Insortable
- Manni-Gédéon
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Insortable
Le mot insortable est absent des dictionnaires (j'ai aussi cherché dans des lexiques des helvétismes à tout hasard), pourtant il me semble qu'il est entré dans le langage courant (dans le registre familier) il y a déjà des années.
L'utilise-t-on aussi en France ? Si oui, quelqu'un sait-il depuis quand ?
L'utilise-t-on aussi en France ? Si oui, quelqu'un sait-il depuis quand ?
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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- Hippocampe
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Je n'entends pas intravaillable ou n'y ai pas prêté attention. Mais insortable est effectivement courant et familier. Le Petit Larousse se contente de noter sortable et de dire qu'il s'emploie surtout négativement en parlant de quelqu'un : il n'est pas sortable. Mais j'entends et je lis insortable dans ce contexte depuis fort longtemps. Google Livres donne un premier exemple de elle est insortable dès 1923, plusieurs exemples de il est insortable dans des livres des années 50-60 et naturellement de nombreuses attestations plus tard. Ce n'est donc pas récent.
Ces sortes d'adjectifs préfixés en in- qu'on peut construire ad libitum en français, comme les adverbes en -ment, sont rarement tous recensés dans les dictionnaires. On l'a vu déjà pour indétrônable.
Ces sortes d'adjectifs préfixés en in- qu'on peut construire ad libitum en français, comme les adverbes en -ment, sont rarement tous recensés dans les dictionnaires. On l'a vu déjà pour indétrônable.
Notons cependant un usage particulier venant du français du Québec, dans lequel insortable signifie: où on ne peut pas sortir, conditions ne permettant pas de sortir. Exemple: un temps insortable .
Question rigueur, on peut leur faire confiance. Vu les températures hivernales qu'ils connaissent, ils savent de quoi ils parlent :D
D'autre part, insortable est accepté par le Larousse et le Robert, dans les acceptions bien françaises de l'Hexagone.
Je m'autorise une remarque, tant pis, quitte à provoquer un tollé, mais elle ne se veut pas provocatrice. juste un élément de réflexion:
- Dans la mesure où nous admettons et reconnaissons que nombre de mots sont tombés en désuétude, considérés comme vieillis et archaïques et qu'à moins de snobisme ou de textes littéraires volontairement archaïsants, on ne peut les utiliser, nous avons un risque d'apauvrissement lexical de notre langue.
- Dans la mesure où il semble y avoir une sorte de consensus pour refuser, autant que possible, des emprunts étrangers, particulièrement les anglicismes...
- Comment faire pour conserver à notre langue une richesse lexicale, ce qui suppose que la société, les moeurs, les mentalités évoluant, il faut de nouveaux termes pour exprimer toutes les idées, conceptions ou inventions nouvelles ( qu'on les approuve ou pas, il faut bien pouvoir les mettre en mots) ! Comment faire donc, si tout ou presque tout néologisme est à priori regardé avec méfiance, suspicion et refusé tant qu'il n'aura pas l'aval du Dictionnaire de l'Académie, sachant que celui-ci n'a pas encore réussi à se renouveler complètement depuis 1932...?
Personnellement, je ne critique pas le Dictionnaire de l'Académie, je constate seulement que de fait, il est dans l'incapacité ( matérielle, pas intellectuelle) de suivre à temps et d'entériner à temps les évolutions de la langue.
Ne pas accepter, entre temps, au moins les avis des dictionnaires d'usage sérieux tels que le Robert, entraîne le risque de réduire le volume lexical de notre langue comme peau de chagrin. C'est bien dommage.
Question rigueur, on peut leur faire confiance. Vu les températures hivernales qu'ils connaissent, ils savent de quoi ils parlent :D
D'autre part, insortable est accepté par le Larousse et le Robert, dans les acceptions bien françaises de l'Hexagone.
Je m'autorise une remarque, tant pis, quitte à provoquer un tollé, mais elle ne se veut pas provocatrice. juste un élément de réflexion:
- Dans la mesure où nous admettons et reconnaissons que nombre de mots sont tombés en désuétude, considérés comme vieillis et archaïques et qu'à moins de snobisme ou de textes littéraires volontairement archaïsants, on ne peut les utiliser, nous avons un risque d'apauvrissement lexical de notre langue.
- Dans la mesure où il semble y avoir une sorte de consensus pour refuser, autant que possible, des emprunts étrangers, particulièrement les anglicismes...
- Comment faire pour conserver à notre langue une richesse lexicale, ce qui suppose que la société, les moeurs, les mentalités évoluant, il faut de nouveaux termes pour exprimer toutes les idées, conceptions ou inventions nouvelles ( qu'on les approuve ou pas, il faut bien pouvoir les mettre en mots) ! Comment faire donc, si tout ou presque tout néologisme est à priori regardé avec méfiance, suspicion et refusé tant qu'il n'aura pas l'aval du Dictionnaire de l'Académie, sachant que celui-ci n'a pas encore réussi à se renouveler complètement depuis 1932...?
Personnellement, je ne critique pas le Dictionnaire de l'Académie, je constate seulement que de fait, il est dans l'incapacité ( matérielle, pas intellectuelle) de suivre à temps et d'entériner à temps les évolutions de la langue.
Ne pas accepter, entre temps, au moins les avis des dictionnaires d'usage sérieux tels que le Robert, entraîne le risque de réduire le volume lexical de notre langue comme peau de chagrin. C'est bien dommage.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je ne vois pas ce qui, dans vos propos, pourrait provoquer un tollé. Pour ce qui concerne le dictionnaire de l'Académie, son défaut majeur est justement la lenteur, et le retard consécutif pris sur l'actualité. Quand on pense que la huitième édition a été publiée de 1932 à 1935, et que la neuvième n'est pas encore entièrement publiée alors qu'il y a bien six ou sept ans qu'elle est en cours, et qu'il n'y a que trois, peut-être quatre personnes constituant la commission dudit dictionnaire, on se demande si elle répond encore au but de son fondateur.
Dernière modification par Jacques le dim. 25 sept. 2011, 18:08, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Insortable est bien dans mon Petit Robert (1993), mais pas dans mon Petit Larousse (2005). Il y est peut-être entré depuis, mais il ne semble pas être sur le site Larousse. Dans un dictionnaire plus complet ?codrila a écrit :D'autre part, insortable est accepté par le Larousse et le Robert, dans les acceptions bien françaises de l'Hexagone.
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
Je suis agréablement surprise de recevoir autant de réponses.
En effet, j'avais aussi trouvé insortable dans le Reverso et dans d'autres dictionnaires en ligne qui ne me paraissent pas très fiables ; je ne l'ai donc pas mentionné en posant ma question.
J'avais écrit la réplique Tu es insortable ! dans un dialogue d'une scène qui se déroule en 1972 et je me demandais si c'était un anachronisme. Ce n'est donc pas le cas. Merci Desiderius.
Je me rappelle l'avoir entendu et utilisé dans les années quatre-vingts, mais je n'en ai pas de souvenir antérieur, et c'était toujours pour dire qu'une personne n'était pas convenable, pas présentable, ou qu'elle se faisait remarquer de telle manière que les gens qui l'accompagnaient étaient gênés.
Comme ce mot ne figure pas dans mon petit Robert (de 1987), ni dans mon petit Larousse illustré (de 2007) et pas non plus dans le TLFI, je me suis adressée à vous.
L'utilisation québecoise de ce mot, que mentionne Codrila, constitue un barbarisme à même titre qu'intravaillable tel que l'a cité Hippocampe. Je ne les utiliserais même pas dans un dialogue, où les personnages ne sont pourtant pas forcément censés s'exprimer en bon français.
En effet, j'avais aussi trouvé insortable dans le Reverso et dans d'autres dictionnaires en ligne qui ne me paraissent pas très fiables ; je ne l'ai donc pas mentionné en posant ma question.
J'avais écrit la réplique Tu es insortable ! dans un dialogue d'une scène qui se déroule en 1972 et je me demandais si c'était un anachronisme. Ce n'est donc pas le cas. Merci Desiderius.
Je me rappelle l'avoir entendu et utilisé dans les années quatre-vingts, mais je n'en ai pas de souvenir antérieur, et c'était toujours pour dire qu'une personne n'était pas convenable, pas présentable, ou qu'elle se faisait remarquer de telle manière que les gens qui l'accompagnaient étaient gênés.
Comme ce mot ne figure pas dans mon petit Robert (de 1987), ni dans mon petit Larousse illustré (de 2007) et pas non plus dans le TLFI, je me suis adressée à vous.
L'utilisation québecoise de ce mot, que mentionne Codrila, constitue un barbarisme à même titre qu'intravaillable tel que l'a cité Hippocampe. Je ne les utiliserais même pas dans un dialogue, où les personnages ne sont pourtant pas forcément censés s'exprimer en bon français.
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Gandhi, La Jeune Inde
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