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Formes et tournures de phrases
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
(Excusez-moi si je parais pédant, pour le dernier exemple que vous donnez Jac, je crois qu'il s'agit également d'une hapolologie. Ce nom tant soit peu barbare désigne le fait de "n'énoncer que l'une de deux articulations semblables" (selon Marouzeau) et comme haplologie esthétique, le dictionnaire de Dupriez donne en exemple "Je ne sépare plus l’idée d’un temple de celle de son édification. En voyant un, je vois une action admirable, plus glorieuse encore qu’une victoire et plus contraire à la misérable nature." (Paul Valéry)
"En voyant un" remplace "En en voyant un" comme dans votre exemple "où la" remplace "là où la".)
"En voyant un" remplace "En en voyant un" comme dans votre exemple "où la" remplace "là où la".)
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques
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Il n'y a pas de pédantisme, nous n'avons pas inventé la rhétorique, nous nous contentons de l'évoquer, avec son propre vocabulaire. L'haplologie escamote bien un mot, avec, dans certains cas, pour objectif d'éviter la juxtaposition de deux syllabes semblables : en regardant une seule, on imagine toutes les autres, pour en en regardant une (exemple semblable au vôtre) ; elle a là un objectif euphonique. Je trouve aussi cet exemple : d'un château l'autre, pour à l'autre. Les intentions sont donc diverses. On peut peut-être envisager comme haplologie le troisième exemple, ce qui ne l'empêcherait pas de représenter une anacoluthe.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Vous faites très bien, grâce à vous je viens de me rendre compte j'ai fait une faute de frappe, c'est "HAPLOLOGIE" que j'aurais dû écrire.claude a écrit :Je connais un homonyme relatif à la science des vaisseaux spatiaux américains : "l'apollologie".Klausinski a écrit :Je crois qu'il s'agit également d'une hapolologie.
Veuillez excuser cette petite diversion
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« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
En m’interrogeant un instant sur la grammaticalité d’une phrase, je viens, je crois, de trouver un nouvel exemple d’haplologie, plus naturel encore :Jacques a écrit :Il n'y a pas de pédantisme, nous n'avons pas inventé la rhétorique, nous nous contentons de l'évoquer, avec son propre vocabulaire. L'haplologie escamote bien un mot, avec, dans certains cas, pour objectif d'éviter la juxtaposition de deux syllabes semblables : en regardant une seule, on imagine toutes les autres, pour en en regardant une (exemple semblable au vôtre) ; elle a là un objectif euphonique. Je trouve aussi cet exemple : d'un château l'autre, pour à l'autre. Les intentions sont donc diverses. On peut peut-être envisager comme haplologie le troisième exemple, ce qui ne l'empêcherait pas de représenter une anacoluthe.
« Cette pensée s’est fait jour dans l’esprit de nombreux auteurs. » Strictement, je crois bien qu’il faudrait « dans l’esprit de de nombreux… » mais personne n’ose écrire cela, et on le comprend.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques-André-Albert
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- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Je ne sais pas si l’on peut parler d’haplologie dans ces cas-là. Le premier (l’exemple de JAA) y ressemble bien en effet, mais je ne suis pas stylisticien. Le second relève plutôt des règles relatives à la contraction des articles devant un titre. Si l’on s’en réfère au Bon usage (§ 580), quand « le titre contient deux noms coordonnés par et, ou, tantôt on fait la contraction (soit avec le premier article seulement, le second article restant libre ou étant supprimé, soit, ce qui est plus rare, avec chacun des deux articles) ; — tantôt on ne la fait pas ».
On peut donc écrire soit : Je parle du Rouge et le Noir ; du Rouge et du Noir ; du Rouge et Noir ; de Le Rouge et le Noir.
Dans ce cas-là, l’article contracté ne prend pas de majuscules et n’est pas mis en italiques ; c’est le premier mot du titre qui prend une majuscule.
Et Grevisse de préciser après une multitude d’exemples :
« Ces diverses façons de dire ont quelque chose de bizarre. — Il semble que le mieux soit d’employer comme tampon un terme générique (poème, roman, etc.) avec le titre simplement juxtaposé (§ 342, a) : Voyez la fin du roman Le rouge et le noir. »
Pour ce qui est des majuscules dans les titres de livres, de films, etc. Il y a l’usage de certains éditeurs, l’usage de l’imprimerie nationale (majuscule au premier mot, au premier nom commun , aux deux noms communs coordonnés par et ou ou, etc.) et l’usage préconisé par Grevisse : une majuscule au premier mot.
On peut donc écrire soit : Je parle du Rouge et le Noir ; du Rouge et du Noir ; du Rouge et Noir ; de Le Rouge et le Noir.
Dans ce cas-là, l’article contracté ne prend pas de majuscules et n’est pas mis en italiques ; c’est le premier mot du titre qui prend une majuscule.
Et Grevisse de préciser après une multitude d’exemples :
« Ces diverses façons de dire ont quelque chose de bizarre. — Il semble que le mieux soit d’employer comme tampon un terme générique (poème, roman, etc.) avec le titre simplement juxtaposé (§ 342, a) : Voyez la fin du roman Le rouge et le noir. »
Pour ce qui est des majuscules dans les titres de livres, de films, etc. Il y a l’usage de certains éditeurs, l’usage de l’imprimerie nationale (majuscule au premier mot, au premier nom commun , aux deux noms communs coordonnés par et ou ou, etc.) et l’usage préconisé par Grevisse : une majuscule au premier mot.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
Merci, Klausinski, pour toutes ces précisions.
Je pensais que mon exemple se rapprochait du vôtre et de celui de JAA, parce que dans de nombreux auteurs et des racines et des ailes, de et des sont des articles, au même titre que le, même s'ils sont indéfinis. Mais il est vrai que dans mon exemple, on contracte de le en du, alors que dans les vôtres on supprime l'un des deux de. C'est donc différent.
Je pensais que mon exemple se rapprochait du vôtre et de celui de JAA, parce que dans de nombreux auteurs et des racines et des ailes, de et des sont des articles, au même titre que le, même s'ils sont indéfinis. Mais il est vrai que dans mon exemple, on contracte de le en du, alors que dans les vôtres on supprime l'un des deux de. C'est donc différent.