songer, verbe transitif ?
songer, verbe transitif ?
Elle songeait sans honte véritable combien son attitude avait été scandaleuse.
Cette phrase vous choque-t-elle ?
Moi oui, de prime abord, mais voilà que j'ai un doute.
La question dont cette phrase pourrait être la réponse est : que songeait-elle ?
Or, on songe tout court, on songe à quelque chose, on songe que, mais on ne songe pas quelque chose.
Mais j'ai un doute.
Dans le cas où cette phrase serait incorrecte, comme je le crois (tout en ayant un doute), comment, à votre avis, faudrait-il la modifier pour qu'elle ne le soit plus ?
Cette phrase vous choque-t-elle ?
Moi oui, de prime abord, mais voilà que j'ai un doute.
La question dont cette phrase pourrait être la réponse est : que songeait-elle ?
Or, on songe tout court, on songe à quelque chose, on songe que, mais on ne songe pas quelque chose.
Mais j'ai un doute.
Dans le cas où cette phrase serait incorrecte, comme je le crois (tout en ayant un doute), comment, à votre avis, faudrait-il la modifier pour qu'elle ne le soit plus ?
Un élément de réponse dans le TLFi :
C. − Empl. trans. [Suivi le plus souvent d'une complét. ou d'une interr. indir.] Avoir présent à l'esprit, réfléchir au fait que. Synon. concevoir, imaginer. Songez qu'il y va de votre intérêt (Ac.). Napoléon marche aux Pyramides; il crie à ses soldats: « Songez que du haut de ces monuments quarante siècles ont les yeux fixés sur vous » (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 339). Songe enfin, ajouta le ministre, que tu ne saurais échapper à ta destinée: tu mourras un jour ou l'autre de mort violente (About, Roi mont., 1857, p. 29).
− En incise. « Qu'est-il devenu? songeait-elle. Peut-être est-il dans la misère; peut-être malade. Je le connais bien: il ne se plaindra jamais » (Arland, Ordre, 1929, p. 214). « Je suis terriblement esclave de ma profession, voilà la vérité », songeait-il. « Je n'ai plus jamais le temps de réfléchir (...) » (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 145).
C'est un peu semblable à combien, une complétive.![[sourire] :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
C. − Empl. trans. [Suivi le plus souvent d'une complét. ou d'une interr. indir.] Avoir présent à l'esprit, réfléchir au fait que. Synon. concevoir, imaginer. Songez qu'il y va de votre intérêt (Ac.). Napoléon marche aux Pyramides; il crie à ses soldats: « Songez que du haut de ces monuments quarante siècles ont les yeux fixés sur vous » (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 339). Songe enfin, ajouta le ministre, que tu ne saurais échapper à ta destinée: tu mourras un jour ou l'autre de mort violente (About, Roi mont., 1857, p. 29).
− En incise. « Qu'est-il devenu? songeait-elle. Peut-être est-il dans la misère; peut-être malade. Je le connais bien: il ne se plaindra jamais » (Arland, Ordre, 1929, p. 214). « Je suis terriblement esclave de ma profession, voilà la vérité », songeait-il. « Je n'ai plus jamais le temps de réfléchir (...) » (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 145).
C'est un peu semblable à combien, une complétive.
![[sourire] :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
Merci Marco.
La question était de savoir, en effet, si "combien" pouvait être assimilé à "que", en terme de fonction grammaticale.
Quant au deuxième exemple, il ne montre pas plus le verbe comme transitif, puisqu'en transformant le discours direct en discours indirect, on se retrouve avec des phrases de la même construction que dans le premier exemple : Il songeait qu'il était terriblement esclave de sa profession, et qu'il n'avait plus jamais le temps de réfléchir. (Comme je compatis avec ce personnage ! On dirait moi.)
Si je n'ai pas d'avis contraire d'ici ce soir, la phrase restera telle quelle, puisqu'elle ne vous choque pas.
La question était de savoir, en effet, si "combien" pouvait être assimilé à "que", en terme de fonction grammaticale.
Quant au deuxième exemple, il ne montre pas plus le verbe comme transitif, puisqu'en transformant le discours direct en discours indirect, on se retrouve avec des phrases de la même construction que dans le premier exemple : Il songeait qu'il était terriblement esclave de sa profession, et qu'il n'avait plus jamais le temps de réfléchir. (Comme je compatis avec ce personnage ! On dirait moi.)
Si je n'ai pas d'avis contraire d'ici ce soir, la phrase restera telle quelle, puisqu'elle ne vous choque pas.
- Klausinski
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[Q]uand je songe combien d'arrivants béats et de Brossettes apprentis j'ai vu rôder, le calepin en poche, autour de nos quatre ou cinq poetes…
(Sainte-Beuve, Portraits contemporains)
Le bras au col de la jeune femme, il songe combien la nuit est ajustée aux aveux de l'amour…
(Julien Benda, Songe d'Éleuthère)
L'amour devient immense, nous ne songeons pas combien la femme réelle y tient peu de place.
(Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs)
Ces exemples, et le dernier surtout, auront peut être assez d’autorité pour vous convaincre que cette tournure n’a rien de choquant.
(Sainte-Beuve, Portraits contemporains)
Le bras au col de la jeune femme, il songe combien la nuit est ajustée aux aveux de l'amour…
(Julien Benda, Songe d'Éleuthère)
L'amour devient immense, nous ne songeons pas combien la femme réelle y tient peu de place.
(Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs)
Ces exemples, et le dernier surtout, auront peut être assez d’autorité pour vous convaincre que cette tournure n’a rien de choquant.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Klausinski
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Si j’en crois Le bon usage, on peut l’analyser comme une exclamation indirecte, ce qui expliquerait pourquoi, comme dans le cas de l’interrogation indirecte, « comment » peut-être assimilé à que. C’est un peu comme si on avait d’un côté : Je songe à son attitude, et de l’autre : Combien celle-ci avait été scandaleuse ! On réunit les deux en écrivant : Je songe combien son attitude avait été insolente.
On trouve de semblables exemples avec d’autres verbes : Elle oubliait combien son fils s’était montré ingrat.
On trouve de semblables exemples avec d’autres verbes : Elle oubliait combien son fils s’était montré ingrat.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
Certes, mais c'est moins surprenant puisque "oublier" est transitif. Ce qui surprend Anne est que la construction analogue soit possible avec un verbe normalement intransitif comme "songer".Klausinski a écrit :On trouve de semblables exemples avec d’autres verbes : Elle oubliait combien son fils s’était montré ingrat.
Mais d'autres verbes intransitifs sont parfois employés de même :
Je me souviens combien j'avais l'esclavage en horreur, et, ce qui paraîtra surprenant, combien je sentais déjà, à huit ans, que la distance immense du maître à l'esclave n'était pas naturelle (Comtesse Merlin).
- Klausinski
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