analyse grammaticale 3 QCM

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Polly13
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analyse grammaticale 3 QCM

Message par Polly13 »

Bonjour,

Voici 3 QCM, issue des annales de concours orthophonie Caen 2009, sur lesquelles je suis bloquée... Puis-je solliciter vos lumières ?

Dans les phrases suivantes, lesquelles contiennent...

... une conjonction de subordination ?
a. Je tiens à ce que vous soyez présent à la réunion.
b. Je m'étonne beaucoup de ce que vous me dites.
c. Quelque grand qu'il soit, il n'est qu'un homme.
d. Que vous ayez tort ou raison, vous n'arriverez pas à obtenir justice.
e. Quoiqu'il s'en défende, il a des torts dans cette affaire.

...un pronom relatif ?
a. Ce dont vous m'avez parlé hier me soucie.
b. Ce qu'il peut faire froid dans ce hall !
c. Je vois que vous n'avez pas compris mon raisonnement.
d. Je ne vois pas qui mettre à sa place.
e. Ceux à qui vous avez fait confiance ne le méritaient pas.

...un attribut du complément d'objet direct ?
a. Je ne l'aurais jamais imaginée aussi perverse.
b. J'ai rencontré des veuves éplorées.
c. J'ai rencontré un homme désemparé.
d. Je le croyais mort depuis longtemps.
e. Il passe pour génial.

J'ai des difficultés avec l'analyse logique de ce type de phrases issues des QCM précédentes :
"Je tiens à ce que vous soyez présent à la réunion."
"Je m'étonne beaucoup de ce que vous me dites."

Je dirais par exemple : pour "Je tiens à ce que vous soyez présent à la réunion."
Que "je tiens" est la principale
et "à ce que vous soyez présent à la réunion" est une subordonnée... Mais quel genre de subordonnée ?
Une subordonnée relative étant introduite par un pronom relatif, ça ne va pas avec mon découpage...

Bref, je suis perdue... ;)
Marc81
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Message par Marc81 »

Je ne suis pas spécialiste en analyse grammaticale, mais pour faire simple une subordonnée peut être : relative (introduite par un pronom relatif qui a une fonction dans la principale), conjonctive (introduite par une conjonction de subordination, exprimant le temps, la condition, la concession, etc.) ou participiale (dont le verbe est un participe, passé ou présent).

QCM1 : conjonction de subordination = je dirais a, c, d et e.
QCM2 : pronom relatif = je dirais a et e.
QCM3 : attribut du COD = je dirais a et d.
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

Je ne suis pas grammairien et prends l'interrogation de Polly13 comme un jeu. Voici mes propositions :

... une conjonction de subordination ? c, d, e
a. Je tiens à ce que vous soyez présent à la réunion. Je tiens : proposition principale / à ce que: locution relative (comprenant le pronom relatif – ce que - sans antécédent et à valeur indéfinie) introduisant la proposition relative de circonstance (à ce que vous soyez présent à la réunion ) qui a valeur d’un nom complément d’objet (c.-à-d. à votre présence : complément d’objet)
b. Je m'étonne beaucoup de ce que vous me dites. Je m'étonne beaucoup : prop. principale / de ce que locution relative (comprenant le pronom relatif – ce que - sans antécédent et à valeur indéfinie) introduisant la proposition relative de circonstance (de ce que vous me dites )qui a valeur d’un nom complément d’objet (c.-à-d. de vos propos : complément d’objet)
c. Quelque grand qu'il soit, il n'est qu'un homme. (CS exprimant la concession)
d. Que vous ayez tort ou raison, vous n'arriverez pas à obtenir justice.(CS exprimant la comparaison)
e. Quoiqu'il s'en défende, il a des torts dans cette affaire. (CS exprimant la concession)

...un pronom relatif ? a, d, e
a. Ce dont vous m'avez parlé hier me soucie. (COI)
b. Ce qu'il peut faire froid dans ce hall ! (locution adverbiale de quantité = comme, combien)
c. Je vois que vous n'avez pas compris mon raisonnement. (conjonction de subordination)
d. Je ne vois pas qui mettre à sa place. (Pronom interrogatif = lequel)
e. Ceux à qui vous avez fait confiance ne le méritaient pas.

...un attribut du complément d'objet direct ? (en bleu le COD, en bleu l’attribut) a, b, c, d
a. Je ne l'aurais jamais imaginée aussi perverse.
b. J'ai rencontré des veuves éplorées.
c. J'ai rencontré un homme désemparé.
d. Je le croyais mort depuis longtemps. (attribut direct)
e. Il passe pour génial. (Attribut indirect pas de COD)
Dernière modification par Bernard_M le sam. 24 mars 2012, 20:58, modifié 1 fois.
Marc81
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Message par Marc81 »

@ Bernard :

- Je tiens à ce que vous soyez présent à la réunion : "à ce que" est une locution conjonctive, introduisant donc une subordonnée conjonctive

- Je ne vois pas qui mettre à sa place : "Qui" est ici un pronom interrogatif.

- J'ai rencontré des veuves éplorées / un homme désemparé : les adjectifs sont ici des épithètes (on peut les retirer), pas des attributs.
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

Merci Marc,
- pour la locution conjonctive j'ai cherché un certain temps et peut-être me faut-il poursuivre mes recherches. Au demeurant je trouve les constructions des deux propositions fort similaires : a. Je tiens à ce que vous ... / b. Je m'étonne beaucoup de ce que vous ...
- Pour le qui, je me corrige. Pouvant être remplacé par lequel, et non par celui que, c'est donc un pronom interrogatif. Vous avez raison, au temps pour moi !
- En revanche je ne pense pas me tromper pour ce qui est des attributs:
Je cite ma grammaire (G. Cayrou)

I. Généralités
L'attribut On appelle attribut un mot exprimant une qualité attribuée, c.-à-d. reconnue, à un être ou à une chose par l'intermédiaire d'un verbe :
L'enfant est capricieux / Je trouve ce vin sucré [...]
II. L'attribut dans la proposition
L'emploi de l'attribut - L'attribut, nom ou adjectif,peut se rapporter soit au sujet, soit à l'objet du verbe [...]
1° L'attribut du sujet s'emploie [...]
2° L'attribut de l'objet s'emploie
a- Après certains verbes transitifs [...]
b- Après certains verbes transitifs exprimant l'idée d'avoir, de trouver, de voir, de savoir, de laisser, de vouloir, etc., une personne ou une chose dans un certain état :
Il a les cheveux blonds / J'ai trouvé la porte ouverte / Il a vu son voisin ivre[...]


Fort de ces explications, je maintiens donc ma position pour répondre à la question posée.

Je crois que l'on joue ici sur le sens du mot attribut. Je me rappelle avoir lu pareille discussion sur le forum.
Car il est vrai aussi que, dans les exemples d'adjectifs cités ci-dessus,
L'enfant est capricieux / Je trouve ce vin sucré,
le premier est attribut et le second épithète.
Marc81
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Message par Marc81 »

Un moyen simple pour distinguer l'attribut de l'épithète consiste à pronominaliser le COD :

Je trouve ce vin sucré -> Je le trouve sucré (sucré ne peut être supprimé : c'est bien un attribut)

J'ai rencontré des veuves éplorées -> Je les ai rencontrées (l'adjectif peut être supprimé : c'est une épithète). Si on avait écrit : J'ai senti ces veuves éplorées, alors selon moi il s'agirait d'un attribut.
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Claude
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Message par Claude »

Marc81 a écrit :[...] J'ai rencontré des veuves éplorées -> Je les ai rencontrées (l'adjectif peut être supprimé : c'est une épithète). Si on avait écrit : J'ai senti ces veuves éplorées, alors selon moi il s'agirait d'un attribut.
Très belle démonstration ! Les verbes d'état sont donc loin d'être limités à être, sembler, devenir, paraître, rester, avoir l'air...
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Perkele
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Message par Perkele »

On peut très bien trouver un vin et sentir des veuves. :wink:
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Perkele
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Message par Perkele »

Et :

a. Je ne l'aurais jamais imaginée aussi perverse.

"Aussi" est incorrect. Dans l'absolu, l'emploi de "si" s'impose.


D'accord, je suis hors sujet :oops: :arrow:
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je soutiens l'argument, qui à mon avis n'est pas hors sujet : aussi est un comparatif (Pierre est aussi grand que Paul), et si un adverbe d'intensité. On utilise si chaque fois qu'on pourrait dire tellement.
On ne peut pas employer l'un pour l'autre.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

Bon, j'envoie mon analyse de la première question.

Conjonction de subordination

La conjonction de subordination introduit une proposition subordonnée qui donne une information supplémentaire (un complément) sur l’action exprimée par le verbe de la principale.

Il existe 6 conjonctions simples :
- que (introduit un CO) ;
- quand (introduit un CC de temps) ;
- lorsque (introduit un CC de temps) ;
- puisque (introduit un CC de cause) ;
- si (introduit un CC de condition) ;
- comme (introduit un CC de comparaison/manière/temps/cause) ;
(le type de complément qu'elles introduisent n'est pas si déterminé... je pose donc après le verbe les traditionnelles questions qui désignent les compléments)

Mais il existe un tas de locutions (groupe de mots) conjonctives de subordination qui ont la même fonction. La question est-elle de distinguer conjonction simple et locution conjonctive ?

Dans les phrases proposées :
a. Je tiens à ce que vous soyez présent à la réunion. (objet) => correction : l'ensemble "à ce que" est une locution conjonctive.
b. Je m'étonne beaucoup de ce que vous me dites. (objet) => correction : que est ici pronom relatif ayant pour antécédant "ce".
c. Quelque grand qu'il soit, il n'est qu'un homme. (locution conjonctive de concession)
d. Que vous ayez tort ou raison, vous n'arriverez pas à obtenir justice. (condition)
e. Quoiqu'il s'en défende, il a des torts dans cette affaire. (locution conjonctive de concession)

Voili, voilou.
Dernière modification par Perkele le lun. 26 mars 2012, 10:03, modifié 3 fois.
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Marc81
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Message par Marc81 »

Bonjour Perkele.
Sauf erreur de ma part, on ne peut analyser de la même façon les deux premières phrases :

- Je tiens à ce que vous soyez présents à la réunion : subordonnée conjonctive (introduite par la locution conjonctive "à ce que")

- Je m'étonne beaucoup de ce que vous me dites : subordonnée relative (introduite par le pronom relatif que, ayant pour antécédent "ce").
Mais : Je profite de ce que vous êtes tous présents (subordonnée conjonctive)

En résumé, il convient de bien distinguer que, conjonction de subordination, de que, pronom relatif.
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Perkele
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Message par Perkele »

Oui, Marc, j'étais en train de revenir sur mes cogitations matinales.

- Je tiens à quoi ? que vous soyez présent.

- Je m'étonne de quoi ? de CE.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Perkele
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Message par Perkele »

Bien, je m'étonnais aussi que la difficulté ne soit pas l'habituelle confusion possible avec le que, conjonction et le que pronom relatif. Je suis une grosse bécasse.

J'essaie tout de même de vous raconter simplement l'histoire du pronom relatif. Si ma simplification permet des erreurs, merci de rectifier.

Le pronom relatif est pronom car il reprend un nom (ou un pronom voire un qualificatif) qu'on appelle l'antécédent et il sert de relation entre la principale et une proposition qui apporte un complément d'information sur l'antécédent.

Il se décline :
Nominatif : qui (personne) ; quoi (chose)
Accusatif : que
Génitif : de qui, de quoi, lequel, laquelle, lesquels, lesquelles = dont
Datif : à qui, à quoi = auquel, à laquelle, auxquels, auxquelles
Ablatif : d'où, duquel, de laquelle, desquels, desquelles
____
où introduit un complément de lieu.
____

La formule mnémotechnique pour se souvenir des pronoms relatifs est : "qui, que, quoi, dont, où"


Les exemples soumis :
a. Ce dont (de quoi) vous m'avez parlé hier me soucie. (COI de parler)
b. Ce qu'il peut faire froid dans ce hall ! (pronom exclamatif)
c. Je vois que vous n'avez pas compris mon raisonnement. (conjonction de subordination)
d. Je ne vois pas qui mettre à sa place. (je ne vois pas celui que je mettrais à sa place) (COD voir) -- mon raisonnement serait différent avec "je me demande".
e. Ceux à qui vous avez fait confiance ne le méritaient pas. (sujet de mériter)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

Conjonctions de subordination : a, c, e.
D'accord avec Bernard_M.

Pronoms relatifs : a et e.
D'accord avec Bernard_M et Marc81.

Attributs du COD : a et d.
D'accord avec Marc81. En b et c, je vois aussi des épithètes.

Pour l'analyse des phrases Je tiens à ce que vous soyez présent à la réunion et Je m'étonne beaucoup de ce que vous me dites, j'irais dans le même sens que Bernard_M, quoique je ne me rappelle pas avoir jamais entendu parler de locutions relatives. (Il faut dire que mes derniers cours de grammaire datent d'il y a bien longtemps.)
Je serais tentée de considérer à ce que et de ce que comme des locutions conjonctives de subordination. (Les listes de locutions conjonctives varient d'une source à l'autre). Si on décompose les locutions : à et de sont des prépositions introduisant des propositions relatives qui ont valeur de compléments d'objet indirect, ce est un pronom démonstratif et que un pronom relatif.
Ce sont donc bien des propositions subordonnées relatives et elles sont introduites par des locutions qui contiennent un pronom relatif.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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