TSOS a écrit :Si l'accord fut licite, alors quand le masculin prit-il le pas sur le féminin dans les accords? Est-ce que cela commença par petites touches dès le latin ou le grec; ou après ladite "époque classique" que vous mentionnez?
La question est difficile. Je ne suis pas un expert en ce domaine. Voici du moins ce qu’en dit Grevisse : La langue du Moyen Âge pratiquait ordinairement l’accord avec le donneur le plus proche. Malherbe critiquait cette façon de faire, alors que Vaugelas l’admettait pour les adjectifs (p. 82), mais non pour les verbes (p. 219), peut-être parce que, pour les verbes, l’accord concerne plus souvent la prononciation. Les auteurs du XVIIe s. et même ceux du XVIIIe s. suivaient encore assez souvent l’ancien usage.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
Gerard 63 a écrit :Ah! Mais je suis bien d'accord, je parlais du ressenti des féministes qui en font un problème de sexe, justement...
On trouve dans leurs textes des formules "lourdingues" comme élu-e-s, militant-e-s, syndiqué-e-s, qui prétendent rééquilibrer ainsi un rapport inégal en faveur du masculin.
Qu'en pensez-vous?
À mon avis, le terme lourdingue est trop indulgent.
On peut être en faveur de l'égalité des sexes tout en refusant de sacrifier la langue française sur l'autel du féminisme.
Je suis pour la cause des femmes et contre les féminisations intempestives. Je suis contre l'horrible cheffe imposée par mes compatriotes !
manni-gedeon a écrit :
On peut être en faveur de l'égalité des sexes tout en refusant de sacrifier la langue française sur l'autel du féminisme.
À ce sujet, justement, quelqu'un a dit (je ne sais plus qui) : « On se demande pourquoi les femmes veulent être à égalité avec les hommes, alors qu'elles leur sont supérieures ». Je crois bien que c'était un homme.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je ne sais pas non plus qui est l'auteur de cette phrase intéressante.
Mais je trouve que ceux qui raisonnent en termes de supériorité et d'infériorité se fourvoient, tout comme ceux qui confondent égalité et indifférenciation.
Ces considérations me rappellent un souvenir : une amie musicienne m'a conseillé de privilégier le chant dans mes activités musicales, car une cantatrice ne peut pas être remplacée par un homme, contrairement à une pianiste ou une claveciniste.
Mais tout ceci nous éloigne des questions de langue...
manni-gedeon a écrit :Ces considérations me rappellent un souvenir : une amie musicienne m'a conseillé de privilégier le chant dans mes activités musicales, car une cantatrice ne peut pas être remplacée par un homme, contrairement à une pianiste ou une claveciniste.
Quoique... des parties de soprano et d'alto soient couramment interprétées en musique ancienne par des jeunes garçons et des contre-ténors.
manni-gedeon a écrit :Je ne sais pas non plus qui est l'auteur de cette phrase intéressante.
Mais je trouve que ceux qui raisonnent en termes de supériorité et d'infériorité se fourvoient, tout comme ceux qui confondent égalité et indifférenciation.
Ce n'était qu'une boutade. Je pense que son auteur voulait un peu brocarder l'absurdité de ce faux principe.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Jacques a écrit :À ce sujet, justement, quelqu'un a dit (je ne sais plus qui) : « On se demande pourquoi les femmes veulent être à égalité avec les hommes, alors qu'elles leur sont supérieures ». Je crois bien que c'était un homme.
Sacha Guitry a dit quelque chose qui y ressemble : "J'admettrais volontiers que les femmes nous sont supérieures si cela pouvait les dissuader de se croire nos égales" (je le cite de mémoire, donc peut-être pas exactement).