Mal logement ?
- Jacques
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Mal logement ?
Face à un mal logement "enraciné", la Fondation Abbé Pierre interpelle les candidats............
Le mal logement s'est "profondément enraciné" en France, dénonce la Fondation Abbé Pierre.
Deux phrases que j'extrais d'un article de journal en ligne.
Le fait qu'il existe des mal logés, expression courante, autorise-t-il à former ce néologisme : mal logement ? Outre son aspect incongru, il présente une faute grammaticale, mal étant un adverbe il ne peut pas modifier un nom.
On observe ce même type de faute dans une formule à la mode, « au tout début », condamnée par l'Académie et les spécialistes, qui procède du même principe en associant un adverbe à un substantif.
Le mal logement s'est "profondément enraciné" en France, dénonce la Fondation Abbé Pierre.
Deux phrases que j'extrais d'un article de journal en ligne.
Le fait qu'il existe des mal logés, expression courante, autorise-t-il à former ce néologisme : mal logement ? Outre son aspect incongru, il présente une faute grammaticale, mal étant un adverbe il ne peut pas modifier un nom.
On observe ce même type de faute dans une formule à la mode, « au tout début », condamnée par l'Académie et les spécialistes, qui procède du même principe en associant un adverbe à un substantif.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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Autre formation à la mode : la mal bouffe.
Je vous ferai remarquer que des substantifs construits avec mal ne sont pas rares en français : la maladresse, le malaise, la malchance, maldonne, la malfaçon, la malfaisance, la malformation, le malheur, la malhonnêteté, la malnutrition, la malpropreté, la maltraitance, la malveillance, la malversation...
Je vous ferai remarquer que des substantifs construits avec mal ne sont pas rares en français : la maladresse, le malaise, la malchance, maldonne, la malfaçon, la malfaisance, la malformation, le malheur, la malhonnêteté, la malnutrition, la malpropreté, la maltraitance, la malveillance, la malversation...
- Jacques
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Oui, mais tous ces substantifs sont construits avec l'ancien adjectif mal, qui est devenu mauvais. L'emploi adjectivé de mal n'a plus cours.
Le Dictionnaire de l'Académie signalait dans sa 8e édition : Mal s'employait autrefois aussi comme adjectif. La male peste vous étouffe.
Dans la 7e on lit ceci : Mal, est adjectif dans les locutions : Bon gré, mal gré ; Bon an, mal an. Il a servi de même à former les mots Malheur, Malefaim, etc.
Dans la 6e (1835), il n'était déjà plus cité comme adjectif.
Le Dictionnaire de l'Académie signalait dans sa 8e édition : Mal s'employait autrefois aussi comme adjectif. La male peste vous étouffe.
Dans la 7e on lit ceci : Mal, est adjectif dans les locutions : Bon gré, mal gré ; Bon an, mal an. Il a servi de même à former les mots Malheur, Malefaim, etc.
Dans la 6e (1835), il n'était déjà plus cité comme adjectif.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- JR
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C'est le cas : on trouve "malbouffe", "mallogement" . . .Perkele a écrit :Il me semble que ces nouvelles constructions pourraient avoir droit de cité si elle ne formaient qu'un seul mot : le malabri ; le malnourrissement...
La création de néologismes est un moyen de capter l'attention de l'auditeur ou du lecteur, c'est donc un instrument militant précieux. Au bout d'un moment, si le mot (ou l'expression) a été bien conçu et suffisamment martelé pour s'incruster dans les esprits, il joue le rôle d'un lien internet : il renvoie à tout un ensemble conceptuel qu'il n'est plus utile d'expliquer, et qui prend place dans l'imaginaire comme une vérité bien établie, alors que ce n'en est pas toujours une. Dès lors, on peut s'appuyer sur cette pseudo-vérité pour tenter d'aller plus loin.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
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- Jacques-André-Albert
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Je n'aime pas le mot « marteler » ; c'est un mot très à la mode qui traduit une volonté d'imposer des idées par la force ; c'est une méthode proche de la volonté d'intoxication.JR a écrit :Au bout d'un moment, si le mot (ou l'expression) a été bien conçu et suffisamment martelé pour s'incruster dans les esprits
- JR
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Oui, c'est tout à fait ça; dans un autre domaine, plus artistique, on parle de matraquage.Jacques-André-Albert a écrit : Je n'aime pas le mot « marteler » ; c'est un mot très à la mode qui traduit une volonté d'imposer des idées par la force ; c'est une méthode proche de la volonté d'intoxication.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
Il m'arrive d'entendre : "Ce que tu fais est mal".Jacques a écrit :[...] L'emploi adjectivé de mal n'a plus cours.[...]
Sauf erreur de ma part, dans cette expressions mal est adjectif attribut.
En écrivant dans son dictionnaire en ligne :"MAL, MALE adj. (ne s'emploie qu'au singulier). IXe siècle. Issu du latin malus, « mauvais ». Vieilli. Mauvais, nuisible, funeste.[...] Ne subsiste aujourd'hui que dans les locutions Bon an mal an, Bon gré mal gré[...]", l'Académie semble occulter cette acception.
Ce qui ne me paraît pas bien.
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- Jacques
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Je crois qu'il s'agit d'un emploi adverbial, puisque l'adjectif n'existe plus. L'Académie le définit principalement comme nom. Dans la 8e édition on lit :Bernard_M a écrit :Il m'arrive d'entendre : "Ce que tu fais est mal".Jacques a écrit :[...] L'emploi adjectivé de mal n'a plus cours.[...]
Sauf erreur de ma part, dans cette expressions mal est adjectif attribut.
En écrivant dans son dictionnaire en ligne :"MAL, MALE adj. (ne s'emploie qu'au singulier). IXe siècle. Issu du latin malus, « mauvais ». Vieilli. Mauvais, nuisible, funeste.[...] Ne subsiste aujourd'hui que dans les locutions Bon an mal an, Bon gré mal gré[...]", l'Académie semble occulter cette acception.
Ce qui ne me paraît pas bien.
Mal, s'emploie aussi comme adverbe, et alors il signifie, De mauvaise manière, autrement qu'il ne faut, qu'il ne convient, qu'on ne désirerait. Cette affaire va mal. Il a mal fait ses affaires. Il a mal réussi. Que cela est mal fait, mal tourné ! J'ai mal entendu.
À noter ceci :
Être mal, Être sérieusement malade. Être fort mal, Être en grand danger de mourir. Être au plus mal, Être dans un état désespéré.
Si on peut dire il est mal, on doit pouvoir de même dire c'est mal.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
malabar ?Jacques-André-Albert a écrit :Autre formation à la mode : la mal bouffe.
Je vous ferai remarquer que des substantifs construits avec mal ne sont pas rares en français : la maladresse, le malaise, la malchance, maldonne, la malfaçon, la malfaisance, la malformation, le malheur, la malhonnêteté, la malnutrition, la malpropreté, la maltraitance, la malveillance, la malversation...
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