élision dans "ça"
- Perkele
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élision dans "ça"
Je lis "Ç’aurait été merveilleux". En réfléchissant bien, j'ai déjà entendu, sans y prêter attention, ce genre de construction. A le lire cela ne me semble pas très correct. Qu'en pensez-vous ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'ai déjà rencontré aussi cette forme, et j'en ai été chaque fois choqué.
Premier constat : Hanse nous dit que l'élision de ça ne se fait pas devant un verbe.
Deuxième : il nous dit que ce peut être élidé : ç'allait être les vacances ; ç'allait être mon tour, ç'avait l'air d'une blague. Il donne encore cet exemple : ce va être les vacances. Je n'arrive pas à accepter ces tournures avec ce, qui me paraissent étranges et peu élégantes. Pourquoi, notamment, ç'avait l'air (ce avait l'air) ? Je dirais « cela avait l'air ».
Le Grand dictionnaire des difficultés et pièges souligne que ça est une forme orale non surveillée, et qu'on doit lui préférer cela. Rien au sujet de cette élision.
Bordas dit que ce devient Ç' devant un verbe commençant par un A : Ç'aurait pu être mieux.
Tout cela est un peu confus, et je reste sur ma position : cela ne me plaît pas.
Premier constat : Hanse nous dit que l'élision de ça ne se fait pas devant un verbe.
Deuxième : il nous dit que ce peut être élidé : ç'allait être les vacances ; ç'allait être mon tour, ç'avait l'air d'une blague. Il donne encore cet exemple : ce va être les vacances. Je n'arrive pas à accepter ces tournures avec ce, qui me paraissent étranges et peu élégantes. Pourquoi, notamment, ç'avait l'air (ce avait l'air) ? Je dirais « cela avait l'air ».
Le Grand dictionnaire des difficultés et pièges souligne que ça est une forme orale non surveillée, et qu'on doit lui préférer cela. Rien au sujet de cette élision.
Bordas dit que ce devient Ç' devant un verbe commençant par un A : Ç'aurait pu être mieux.
Tout cela est un peu confus, et je reste sur ma position : cela ne me plaît pas.
Dernière modification par Jacques le mer. 13 août 2014, 9:28, modifié 2 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je me permets de relancer ce sujet, qui m'intéresse... et me laisse perplexe.
Laissons de côté le fait que la langue soignée préfère cela (ou ce) à ça (je considère - peut-être à tort - que nous sommes d'accord sur ce point).
Hanse nous dit que "l'a de ça ne s'élide pas", seul le e de ce peut s'élider devant une forme verbale commençant par une voyelle.
Mais pourquoi justifier ç'allait être les vacances, ç'avait l'air d'une blague, etc., par le fait qu'il s'agit de l'élision de ce... et pas de ça ?
A la réflexion, la logique serait donc la suivante :
ça a été difficile > ça, sujet d'une forme composée du verbe être, relève de la langue familière > ce a été difficile (langue soignée) > ce s'élide devant une voyelle > ç'a été difficile (ou mieux encore : cela a été difficile).
Qu'en pensez-vous ?
Laissons de côté le fait que la langue soignée préfère cela (ou ce) à ça (je considère - peut-être à tort - que nous sommes d'accord sur ce point).
Hanse nous dit que "l'a de ça ne s'élide pas", seul le e de ce peut s'élider devant une forme verbale commençant par une voyelle.
Mais pourquoi justifier ç'allait être les vacances, ç'avait l'air d'une blague, etc., par le fait qu'il s'agit de l'élision de ce... et pas de ça ?
A la réflexion, la logique serait donc la suivante :
ça a été difficile > ça, sujet d'une forme composée du verbe être, relève de la langue familière > ce a été difficile (langue soignée) > ce s'élide devant une voyelle > ç'a été difficile (ou mieux encore : cela a été difficile).
Qu'en pensez-vous ?
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- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je suis d'accord avec vous sur tous les points, y compris que quand on écrit ç'allait être, ce pourrait être l'élision de ça, ou plus élégamment cela, et pas celle de ce.
Mais de toute façon, la forme me paraît peu élégante, et je tournerais la phrase autrement : ce serait bientôt le temps des vacances, bientôt on serait en vacances, ce serait bientôt les vacances (seraient ? Je crois qu'on peut s'autoriser les deux).
Mais de toute façon, la forme me paraît peu élégante, et je tournerais la phrase autrement : ce serait bientôt le temps des vacances, bientôt on serait en vacances, ce serait bientôt les vacances (seraient ? Je crois qu'on peut s'autoriser les deux).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Manni-Gédéon
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- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
Il me semble que cette tournure appartient au langage parlé.
Je pourrais envisager de l'utiliser dans un dialogue, mais je ne l'écrirais dans aucun autre contexte. D'ailleurs, je ne l'utilise pas non plus à l'oral.
Je pourrais envisager de l'utiliser dans un dialogue, mais je ne l'écrirais dans aucun autre contexte. D'ailleurs, je ne l'utilise pas non plus à l'oral.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde
- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Je ne comprends pas votre réticence à l'emploi de ç'aurait ou ç'allait ; je ne saisis pas non plus le distinguo que vous faites entre entre ce et cela. Cela n'est qu'un renforcement de ce ; si vous détaillez « c'est », vous allez dire « cela est » et non « ce est ».
Voyez ce passage de Jacques le fataliste : « Et ç'aurait été à la prière du neveu que l'oncle aurait prêté son argent? = A merveille ! »
Feuilletez les pages proposées par Google, avec les termes « ç'avait été » ou « ç'aurait été » et vous serez peut-êtres amenés à réviser votre jugement.
Voyez ce passage de Jacques le fataliste : « Et ç'aurait été à la prière du neveu que l'oncle aurait prêté son argent? = A merveille ! »
Feuilletez les pages proposées par Google, avec les termes « ç'avait été » ou « ç'aurait été » et vous serez peut-êtres amenés à réviser votre jugement.
Il faut croire que nous nous sommes mal compris !Jacques-André-Albert a écrit :Je ne comprends pas votre réticence à l'emploi de ç'aurait ou ç'allait.
Hanse ne manifeste aucune réticence à l'emploi de l'élision, bien au contraire : "La langue soignée tend à éviter ça devant a été, avait été, etc. Elle dit : ç'aurait été délicieux, mais ç'aurait rompu l'enchantement (Jean d'Ormesson)".
En revanche, Hanse explique clairement que l'a de ça ne s'élide pas... et que ç'allait être des vacances se justifie par ce va être des vacances (et non par ça va être des vacances... ce qui piquait ma curiosité).
Grevisse semble du même avis : "Ce subit l'élision devant toute forme du verbe être commençant par une voyelle (devant un a , on écrit ç avec la cédille) et devant le pronom en ou devant le semi-auxiliaire aller : ç'a été, ç'aurait été, ç'eut été difficile".
Bref, si l'on en croit nos deux spécialistes, ç'a été = élision de ce a été (et non de ça a été).
Pour autant, rien n'empêche ceux qui le souhaitent de recourir à cela : cela a été difficile (au lieu de ç'a été difficile, tout aussi correct).
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- Jacques-André-Albert
- Messages : 4646
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Ma remarque s'adressait surtout à manni-gedeon et à Jacques, qui trouvaient l'usage de l'élision inélégante et relevant du langage parlé.Marc81 a écrit :Il faut croire que nous nous sommes mal compris !Jacques-André-Albert a écrit :Je ne comprends pas votre réticence à l'emploi de ç'aurait ou ç'allait.
Hanse ne manifeste aucune réticence à l'emploi de l'élision, bien au contraire
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Pour moi non, elle ne relèverait pas du langage parlé, je l'ai surtout rencontrée à l'écrit. Si elle me choque c'est parce que j'ai toujours cru que c'était l'élision de ça a, et cela me paraissait incongru, mais Marc nous explique que c'est celle de ce a, et là évidemment c'est logique.
Désormais je ne serai plus choqué.
Désormais je ne serai plus choqué.
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- Jacques-André-Albert
- Messages : 4646
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
C'est, bien sûr, la bonne explication ; il suffit de partir de « c'est » et de conjuguer : ç'a été, c'était, ç'avait été, ce sera, ç'aura été, ce serait, ç'aurait été. La cédille est là pour ne pas troubler le lecteur qui serait tenté de prononcer le c dur devant une voyelle.
Cette élision ne vaut qu'avec le verbe être ; on ne pourra pas dire ni écrire « ç'a eu », parce qu'il n'y a pas de forme de base « ç'a » qui serait le pendant de « c'est ».
Cette élision ne vaut qu'avec le verbe être ; on ne pourra pas dire ni écrire « ç'a eu », parce qu'il n'y a pas de forme de base « ç'a » qui serait le pendant de « c'est ».