gif)
Cette passion des Français pour la particule (et la noblesse des autres pays...) est d'autant plus paradoxale que dès qu'il s'agit de leurs nobles, ils ont une furieuse tendance au mépris ou à la moquerie. Allez comprendre ! (bis)
![[sourire] :-)](./images/smilies/icon_smile.gif)
Il y aurait du boulot pour une psychanalyse collective.
Il me semble aussi que cet usage erroné de la particule n'est pas toujours dû à l'ignorance : chez certains, il est clair que le "de" est ajouté avec intention, et qu'il sous-entend quelque chose comme "de toute façon, un noble, qu'est-ce que vous voulez en attendre......" (oubliant combien la noblesse a produit de savants, d'explorateurs, de mécènes ici ou là, etc, et même de révolutionnaires - je n'y inclus pas Monsieur DE Robespierre
![[sourire] :-)](./images/smilies/icon_smile.gif)
Oui, il y aurait vraiment du boulot pour les psys...
Bien cordialement,
Emsi
-
- Messages : 1230
- Inscription : mar. 11 sept. 2012, 9:16
Re: Villepin, de Gaulle
Qu'en est-il lorsque la particule est double : de la.
Soit le cinéaste Denis de la Patelière. Dit-on : j'ai aperçu de la Patelière, la Patelière ou Patelière ?
Soit le cinéaste Denis de la Patelière. Dit-on : j'ai aperçu de la Patelière, la Patelière ou Patelière ?
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Re: Villepin, de Gaulle
Ou la marquise de la Tronche-en-Biais chère au regretté Sim !
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Re: Villepin, de Gaulle
Il est toujours avantageux de porter un titre nobiliaire.
Être "de quelque chose", ça vous pose un homme
comme être "de Garenne" ça vous pose un lapin.
Alphonse Allais
Être "de quelque chose", ça vous pose un homme
comme être "de Garenne" ça vous pose un lapin.
Alphonse Allais
-
- Messages : 1230
- Inscription : mar. 11 sept. 2012, 9:16
Re: Villepin, de Gaulle
On se console par la raillerie de manquer de naissance.
Re: Villepin, de Gaulle
Il y a quand même des gens qui, heureusement, attachent moins d'importance à la particule qu'à la partie tête.
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Re: Villepin, de Gaulle
Le jour de l'arrivée de De Lattre à l'école d'officiers, il y eut un appel.
Lorsque l'on appela '"De Lattre" personne ne répondit.
A la fin, il restait plus qu'une personne à n'avoir pas été appelée.
L'officier instructeur lui demanda son nom :
- De Lattre de Tassigny, insistant sur le deuxième "de".
L'officier lui répondit :
- De Lattre de Tassigny demain de bonne heure de bonne humeur de corvée de clepsydres pendant deux semaines.
Lorsque l'on appela '"De Lattre" personne ne répondit.
A la fin, il restait plus qu'une personne à n'avoir pas été appelée.
L'officier instructeur lui demanda son nom :
- De Lattre de Tassigny, insistant sur le deuxième "de".
L'officier lui répondit :
- De Lattre de Tassigny demain de bonne heure de bonne humeur de corvée de clepsydres pendant deux semaines.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Re: Villepin, de Gaulle
Il me semble que, sous l'ancien régime, les nobles se nommaient entre eux du nom de domaine, sans la particule.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)