Le bénouze.Perkele a écrit :C'est pourtant un champ lexical riche : le fut, que vous citez, le bénard, le falzard, le fendard, le valseur, le froc...
Le langage argotique
- Klausinski
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C’est ce qu’on retrouve dans La fille à cent sous de Brassens :Claude a écrit :Mes parents disaient cent sous.Perkele a écrit :...Une thune valait alors exclusivement 5 F, vous savez, la grosse pièce toute légère.
Et ce brave sac d'os dont j'n'avais pas voulu
Même pour une thune,
M'est entré dans le cœur et n'en sortirait plus
Pour toute une fortune.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Perkele
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A six heures en sortant de l'usineClaude a écrit :L'étrangleuse citée par Perkele dans un autre sujet n'est-elle pas la pince de cravate ?
Dans une piaule j'ai posé ma gamelle
J'ai mis un petit chouia de brillantine
Tout en me peignant les vermicelles
J'ai mis une étrangleuse à rayures
Sur une limace à carreaux lilas
Puis j'ai filé au bistrot à Jules
Un petit coup de ronfleur à ma nana...
Pierre Perret
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- JR
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Vous négligez les arabismes, pourtant courants dans certaines zones.Jacques a écrit :De nos jours l'anglo-américain a remplacé l'argot.
Je crois que le cinéma et une certaine littérature on en quelque sorte industrialisé l'argot. Des gens comme Michel Audiard, Frédéric Dard ou Pierre Perret en ont fait l'instrument principal de leur succés. Ils ont certes utilisé ce qui existait, mais ils en ont aussi fabriqué, parfois à la chaîne, en utilisant souvent des techniques assez simples, mais qui exigent une excellente maîtrise de la langue pour être efficaces.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
- Jacques
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Moi aussi, et Pierre Perret a aussi inventé le « krouchtchev » dans le Tord-boyaux :Perkele a écrit :Je suis de l'avis de JR, car le "coup de ronfleur" de ma citation précédente fut de nombreuses fois contesté.
Il s'agit d'un bouiboui bien crado
Où les mecs par-dessus l'calendo
Se rincent la cloison au krouchtchev maison
Un bordeaux pas piqué des hannetons.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Larantequé : le L remplace la première consonne du mot, qui se retrouve à la fin, assorti de la voyelle é.Jacques a écrit :Et votre tante ne vous a peut-être pas enseigné ce qu'était un larantequé : une pièce de 40 sous, soit deux francs.
Ce mode de déformation s'est appliqué à beaucoup d'autres mots :
- lacsé : 10 F (à partir de sac)
- lacsompem : paquet (à partir de pacson, avec ajout d'un m final)
- lardeuss : pardessus (probablement le diminutif d'un lardessupé, selon la logique))
- laubé : beau
- lauchem : chaud
- lerche : beaucoup (à partir de cher)
- loilpé (à) : nu (à partir de à poil)
- loucedé (en) : discrètement (à partir de en douce)
- louchebem : boucher
- louf : fou
Le verlan des banlieues n'a rien inventé, en somme. D'ailleurs en verlan, on dit "à oilpé" pour "nu", et "ouf" pour "fou".
- Jacques-André-Albert
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Je ne suis, hélas, pas de cet avis. Je déplore l'envahissement des o et é fermés dans la vie publique, là où le Parisien, et le Francilien en général, les prononce ouverts ; on entend ainsi de plus en plus « vôtre nôtaire est môvé » (exemple fabriqué pour la circonstance).Jacques a écrit :Je crois que l'argot, comme l'accent de Paris (pas l'accent gavroche, l'autre plus cultivé), gagne l'ensemble du territoire français.
- Jacques-André-Albert
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- Jacques
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Ce procédé est le largonji ; vous avez décrit le mécanisme, largonji c'est son application au mot jargon. Le louchébem ou loucherbem est l'un des « dialectes » de largonji, utilisé dans les milieux de la boucherie : louchébem c'est boucher comme vous l'avez expliqué ; un ligogem est un gigot. Les désinences appliquées sont d'une grande variété ; outre celles que vous donnez, nous avons -muche, -pince et bien d'autres (je suppose que le larquépince est le Parquet) ; le laféquès est un café (vous et moi avons peut-être la même source) ; le lorpic est un porc ; le latronpuche c'est le patron ; lardonpem, pardon. Finalement, les linguistes se sont longuement penchés sur le phénomène argotique pour le livrer à une étude scientifique. Il a maintenant ses spécialistes, les argotologues.Anne a écrit :Larantequé : le L remplace la première consonne du mot, qui se retrouve à la fin, assorti de la voyelle é.Jacques a écrit :Et votre tante ne vous a peut-être pas enseigné ce qu'était un larantequé : une pièce de 40 sous, soit deux francs.
Ce mode de déformation s'est appliqué à beaucoup d'autres mots :
- lacsé : 10 F (à partir de sac)
- lacsompem : paquet (à partir de pacson, avec ajout d'un m final)
- lardeuss : pardessus (probablement le diminutif d'un lardessupé, selon la logique))
- laubé : beau
- lauchem : chaud
- lerche : beaucoup (à partir de cher)
- loilpé (à) : nu (à partir de à poil)
- loucedé (en) : discrètement (à partir de en douce)
- louchebem : boucher
- louf : fou
Le verlan des banlieues n'a rien inventé, en somme. D'ailleurs en verlan, on dit "à oilpé" pour "nu", et "ouf" pour "fou".
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Citation : au larqué de loilpess de luquess de légressenuche loupéquess en latqué pour la lamdé au lanteaumuche loirné.
L’argomuche des louchébems est la seule langue que je parle couramment après celle apprise à l’école. Grand-père boucher, papa commis boucher dans sa jeunesse, maman fille de bouchers. Durant l’Occupation, nous avions les Allemands à la maison. Quand nous ne voulions pas être compris, ma mère, ma tante et moi communiquions en louchébem.
Si vous voulez une anecdote, je la raconte.
L’argomuche des louchébems est la seule langue que je parle couramment après celle apprise à l’école. Grand-père boucher, papa commis boucher dans sa jeunesse, maman fille de bouchers. Durant l’Occupation, nous avions les Allemands à la maison. Quand nous ne voulions pas être compris, ma mère, ma tante et moi communiquions en louchébem.
Si vous voulez une anecdote, je la raconte.