Rouenneries et mulquiniers

Message par **Perkele** » mar. 13 mars 2012, 17:32

Au cours de mes récréations généalogiques, je suis tombée sur l'acte de mariage d'un "marchand de rouenneries" et je ne voyais pas ce que ce brave homme pouvait bien vendre alors qu'il s'agit d'étoffes très en vogue dont on fait souvent, aujourd'hui, du patchwork.

Je suis toujours heureuse quand je découvre un mot utile. :D

Je me dis, par ailleurs, que les métiers étaient étroitement spécialisés autrefois. Un commerçant qui ne vendrait qu'un genre d'étoffe ne parviendrait pas à nourrir sa famille de nos jours.

Jacques · Message par **Jacques** » mar. 13 mars 2012, 18:52

Mais quelle est l'origine du mot ? Un rapport avec la ville de Rouen ?

Marc81 · Message par **Marc81** » mar. 13 mars 2012, 19:13

Jacques a écrit :Mais quelle est l'origine du mot ? Un rapport avec la ville de Rouen ?

Apparemment oui : "Il se dit des Toiles de coton peintes, que l'on fabrique surtout à Rouen. Ce marchand tient la rouennerie, ne vend que de la rouennerie, des rouenneries." (Ac.)

Joli mot !

Manni-Gédéon · Message par **Manni-Gédéon** » mar. 13 mars 2012, 19:13

Je ne connaissais pas ce mot, mais voici ce qu'en dit le dictionaire de l'Académie (8e édition).

(1)ROUENNERIE. (On prononce Rouanerie.) n. f. Il se dit des Toiles de coton peintes, que l'on fabrique surtout à Rouen. Ce marchand tient la rouennerie, ne vend que de la rouennerie, des rouenneries.

Marc81, nous sommes arrivés en même temps !

Jacques · Message par **Jacques** » mar. 13 mars 2012, 19:24

Je n'ai pas eu l'idée de chercher dans le dictionnaire de l'Académie, est-ce bête ! Il y apparaît pour la première fois dans l'édition de 1835 (la 6e) :
Il se dit, dans le Commerce, Des toiles de coton peintes que l'on tire des fabriques de Rouen, ou qu'on fabrique ailleurs par imitation. Ce marchand tient la rouennerie, ne vend que de la rouennerie, des rouenneries.

Manni-Gédéon · Message par **Manni-Gédéon** » mar. 13 mars 2012, 19:50

La question est intéressante. Si vous ne l'aviez pas posée, l'information ne figurerait pas sur le forum.

Dame Vérone · Message par **Dame Vérone** » mer. 14 mars 2012, 9:10

Il est curieux de constater qu'il n'y a pas de mot particulier pour désigner la spécialité du vendeur : c'est le marchand qui tient la rouennerie.

Manni-Gédéon · Message par **Manni-Gédéon** » mer. 14 mars 2012, 12:48

Il semble que le rouennier existe.
Je n'ai pas le Littré, je ne peux donc pas vérifier ce que dit cet article.

Message par **Perkele** » mer. 14 mars 2012, 13:00

Le TLF donne rouennerie et rouennier.

Jacques · Message par **Jacques** » mer. 14 mars 2012, 13:19

Littré dit ceci :
ROUENNIER (rou-a-nié), s. m.
Nom donné, à Rouen, aux fabricants et marchands de rouenneries.
ROUENNERIE (rou-a-ne-rie), s. f.
Toiles de coton peintes fabriquées à Rouen ou, par imitation, dans d'autres fabriques. Vendre de la rouennerie, des rouenneries.

Dame Vérone · Message par **Dame Vérone** » mer. 14 mars 2012, 13:34

Merci pour vos recherches et réponses qui augmentent mon vocabulaire.

Bernard_M · Message par **Bernard_M** » mer. 14 mars 2012, 16:18

manni-gedeon a écrit :Il semble que le rouennier existe.[...]

C'est ce que confirme un coup d’œil sur le site du CNRTL.

Message par **Perkele** » mer. 14 mars 2012, 19:12

Cela dit, je me demande si un mercier d'aujourd'hui comprendrait un client qui lui veut lui acheter des rouenneries.

Anne · Message par **Anne** » mer. 14 mars 2012, 22:03

Prononce-t-on [rouèneri] ou [rouaneri] ?

Après vérification, c'est la deuxième la bonne. (C'est logique : on appelle rouennais [rouanè] un habitant de Rouen)

Message par **Perkele** » ven. 16 mars 2012, 14:01

Et figurez-vous qu'à côté des rouenneries, j'ai trouver des mulquiniers.