Tout est dit, ou presque. J'ajouterais juste que le tréma est utilisé pour bien marquer la disjonction. Le "v" s'est introduit d'abord dans l'infinitif pooir qui a donné povoir, peut-être moins pour éliminer l'hiatus que par analogie avec des verbes comme avoir, devoir, savoir, mouvoir, où le "v" est justifié par l'étymologie. Ensuite, les formes "povons, povez" ont vraisemblablement été refaites sur le nouvel infinitif "povoir".Jacques-André-Albert a écrit :Toutes les lettres sont prononcées, y compris les finales ; on n'écrit que peu de lettres inutiles, à l'époque. C'est à dire que pues devait s'entendre approximativement « puesse », pooir et poons comme c'est écrit, le v s'intercalant plus tard pour faire disparaître l'hiatus.TSOS a écrit :Alors, si l'on souhaite "s'archaïser" (pour une raison quelconque), comment doit-on, par exemple (j'imagine qu'il y a de nombreuses variations spatio-temporelles), prononcer "tu pues"? Comme dans le verbe "puer"?
Et "il puet"? Comme "il put"avec un t muet, ou comme un "il moulinette" avec t net?
Et concernant poöns et poëz? Le tréma a-t-il valeur d'indication de présence d'un U ou d'un V disparu? Ou anticipe-t-il au contraire l'apparition du V des actuels "pouvons" et "pouvez"? Et comment les prononce-t-on?
Puissé-je ?
Dernière modification par embatérienne le mar. 15 févr. 2011, 8:59, modifié 2 fois.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4646
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Mon manuel d'ancien français donne un avis quelque peu différent : on y apprend que dès le XIIè siècle, ue se prononce eu (comme dans « des œufs »).embatérienne a écrit :Tout est dit, ou presque. J'ajouterais juste que dans la notation romane, le "u" se prononce "ou", donc "pouesse, pouette", etc.
D'autre part, si u notait le son ou, comment était transcrit le son u, qui existait déjà ?
Comme nous aimerions disposer d'enregistrements d'époque pour savoir exactement de quoi il retourne ! La question de la prononciation est particulièrement embrouillée, surtout entre les XIe et XIIIe siècle où beaucoup de choses basculent. Par exemple il semble bien que "ue" représentait au début de cette période une vraie diphtongue d'où la prononciation "puesse" que vous aviez d'ailleurs indiquée, avant de se fixer sur le même son que le moderne "eu" à la fin de cette période.Jacques-André-Albert a écrit :Mon manuel d'ancien français donne un avis quelque peu différent : on y apprend que dès le XIIè siècle, ue se prononce eu (comme dans « des œufs »).embatérienne a écrit :Tout est dit, ou presque. J'ajouterais juste que dans la notation romane, le "u" se prononce "ou", donc "pouesse, pouette", etc.
D'autre part, si u notait le son ou, comment était transcrit le son u, qui existait déjà ?
Quant au son moderne "u", vous avez parfaitement raison, il existait déjà à cette époque et mon précédent message était inexact sur ce point : je l'ai donc "édité".