Bonjour, j'ai une question qui me turlupine quelque peu, concernant ce proverbe que j'ai inscrit en titre:
Si ce dernier est exact, ainsi que je le suppose, alors la phrase-exemple suivante est-elle fausse?
"Salut! Je me demandais si tu aurais du temps cette après-midi, pour aller au cinéma..."
Et si cette phrase (qui me semble pourtant non-choquante) est effectivement erronée, que doit-on dire à la place?
Oui la phrase est correcte. On peut la concevoir de diverses manières :
– Je me demande si tu auras du temps cet après-midi...
– je me demandais si tu auras du temps cet après-midi...
– je me demandais si cet après-midi tu aurais du temps...
Cette dernière construction est la plus « précautionneuse » si l'on veut, à cause du conditionnel : on y va un peu sur la pointe des pieds.
Ce n'est pas un proverbe que vous avez mis en titre, à moins que vous n'en ayez emprunté un auquel vous auriez donné une adaptation personnelle. Les proverbes sont des sortes de maximes, de forme figée, qui résultent de l'observation des faits et des choses, ou des phénomènes naturels, et se transmettent dans la tradition de la langue.
Dernière modification par Jacques le lun. 07 févr. 2011, 16:48, modifié 2 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
TSOS a écrit :Conclusion donc: Le proverbe ne marche pas à tous les coups, n'est-ce pas?
De quel proverbe parlez-vous ? J'ai expliqué que votre titre n'en est pas un, nous sommes-nous mal compris ? À moins que vous n'ayez lu ma réponse avant que je la complète.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Votre phrase est correcte car il s'agit de discours indirect.
Ici, le conditionnel indique une action postérieure à celle qui est exprimée à l'imparfait.
On dit : Je lui ai demandé s'il viendrait, car l'action de venir est postérieure à celle de demander.
Mais si les deux actions sont simultanées, le deuxième verbe est à l'imparfait : Je lui ai demandé s'il avait l'intention de venir.
En revanche, lorsque le mot si introduit une condition, il faut utiliser l'imparfait :
Si j'étais riche, je m'achèterais une grande maison (et pas si je serais riche).
Si j'avais su, je ne serais pas venu (et pas, comme dans la phrase célèbre, si j'aurais su).
L'après-midi est un mot masculin ou féminin. Mais l'Académie française recommande de préférer le masculin.
Il y a eu 3 interventions pendant que je préparais le mienne. Suis-je donc lente !
Dernière modification par Manni-Gédéon le lun. 07 févr. 2011, 16:55, modifié 3 fois.
Le proverbe n’en est pas un, il s’agit plutôt d’une astuce mnémotechnique !
Les « si » qui n’aiment pas les « rais » sont ceux qui introduisent une hypothèse. Dans votre exemple, « si » introduit une interrogative indirecte.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
Oui, je parlais de ceci: http://home.ican.net/~galandor/grammair/fich_001.htm
(voir la partie Attention)
Une phrase, certes donc pas un proverbe stricto sensu, que l'on enseigne dans de nombreuses écoles élémentaires de France comme moyen mnémotechnique de ne pas dire des énormités du style de la fameuse "si j'aurais su, j'aurais pas venu".
Ma question était de savoir si ce moyen mnémotechnique s'appliquait toujours ou non, puisque j'y avais trouvé un contre-exemple.
Soit mon contre-exemple lui-même était incorrect -vous m'avez dit qu'il était acceptable si j'ai bien compris- ; soit le moyen mnémotechnique - mon titre - était faux.
édit:
Klausinski a écrit :Le proverbe n’en est pas un, il s’agit plutôt d’une astuce mnémotechnique !
Les « si » qui n’aiment pas les « rais » sont ceux qui introduisent une hypothèse. Dans votre exemple, « si » introduit une interrogative indirecte.
La page que vous citez évoque cette « astuce ». On y lit : « Il arrive néanmoins que le si est suivi d'un conditionnel, dans diverses interrogations indirectes. »
Ici, d’ailleurs, on attendrait plutôt : « Il arrive que le si SOIT suivi » ; ce qui me donne quelques doutes sur la fiabilité du site.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
Pour le site, je l'avais cherché à l'instant en catastrophe pour prouver que "l'astuce" ne venait pas de mon imagination et était réellement "enseignée"; je n'ai donc pas réellement lu en détail la page donnée, pour être totalement honnête.
En tout cas, ce sujet me tracassait depuis quelques jours déjà et... le voici résolu grâce à vous; donc encore merci!
manni-gedeon a écrit :
Il y a eu 3 interventions pendant que je préparais le mienne. Suis-je donc lente !
Il n'y a pas de préséance ni de compétition ; tous les avis sont bons à donner, quel que soit l'ordre dans lequel ils arrivent. Je ne le dis pas pour vous flatter ou par courtoisie, mais j'ai trouvé votre explication claire et bien développée, donc elle est loin de se révéler inutile.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).