compréhension correcte

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Joëlle
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compréhension correcte

Message par Joëlle »

Bonjour à tous,
Quand on a mains et esprit plongés dans l'écriture, on manque parfois d'objectivité et rien ne vaut une lecture par autrui pour lever un doute. Aussi, je m'interroge depuis une une heure (au moins ! Mais le temps passe vite quand j'écris) sur la bonne compréhension des phrases suivantes notées en italique.
Il s'agit d'un face à face entre Elise et Victorine. A noter que Victorine est la jeune vendeuse. Cela est dûment explicité dans les paragraphes précédents.


Victorine la reconnut de suite. Elise, à peine. Dans le visage marqué de la jeune vendeuse ne subsistait en effet que l'ombre de son sourire et deux prunelles au brun éteint.

Trouvez-vous limpide le fait qu'Elise n'ait pas reconnu Victorine ? Sinon, que me suggérez-vous pour que ce soit clair pour le lecteur ?
Et ... comme d'habitude, merci pour vos réponses.
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Jacques
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Message par Jacques »

Victorine la reconnut de suite. Elise, à peine. Dans le visage marqué de la jeune vendeuse ne subsistait en effet que l'ombre de son sourire et deux prunelles au brun éteint.
J'ai marqué une hésitation avant de comprendre : si Élise a reconnu Victorine, cette dernière a eu du mal à reconnaître Élise. Je crois que la construction syntaxique est de toute façon mauvaise. Il faudrait écrire par exemple : en revanche, Victorine, elle, eut davantage de mal à l'identifier.
Et j'ai deux remarques :
de suite veut dire l'un à la suite de l'autre, d'affilée : elle a mangé deux glaces de suite ; dans votre phrase vous devez écrire tout de suite.
– dans la seconde phrase, le verbe subsister doit être au pluriel, puisqu'il y a trois choses qui subsistent : l'ombre du sourire et deux prunelles.
Dernière modification par Jacques le sam. 17 sept. 2011, 14:45, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Joëlle
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Message par Joëlle »

Merci, Jacques, pour cette premiere réponse. Et pardon pour mon ENORME faute de grammaire. Je suis confuse !
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Jacques
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Message par Jacques »

Il est plus facile de voir les erreurs des autres que les siennes propres. Mais j'ai rectifié mon message entre-temps. Si vous voulez revoir...
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

Jacques, il me semblait avoir retenu d'une dictée de Pivot qui parlait d'achat au supermarché, que dans ce genre de construction, le verbe peut être considéré comme un impersonnel et accordé au singulier.

(il) Ne restait que...
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Oui, à condition de mettre des virgules : Dans le visage marqué de la jeune vendeuse ne subsistait, en effet, que l'ombre de son sourire, et deux prunelles au brun éteint.
C'est toujours le cas évoqué il y a peu : les virgules créent une disjonction qui entraîne le singulier. Leur absence crée une conjonction qui commande le pluriel.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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TSOS
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Message par TSOS »

La seule chose me gênant un peu, c'est "dans le visage", mais je pense qu'il n'y a que moi que ça choque, et de toute façon, je ne m'explique pas pourquoi. Le reste me semblait bon, outre le pluriel.
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Marco
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Message par Marco »

Vous voyez juste (pour ce qui me concerne) : on dit plutôt sur son visage. ;)
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Jacques
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Message par Jacques »

Je n'y avais pas prêté attention, mais maintenant que vous le signalez j'en prends conscience.
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Perkele
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Message par Perkele »

Voici quelle était la phrase :
La réclame du jour, quand à elle, avait enregistré un beau succès : ne restait (ou ne restaient) que deux harengs fumés qui se battaient en duel et deux cailles farcies à des prix sacrifiés.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Joëlle
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Message par Joëlle »

merci à tous pour vos conseils.
Le "sur" est effectivement préférable au "dans" et le jeu des virgules me donne une bonne compréhension sur la composition de la phrase.
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Jacques
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Message par Jacques »

Dans la version au singulier, nous avons le pronom impersonnel il qui est sous-entendu : [il] ne restait que... C'est inhabituel. Dans la phrase au pluriel nous avons deux sujets, tous deux au pluriel, et qui sont après le verbe. Même s'il n'y en avait qu'un, le verbe serait au pluriel : ne restaient que deux harengs. C'est le changement de sujet qui fait la différence : l'un singulier, sous-entendu et virtuellement placé devant, l'autre exprimé mais placé après et au pluriel. Qu'il y en ait deux ne change rien.
Cette structure est différente de celle que nous avons dans la phrase de Joëlle, nous ne pouvons pas les comparer. Dans les deux cas possibles, Joëlle a un sujet postposé et pas d'impersonnel sous-entendu.
Les dictées de Pivot se fondaient sur des syntaxes que je qualifierais de perverses, tant elles étaient alambiquées. Il y avait souvent des chausse-trapes tirées par les cheveux. Les constructions de Micheline Sommant étaient à la limite de l'invraisemblable.
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

J'ai une remarque plus générale :
Y a-t-il, dans les paragraphes précédents, une brève description de Victorine telle qu'elle était quand Elise l'a connue, ou du souvenir qu'Elise avait d'elle avant ce face à face ?
À mon humble avis, ce serait intéressant pour le lecteur de pouvoir comparer les deux images : Victorine autrefois et aujourd'hui. Ça l'aiderait à comprendre pourquoi Elise a eu de la peine à reconnaître Victorine.
Mais si nous approfondissons ce sujet, nous risquons de sortir du cadre du forum.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
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Jacques
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Message par Jacques »

N'ayons pas une vue trop étroite du cadre du forum. Il s'agit ici de définir une forme littéraire et une forme d'expression, nous sommes encore dans le domaine de la langue.
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Joëlle
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Message par Joëlle »

Je précise qu'il s'agit d'un roman en cours de rédaction.
Concernant les images de Victorine et d'Elise : elles se sont rencontrées auparavant dans des circonstances différentes, quand Victorine était au mieux de sa forme. Le lecteur le saura, puisqu'il aura (en principe) lu les chapitres précédents.
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