Opportunité
- Klausinski
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Opportunité
On répète souvent que le mot opportunité, pour dire occasion, possibilité, est un anglicisme ; j’ajouterais que c’est parfois une scie (les opportunités de ceci, de cela, les contraintes et les opportunités). Je suis en train de lire un texte qui me met au supplice et dans lequel je trouve à diverses reprises l’expression « opportunités d’emploi ». Telles personnes ont telles opportunités d’emploi, c’est-à-dire qu’un ou plusieurs emplois intéressants leur sont accessibles. J’aimerais savoir par quelles expressions on pourrait remplacer celle-ci ? « Occasion d’emploi » serait un contresens, « possibilité d’emploi » ne me paraît pas rendre toute l’idée. Je fais donc appel à vos lumières.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques-André-Albert
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Le français est plus analytique que l'anglais et c'est une forme telle que « une chance d'être employé » qui traduirait le mieux « a job opportunity ».
La concision, la suppression des prépositions, l'abus des substantifs, s'ils servent les intérêts de la publicité et concourent à l'efficacité dans la rapidité, sont contraires au génie de la langue française.
La concision, la suppression des prépositions, l'abus des substantifs, s'ils servent les intérêts de la publicité et concourent à l'efficacité dans la rapidité, sont contraires au génie de la langue française.
- Madame de Sévigné
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Merci JAA pour cette importante précision. Vous souvenez-vous du sujet "boat people" ? Je ne suis pas sûre que nous ayons finalement trouvé le terme correspondant, parce que nous avons besoin de mettre tout le sens dans ce terme. Or, l'anglais se contente de deux mots qui prendra son sens avec le contexte. Ainsi, nous pourrions nous contenter de dire "les gens des bateaux", mais cela ne nous convient pas, cela ne nous suffit pas, c'est contraire aux exigences de notre langue, je crois.Jacques-André-Albert a écrit :Le français est plus analytique que l'anglais.
La concision, la suppression des prépositions, l'abus des substantifs, s'ils servent les intérêts de la publicité et concourent à l'efficacité dans la rapidité, sont contraires au génie de la langue française.
Mais revenons à opportunité, et à offre d'emploi, et possibilité d'embauche qui ma paraissent tout à fait clairs.
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
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Grand merci à vous deux, JAA et Jacques ! C’est tout à fait cela. J’avais besoin de plusieurs formulations et les vôtres sont excellentes. Pour ma part, j’en viens à oublier les plus simples.
Dans le même texte, je trouve aussi les contraintes et les opportunités de telles personnes pour dire : les chances qui s’offrent à telles personnes et les obstacles qu’elles doivent surmonter. Il doit bien y avoir, pour exprimer cela, une formulation plus courte, plus intuitive, plus conforme au génie de la langue française.
Dans le même texte, je trouve aussi les contraintes et les opportunités de telles personnes pour dire : les chances qui s’offrent à telles personnes et les obstacles qu’elles doivent surmonter. Il doit bien y avoir, pour exprimer cela, une formulation plus courte, plus intuitive, plus conforme au génie de la langue française.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
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« Les contretemps et les aubaines » pourrait convenir dans un autre contexte mais il ne s’agit pas d’un voyage, il s’agit des avantages et des inconvénients liés à une situation.
Jacques, vote proposition ne conviendrait pas non plus dans le contexte, me semble-t-il. Je crois bien, en définitive, que je suis obligé de citer la phrase incriminée :
Au contraire les migrants ont été considérés comme des groupes homogènes, les hommes et les femmes connaissant les mêmes contraintes et opportunités, et étant soumis aux mêmes risques.
Pour le moment, je ne vois comme correction qu’une formulation telle que :
« on considérait que la situation des hommes et des femmes était la même, qu’elle présentait des avantages et des inconvénients semblables ».
Pensez-vous que c’est assez clair ?![[confus] :?](./images/smilies/icon_confused.gif)
Jacques, vote proposition ne conviendrait pas non plus dans le contexte, me semble-t-il. Je crois bien, en définitive, que je suis obligé de citer la phrase incriminée :
Au contraire les migrants ont été considérés comme des groupes homogènes, les hommes et les femmes connaissant les mêmes contraintes et opportunités, et étant soumis aux mêmes risques.
Pour le moment, je ne vois comme correction qu’une formulation telle que :
« on considérait que la situation des hommes et des femmes était la même, qu’elle présentait des avantages et des inconvénients semblables ».
Pensez-vous que c’est assez clair ?
![[confus] :?](./images/smilies/icon_confused.gif)
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Pour moi c'est clair, mais j'aimerais savoir ce qu'on entend par « migrants », parce que ce mot, depuis de nombreuses années, est employé à tort, par un euphémisme mal placé, à la place d'immigrés, comme si ce dernier était honteux et qu'il faille lui en substituer un autre au nom du politiquement correct.
Je n'ai pas de convictions religieuses, mais mon épouse est catholique pratiquante, et comme je suis très tolérant je partage ses relations dans ce milieu. Il y a une chose qui me frappe et m'indispose, c'est qu'il y a dans l'Église catholique une « pastorale des migrants » destinée aux étrangers implantés sur le sol français.
Un migrant est un voyageur, une personne qui fait partie d'une migration, c'est-à-dire d'une population importante en cours de déplacement, ce qu'il n'est plus une fois fixé sur une terre qu'il avait comme objectif, où il est provisoirement immigrant avant de devenir immigré.
Je n'ai pas de convictions religieuses, mais mon épouse est catholique pratiquante, et comme je suis très tolérant je partage ses relations dans ce milieu. Il y a une chose qui me frappe et m'indispose, c'est qu'il y a dans l'Église catholique une « pastorale des migrants » destinée aux étrangers implantés sur le sol français.
Un migrant est un voyageur, une personne qui fait partie d'une migration, c'est-à-dire d'une population importante en cours de déplacement, ce qu'il n'est plus une fois fixé sur une terre qu'il avait comme objectif, où il est provisoirement immigrant avant de devenir immigré.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Vous avez raison de poser la question. Je ne crois pas qu’il s’agisse là de cacher un mot que l’on ne saurait voir. En l’occurrence, il s’agit de groupes de personnes qui émigrent pour trouver de meilleures perspectives d’emploi.Jacques a écrit :Pour moi c'est clair, mais j'aimerais savoir ce qu'on entend par « migrants », parce que ce mot, depuis de nombreuses années, est employé à tort, par un euphémisme mal placé, à la place d'immigrés, comme si ce dernier était honteux et qu'il faille lui en substituer un autre au nom du politiquement correct.
Je n'ai pas de convictions religieuses, mais mon épouse est catholique pratiquante, et comme je suis très tolérant je partage ses relations dans ce milieu. Il y a une chose qui me frappe et m'indispose, c'est qu'il y a dans l'Église catholique une « pastorale des migrants » destinée aux étrangers implantés depuis longtemps sur le sol français.
Un migrant est un voyageur, une personne qui fait partie d'une migration, c'est-à-dire d'une population importante en cours de déplacement, ce qu'il n'est plus une fois fixé sur une terre qu'il avait comme objectif, où il est provisoirement immigrant avant de devenir immigré.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Klausinski
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Il me semble qu’on n’est pas confronté à un avantage mais qu’on en jouit, qu’on en profite ou plutôt qu’on en tire profit. Mais vous faites bien, Perkele, de corriger aussi l’expression « soumis aux mêmes risques » qui est d’une grande maladresse.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Je vous remercie tous. Je pense que je vais garder ma chacalerie, mon détour par le mot situation. Les autres possibilités me semblent manquer soit de neutralité pour s’appliquer également aux deux termes, soit de naturel.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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