Si l'on ou Si On ??

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Mickaël
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Si l'on ou Si On ??

Message par Mickaël »

Que vaut-il mieux écrire
Si l'on s'est interrompu...
ou
Si on s'est interrompu...

Mickael
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Jacques
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Message par Jacques »

Il n'existe aucune règle, les deux sont aussi valables l'un que l'autre.
Il y a quelques restrictions qui découlent du bon sens comme par exemple ne pas écrire l'on devant un mot qui commence par l, ou le, ou l' : si l'on l'écoute, si l'on lève la main, si l'on le regarde... sont à proscrire. Il vaut mieux éviter de commencer un texte ou un paragraphe avec l'on. Pour le reste, c'est un choix personnel. Parfois, l'on donne peut-être un ton plus élégant en évitant un hiatus.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Jusqu'au Dix-neuvième siècle, l'allitération « l'on le » était admise : Il suffit de saisir « si l'on le » dans Google Ngram viewer pour le vérifier.
Le Bescherelle de 1836 précise la règle actuelle :
Pour éviter la cacophonie que produiraient certaines phrases, telles que celles-ci : Si l’on l’en louait, si l’on l’enluminait, si l’on la lisait, etc., il faut employer on au lieu de l’on après les mots si, et, où, que, ni, ainsi, quoi, etc., et dire si on l’en louait, si on l’enminait, si on la lisait, etc., ainsi qu on le voit par les exemples de la première colonne. Cependant ceux de la seconde, du moins les quatre premiers, nous montrent qu’en poésie il est des cas où l’on ne peut guère faire autrement que de se servir de l’on. On ne pourra pas dire : On offense un brave homme alors qu’on l’abuse un loup disait qu’on l’avait volé. Sans doute ces tournures seraient préférables mais il n y aurait plus de vers : il manquerait une syllabe. Les poètes doivent néanmoins se garder avec soin de construire les vers de manière a être obligés de faire usage de l’on. Les trois derniers exemples de la seconde colonne sont, sous ce rapport, exempts de reproche.
EXERCICE PHRASÉOLOGIQUE
Dites : Si on le voit, ne dites pas : si l’on le voit.
Dites : où on l’envoie, ne dites pas : où l’on l’envoie.
Dites : où on l’attend, ne dites pas : où l’on l’attend, etc.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Claude
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Message par Claude »

Par un pur hasard je suis tombé sur un extrait du petit Poucet au début du conte :
- « Il était fort petit, et quand il vint au monde, il n'était guère plus gros que le pouce, ce qui fit que l'on l'appela le petit Poucet ».
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Jacques
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Message par Jacques »

Claude a écrit :Par un pur hasard je suis tombé sur un extrait du petit Poucet au début du conte :
- « Il était fort petit, et quand il vint au monde, il n'était guère plus gros que le pouce, ce qui fit que l'on l'appela le petit Poucet ».
C'est le genre de cacophonie qu'on (que l'on) déconseille fortement de nos jours. À ne pas confondre avec lonla lonlère.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

« Qu’on » ne demande qu’à être employé ! Je veux dire qu’à l’usage on finira par oublier largement l’homophonie avec le mot de trois lettres, seule raison du recours à « que l’on », me semble-t-il.
Tandis que "si on" fait effectivement hiatus... supportable à mon sens.
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Jacques
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Message par Jacques »

Bien d'accord. D'ailleurs le contexte ne permet aucun ambigüité entre les deux homophones, tellement l'emploi est différent.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

L'allitération m'a choqué et c'est pour cela que j'ai retrouvé le présent sujet pour m'exprimer.
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