J’ai lu récemment, sous la plume de certains linguistes, une recommandation pour, plutôt qu’utiliser la règle actuelle qui veut que l’on accorde une suite de mots masculins et féminins au masculin, (qui est en fait le genre non marqué ou neutre) on utilise la règle de proximité, qui fait l’accord avec le dernier terme.
L’exemple cité, pris dans Athalie, de Racine, est le suivant :
« Surtout j’ai cru devoir aux larmes, aux prières
Consacrer ces trois jours et ces trois nuits entières »
Pourquoi pas ? Mais cela suffira-t-il pour rééquilibrer une langue vue par des féministes comme l’expression d’une domination masculine ?
Masculin, féminin...
-
Jacques-André-Albert
- Messages : 4647
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Re: Masculin, féminin...
La règle étant ce qu'elle est actuellement, cette formulation, que Racine a peut-être choisie pour la rime, risque, dans d'autres cas, d'introduire un doute : est-ce que l'adjectif ne caractérise que le substantif féminin ?Gerard 63 a écrit :J’ai lu récemment, sous la plume de certains linguistes, une recommandation pour, plutôt qu’utiliser la règle actuelle qui veut que l’on accorde une suite de mots masculins et féminins au masculin, (qui est en fait le genre non marqué ou neutre) on utilise la règle de proximité, qui fait l’accord avec le dernier terme.
L’exemple cité, pris dans Athalie, de Racine, est le suivant :
« Surtout j’ai cru devoir aux larmes, aux prières
Consacrer ces trois jours et ces trois nuits entières »
-
Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Cet accord était licite à l’époque classique. Grevisse dit que, dans le cas des adjectifs, Vaugelas admettait l’accord avec le donneur le plus proche. Aujourd’hui, la plupart des correcteurs, des professeurs et des lecteurs dans leur ensemble considéreront cet accord comme fautif. En revanche, quand les donneurs désignent la même réalité, l’accord se fait, suivant la règle actuelle, avec le donneur le plus proche.
Cette femme avait un maintien, une posture exceptionnelle. (Remarquez qu’on peut également accorder l’adjectif au pluriel si l’on considère que maintien et posture ne ne font pas tout à fait référence à la même chose.)
Cette femme avait un maintien, une posture exceptionnelle. (Remarquez qu’on peut également accorder l’adjectif au pluriel si l’on considère que maintien et posture ne ne font pas tout à fait référence à la même chose.)
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
Masculin, féminin
Merci de vos réponses
-
Perkele
- Messages : 12920
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Meuh non, meuh non ! Il n'est pas question de personnes, il est question de genre grammatical.Gerard 63 a écrit :bien sûr ! Et inversement... Cela va rallumer la guerre des sexes...
Le français exprime le neutre sous la forme masculine, c'est tout.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Ah! Mais je suis bien d'accord, je parlais du ressenti des féministes qui en font un problème de sexe, justement...
On trouve dans leurs textes des formules "lourdingues" comme élu-e-s, militant-e-s, syndiqué-e-s, qui prétendent rééquilibrer ainsi un rapport inégal en faveur du masculin.
Qu'en pensez-vous?
On trouve dans leurs textes des formules "lourdingues" comme élu-e-s, militant-e-s, syndiqué-e-s, qui prétendent rééquilibrer ainsi un rapport inégal en faveur du masculin.
Qu'en pensez-vous?
-
Perkele
- Messages : 12920
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Nous en avons parlé à maintes reprises, ici notamment
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
-
Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Le militantisme féministe fanatique n'a pas cours sur le forum. Les femmes qui s'y expriment ont l'intelligence et l'esprit ouverts, et ont parfaitement saisi la nature purement grammaticale de cette question, qui n'a pas de rapport avec la ségrégation sexiste.Gerard 63 a écrit :Ah! Mais je suis bien d'accord, je parlais du ressenti des féministes qui en font un problème de sexe, justement...
On trouve dans leurs textes des formules "lourdingues" comme élu-e-s, militant-e-s, syndiqué-e-s, qui prétendent rééquilibrer ainsi un rapport inégal en faveur du masculin.
Qu'en pensez-vous?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).