Se livrer
Se livrer
Que pensez-vous de cette phrase, relevée dans un hebdomadaire : "C'est l'enjeu des violents combats qui se livraient à Alep" ?
Si on dit correctement livrer (un) combat, est-on fondé à écrire qu'un combat se livre, au sens d'avoir lieu ?
Je ne trouve trace de cette construction ni dans le Dictionnaire de l'Académie ni dans mon Petit Larousse illustré.
Si on dit correctement livrer (un) combat, est-on fondé à écrire qu'un combat se livre, au sens d'avoir lieu ?
Je ne trouve trace de cette construction ni dans le Dictionnaire de l'Académie ni dans mon Petit Larousse illustré.
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Re: Se livrer
Vous en trouverez trace sur le site du CNRTL où il est écrit que l'expression peut se trouver employée à la forme pronominale à sens passif, avec le sens d'engager et poursuivre une lutte un combat.Marc81 a écrit : "C'est l'enjeu des violents combats qui se livraient à Alep" ?[...]Je ne trouve trace de cette construction ni dans le Dictionnaire de l'Académie ni dans mon Petit Larousse illustré.
Vous y pourrez y lire aussi deux citations de Barrès et Cendrars données en exemples (cf § A. −5. ).
Merci Bernard.
Oui, j'avais vu ces exemples. Autant celui de Barrès ("pour l'honneur des combats qui s'y sont livrés") me semble bien relever d'un emploi à sens passif que je ne conteste pas, autant celui de Cendrars me pose question : "Le lit où se livrait une bataille à la rigolade".
Bref, je bloque un peu sur cette construction qui ne figure apparemment que dans le TLFi. Un âme charitable pourrait-elle vérifier dans son Robert ? Merci.
Oui, j'avais vu ces exemples. Autant celui de Barrès ("pour l'honneur des combats qui s'y sont livrés") me semble bien relever d'un emploi à sens passif que je ne conteste pas, autant celui de Cendrars me pose question : "Le lit où se livrait une bataille à la rigolade".
Bref, je bloque un peu sur cette construction qui ne figure apparemment que dans le TLFi. Un âme charitable pourrait-elle vérifier dans son Robert ? Merci.
Dernière modification par Marc81 le jeu. 26 juil. 2012, 12:00, modifié 1 fois.
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- Jacques-André-Albert
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Vous trouverez à partir de cette page de nombreux exemples de cette tournure, à partir de la première moitié du dix-huitième siècle.
- Jacques-André-Albert
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Merci Jacques-André-Albert.
Effectivement, j'ai trouvé un "quoique ces combats se livrent sous ses yeux" chez Homère.
Mais il est tout de même curieux que cette construction ancienne soit passée sous silence dans les dictionnaires actuels (à l'exception du TLFi). Preuve qu'elle est tombée en désuétude ?
Effectivement, j'ai trouvé un "quoique ces combats se livrent sous ses yeux" chez Homère.
Mais il est tout de même curieux que cette construction ancienne soit passée sous silence dans les dictionnaires actuels (à l'exception du TLFi). Preuve qu'elle est tombée en désuétude ?
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je crois que non, mais en fait elle n'est pas citée parce que c'est une construction qui doit se retrouver couramment avec d'autres verbes (ex. : des avertissements se lisent sur les murs, des compétitions se disputent chaque année, les exemplaires du livre se vendent par milliers, les poubelles se vident dans le conteneur de la cour...).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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Je n'ai trouvé que ceci, dans le Grévisse :
« L'idée passive n'est pas nécessairement exprimée par la voix passive : la forme pronominale traduit parfois cette idée :
Sur quelque préférence une estime se fonde (= est fondée) [ Molière Mis, I, 1]»
« On emploie fréquemment la forme pronominale dans le sens passif, mais à peu près uniquement à la troisième personne et sans indication d'agent... ce tour permet de ne pas exprimer l'agent de l'action (cet agent implicite est on dans la plupart des cas) lorsqu'il est peu utile, peu intéressant, peu convenable de le faire. »
« L'idée passive n'est pas nécessairement exprimée par la voix passive : la forme pronominale traduit parfois cette idée :
Sur quelque préférence une estime se fonde (= est fondée) [ Molière Mis, I, 1]»
« On emploie fréquemment la forme pronominale dans le sens passif, mais à peu près uniquement à la troisième personne et sans indication d'agent... ce tour permet de ne pas exprimer l'agent de l'action (cet agent implicite est on dans la plupart des cas) lorsqu'il est peu utile, peu intéressant, peu convenable de le faire. »
Merci à tous les deux. Vos explications ont eu raison de mes réticences !
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