Les pléonasmes
- Klausinski
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Je vous remercie pour cette réponse précise, Jacques.
Dans le texte où je l'ai trouvée, l'expression fait référence à l'évolution d'une société. Le phénomène n'est donc pas biologique mais sans doute peut-il être envisagé sous cet angle en ce qu'il échappe à toute volonté de contrôle.
Dans le texte où je l'ai trouvée, l'expression fait référence à l'évolution d'une société. Le phénomène n'est donc pas biologique mais sans doute peut-il être envisagé sous cet angle en ce qu'il échappe à toute volonté de contrôle.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques
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L'évolution d'une société peut être brusque ou progressive, et dans ce dernier cas on l'assimile à un phénomène naturel, mais puisqu'elle est susceptible de se dérouler de deux manières différentes, il ne peut y avoir de pléonasme.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- JR
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Pour ma part, je comprends le mot "processus" comme un enchainement d'évènements, actes, etc, dont la succession dans des conditions précises permet le passage d'un état initial à un état final bien définis.
Le fait qu'il comporte une décomposition en étapes successives, ainsi que sa ressemblance avec le mot "progressif", induisent un sentiment de progressivité : personnellement, je n'associerais les deux mots qu'exceptionnellement, pour confirmer et renforcer ce sentiment, ou si les étapes ne sont pas bien distinctes. Mais un processus peut être brutal, comporter des ruptures, et c'est plutôt dans ce cas que j'associerais au mot "processus" un adjectif éliminant l'impression instinctive de progressivité qu'il comporte.
Le fait qu'il comporte une décomposition en étapes successives, ainsi que sa ressemblance avec le mot "progressif", induisent un sentiment de progressivité : personnellement, je n'associerais les deux mots qu'exceptionnellement, pour confirmer et renforcer ce sentiment, ou si les étapes ne sont pas bien distinctes. Mais un processus peut être brutal, comporter des ruptures, et c'est plutôt dans ce cas que j'associerais au mot "processus" un adjectif éliminant l'impression instinctive de progressivité qu'il comporte.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
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- Jacques
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Vous allez donc dans le même sens que moi, et avec à peu près la même distinction, et la même prudence quant à l'utilisation occasionnelle de l'adjectif en vertu des circonstances.
Dans le cas de Klausinski, avec l'évolution d'une société commerciale ou industrielle, il se justifie.
Dans le cas de Klausinski, avec l'évolution d'une société commerciale ou industrielle, il se justifie.
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- Jacques
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Brusque : qui est soudain, que rien le laissait prévoir.
Je n'ai pas appliqué cet adjectif à processus, mais à évolution. Une évolution brusque est une mutation soudaine, inattendue.
Un fait imprévu peut faire progresser une affaire ou une situation de manière foudroyante ou spectaculaire. Et là il n'y a pas de processus.
Je n'ai pas appliqué cet adjectif à processus, mais à évolution. Une évolution brusque est une mutation soudaine, inattendue.
Un fait imprévu peut faire progresser une affaire ou une situation de manière foudroyante ou spectaculaire. Et là il n'y a pas de processus.
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- JR
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Le processus aboutissant à la formation d'un bouchon à la sortie Mâcon-sud de l'autoroute A6 le 28 mai dernier a débuté par l'éclatement d'un pneu avant d'un poids lourd qui a alors brusquement traversé le terre-plein central, broyé un motard, et écrasé cinq voitures; le tout n'a pris que peu de secondes : c'était donc un processus brutal. Je connais l'évènement pour avoir perdu deux heures dans l'embouteillage qui en est résulté
(mais c'est mieux que d'y avoir perdu la vie
)
![[triste] :(](./images/smilies/icon_sad.gif)
![[embarrassé] :oops:](./images/smilies/icon_redface.gif)
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François Rabelais
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"Un appartement avec une cuisine et une salle de bain inclues." Est-ce que c'est un pléonasme inutile ?Jacques a écrit :Hélas, trois fois hélas ! Nous pourrions en citer une très longue liste, et il y a les "impromptus", ceux qui se créent de façon éphémère, mais qui écorchent quand même l'oreille au passage. Vous citez moi personnellement, et comme la formule est généralement suivie du pronom je, cela fait un double pléonasme. Avez-vous aussi remarqué que "au jour d'aujourd'hui" est devenu archicourant ? Celui-là me tape particulièrement sur les nerfs.
Mais il y a également la redondance qui étend ses ravages : les gens de télévision vous parlent tous des jeunes enfants, jeunes bébés et jeunes adolescents ; voire des jeunes poussins ou des jeunes chiots.
- Jacques
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Permettez-moi de corriger : on dit incluses et non inclues. Ce n'est pas un pléonasme, mais incluses est simplement inutile ; dans ce cas on peut parler de redondance. On dit couramment : un appartement avec cuisine et salle de bains. Incluses fait redondance avec la préposition avec.
Je crois que vous ne savez pas de façon précise ce qu'est un pléonasme, ce qui est excusable car même certains francophones ne le savent pas non plus.
Le pléonasme consiste à dire deux fois la même chose sous deux formes différentes : une petite maisonnette (le suffixe -ette est un diminutif qui veut dire petit, on a deux fois l'adjectif petite) ; je monte en haut (monter c'est se diriger vers le haut) ; une télécommande à distance (télé est un préfixe grec qui veut dire à distance) ; tourner en rond (tourner c'est se déplacer en rond) ; reculer en arrière (reculer c'est se déplacer vers l'arrière).
Je crois que vous ne savez pas de façon précise ce qu'est un pléonasme, ce qui est excusable car même certains francophones ne le savent pas non plus.
Le pléonasme consiste à dire deux fois la même chose sous deux formes différentes : une petite maisonnette (le suffixe -ette est un diminutif qui veut dire petit, on a deux fois l'adjectif petite) ; je monte en haut (monter c'est se diriger vers le haut) ; une télécommande à distance (télé est un préfixe grec qui veut dire à distance) ; tourner en rond (tourner c'est se déplacer en rond) ; reculer en arrière (reculer c'est se déplacer vers l'arrière).
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- Jacques-André-Albert
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Je me permets de justifier certains des pléonasmes que vous citez ; ils peuvent permettre de bien insister sur un fait ou de compléter une idée : ainsi monter en haut donne le but de l'ascension, la fin du mouvement, et tourner en rond souligne l'absurdité d'une situation dont on n'arrive pas à sortir. De même la petite maisonnette donne l'impression d'une habitation minuscule.Jacques a écrit :Le pléonasme consiste à dire deux fois la même chose sous deux formes différentes : une petite maisonnette (le suffixe -ette est un diminutif qui veut dire petit, on a deux fois l'adjectif petite) ; je monte en haut (monter c'est se diriger vers le haut) ; une télécommande à distance (télé est un préfixe grec qui veut dire à distance) ; tourner en rond (tourner c'est se déplacer en rond) ; reculer en arrière (reculer c'est se déplacer vers l'arrière).
Merci pour votre explication détaillée. Au fait, je trouve qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette locution que j’ai copiée depuis un forum chinois sur la langue française.Jacques a écrit :Permettez-moi de corriger : on dit incluses et non inclues. Ce n'est pas un pléonasme, mais incluses est simplement inutile ; dans ce cas on peut parler de redondance. On dit couramment : un appartement avec cuisine et salle de bains. Incluses fait redondance avec la préposition avec.
Je crois que vous ne savez pas de façon précise ce qu'est un pléonasme, ce qui est excusable car même certains francophones ne le savent pas non plus.
Le pléonasme consiste à dire deux fois la même chose sous deux formes différentes : une petite maisonnette (le suffixe -ette est un diminutif qui veut dire petit, on a deux fois l'adjectif petite) ; je monte en haut (monter c'est se diriger vers le haut) ; une télécommande à distance (télé est un préfixe grec qui veut dire à distance) ; tourner en rond (tourner c'est se déplacer en rond) ; reculer en arrière (reculer c'est se déplacer vers l'arrière).
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Nous avons déjà admis la justification de certains pléonasmes, et la distinction à établir entre pléonasmes vicieux (périssologies) et non vicieux, utiles à la formulation de la pensée. Cela relève de la discussion académique, mais il s'agit ici de donner des exemples faciles à appréhender, où le pléonasme se révèle avec évidence, afin d'éclairer dsong qui n'est pas francophone de naissance, et dont la langue maternelle est très éloignée des langues indo-européennes.Jacques-André-Albert a écrit : Je me permets de justifier certains des pléonasmes que vous citez ; ils peuvent permettre de bien insister sur un fait ou de compléter une idée : ainsi monter en haut donne le but de l'ascension, la fin du mouvement, et tourner en rond souligne l'absurdité d'une situation dont on n'arrive pas à sortir. De même la petite maisonnette donne l'impression d'une habitation minuscule.
Je n'ai d'ailleurs pas présenté mes exemples comme fautifs, le jugement de valeur relevant d'un débat didactique.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
De quelle locution voulez-vous parler ? Tourner en rond ?dsong a écrit : Merci pour votre explication détaillée. Au fait, je trouve qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette locution que j’ai copiée depuis un forum chinois sur la langue française.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Non, c'est "Un appartement..." Je voulais juste vérifier par un francophone.Jacques a écrit :De quelle locution voulez-vous parler ? Tourner en rond ?dsong a écrit : Merci pour votre explication détaillée. Au fait, je trouve qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette locution que j’ai copiée depuis un forum chinois sur la langue française.