Rassurez-vous, nous sommes au moins deux.Perkele a écrit :Je suis effrayée car je ne comprends rien à cette analyse syntaxique par groupes.
Apposition, CDN, autre ???
- Klausinski
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Et vous faites certainement bien de procéder ainsi. Comme je l’ai dit, ces analyses hiérarchiques sont destinées aux étudiants de langue, aux linguistes. Même parmi ceux-là, d’ailleurs, il s’en trouve beaucoup qui n’y comprennent toujours rien (ou peu s’en faut) au bout de trois années d’études. Il n’y a donc pas à rougir. Et mieux vaut passer par ce qui est le plus immédiatement compréhensible. Quand je dis que l’analyse par syntagmes est plus logique ou qu’elle est plus simple, je ne veux pas dire qu’elle est simple à comprendre ; je veux dire qu’elle est plus cohérente, qu’elle laisse moins de zones d’ombres si on veut tâcher de comprendre tout à fait comment la langue fonctionne. J’ai moi-même eu à donner des cours de français, et je vous rassure, je me limitais de manière très traditionnelle à enseigner la nature et la fonction des mots.Perkele a écrit :Je n'explique par exemple pas un accord par la place du mot ou sa faculté d'être déplacé, mais par rapport à une logique de sens que je m'efforce à trouver en construisant mes interventions. On ne fait pas appel à mes services pour fabriquer de futurs auteurs ou grammairiens, mais pour que dès leur retour à leur bureau, les personnes que j'ai reçu aient modelé leur expression de manière qu'elle exprime au plus près le message qui doit passer.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
1er sens : "Il [dans la phrase d'avant, on parlait d'un livre, un essai sur l'histoire de la fonction monétaire] porte sur un domaine de connaissances d'une incidence décisive sur les relations internationales [l'adoption de notre système monétaire international], domaine auquel j'ai consacré une partie de ma vie."Je ne vois pas d'ambigüité dans votre phrase. Pour moi c'est le domaine de connaissances qui a été d'une influence décisive. Je ne pense pas que ce puisse être ma vie.
Votre intention est de donner un sens caché, si je compends. Je ne vois pas où il serait, ou alors il est vraiment bien caché.
2nd sens : "Il porte sur un domaine de connaissances auquel j'ai consacré une partie de ma vie, [laquelle a été] d'une incidence décisive sur ce que sont les relations internationales."
Or,
: mais dans le second sens que pourrait prendre la phrase, c'est bien un indéfini qui introduit le groupe nominal : "une partie de ma vie" (et non "ma vie").le fait que « domaine de connaissances » soit précédé d’un article indéfini nous pousse à lui attribuer de préférence le groupe prépositionnel détaché, qui le détermine plus précisément. On n’écrira pas « ma vie d’une incidence importante sur… » mais plutôt « une vie d’une incidence importante sur ».
Par conséquent : l'ambiguïté est-elle bien avérée ?
J'exerce une profession qui me place au contact de hauts fonctionnaires, de parlementaires et de membres de cabinets ministériels, mais je ne prétends pas connaître les arcanes du pouvoir, loin de là. j'ai simplement imaginé une fiction portant sur l'adoption de notre système monétaire international actuel, par la réforme des statuts du FMI en 1976, car c'est un épisode fascinant de notre histoire.La politique est un domaine dans lequel je me noierais facilement et j’admire ceux qui en connaissent les arcanes. Écrire un livre lié à des événements politiques est une belle ambition. Il faut avoir de solides connaissances ou faire de longues recherches
Pour faire court, sur la base des accords de Bretton Woods, le dollar était arrimé à l'or et les autres monnaies des Etats membres du FMI étaient arrimées au dollar. Or, les déficits américains dans les années 60 ont littéralement hypothéqué la convertibilité or du dollar (ce qui a, à l'époque, fâché De Gaulle tout rouge). Eh bien, savez-vous ce que nous avons fait ? Nous avons tout simplement abandonné la référence à l'or, établi les taux de change flottants et libéralisé totalement les mouvements de capitaux.
En clair, les américains ont fait avaler à leurs alliés une réforme internationale consistant à dire, en substance : "ça vous gêne que nous ne puissions plus rembourser en or ? Nous vous proposons de déclarer que l'or, on s'en fout. Nos monnaies s'autoajusteront selon ce que sont les performances de nos économies." Et tout le monde a signé !
Je crains de trop m'éloigner de ce qui est l'objet de ce forum et je m'arrête là. C'était juste pour compléter.
Mais merci pour vos explications, que je vais avoir besoin, moi aussi, de relire "à tête reposée." Je suis enchanté de ma découverte de ce site !
- Klausinski
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J’ai relu trop vite votre phrase. Oui, il me semble bien qu’il y a ambivalence. En tout cas, je ne saurais donner aucun argument qui prouve le contraire.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
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- Perkele
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Mais j'ai conscience que l'analyse par groupes est celle qui est enseignée, depuis pas mal d'années déjà, dans les écoles primaires.Klausinski a écrit :Et vous faites certainement bien de procéder ainsi. Comme je l’ai dit, ces analyses hiérarchiques sont destinées aux étudiants de langue, aux linguistes. Même parmi ceux-là, d’ailleurs, il s’en trouve beaucoup qui n’y comprennent toujours rien (ou peu s’en faut) au bout de trois années d’études. Il n’y a donc pas à rougir. Et mieux vaut passer par ce qui est le plus immédiatement compréhensible. Quand je dis que l’analyse par syntagmes est plus logique ou qu’elle est plus simple, je ne veux pas dire qu’elle est simple à comprendre ; je veux dire qu’elle est plus cohérente, qu’elle laisse moins de zones d’ombres si on veut tâcher de comprendre tout à fait comment la langue fonctionne. J’ai moi-même eu à donner des cours de français, et je vous rassure, je me limitais de manière très traditionnelle à enseigner la nature et la fonction des mots.Perkele a écrit :Je n'explique par exemple pas un accord par la place du mot ou sa faculté d'être déplacé, mais par rapport à une logique de sens que je m'efforce à trouver en construisant mes interventions. On ne fait pas appel à mes services pour fabriquer de futurs auteurs ou grammairiens, mais pour que dès leur retour à leur bureau, les personnes que j'ai reçu aient modelé leur expression de manière qu'elle exprime au plus près le message qui doit passer.
Elle devrait donc avoir un intérêt didactique.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Klausinski
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Et pour répondre à ce second message [de Groseille], qui ne figurait pas encore dans la discussion quand j’ai commencé à écrire le mien, je dois vous dire que votre « domaine de connaissance » me paraît infiniment plus compliqué que les règles les plus retorses de la langue française. L’économie et la politique sont de l’hébreu pour moi. Si votre livre permet d’y comprendre quelque chose et que vous le publiiez, il faudra que je me le procure.
Dernière modification par Klausinski le mer. 16 mars 2011, 17:41, modifié 1 fois.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
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- Klausinski
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Je ne sais pas ce qui a cours dans les écoles primaires mais – soyons un peu mauvaise langue — ce serait déjà beau si la plupart des lycéens parvenaient à faire la différence entre un COD, un COI et un complément circonstanciel. Bon, j’exagère, il y en a bien vingt ou trente pour cent qui savent la faire.Perkele a écrit :Mais j'ai conscience que l'analyse par groupes est celle qui est enseignée, depuis pas mal d'années déjà, dans les écoles primaires.
Elle devrait donc avoir un intérêt didactique.
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(Kafka, cité par Mauriac)
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- Perkele
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On m'a appris que le sujet répondait (après le verbe) à la question "qui est-ce qui ?" ; que le COD répondait à la question qui ? ou quoi ? et que le COI aux question de qui ? de quoi ? ou à qui ? à quoi ?.
Tous les camarades de classe qu'il m'arrive de rencontrer ne font des fautes d'accord que sur les verbes pronominaux. Ils n'ont pourtant pas tous un métier qui leur permet d'exercer leur orthographe.
Tous les camarades de classe qu'il m'arrive de rencontrer ne font des fautes d'accord que sur les verbes pronominaux. Ils n'ont pourtant pas tous un métier qui leur permet d'exercer leur orthographe.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Manni-Gédéon
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Chez nous, c'est le groupe rouge, le groupe jaune etc.Klausinski a écrit : Je ne sais pas ce qui a cours dans les écoles primaires
![[triste] :(](./images/smilies/icon_sad.gif)
Mon fils, qui a presque dix ans, n'a pas appris à l'école ce que sont les COD, COI et compléments circonstanciels.
C'est moi qui lui en parle. Mais une maman qui est plus exigeante que la maîtresse est forcément un peu casse-pieds...