Université

[Jacques]

Le MEDEF, le PS, l'UMP et d'autres sans doute ont selon la presse tenu leur université ou leurs universités, les deux ont cours.
Voici, entre autres, la définition de l'Académie :
Centre d'enseignement supérieur, établi par l'autorité publique, divisé en groupes appelés Facultés, dont chacune délivre des grades au nom de l'État. L'Université de Paris, de Strasbourg, de Bologne.
En clair, une université regroupe plusieurs corps, plusieurs bâtiments d'enseignement supérieur.
Je ne comprends pas comment, par quelle association d'idées, on peut étendre ce mot à un congrès annuel tenu par des syndicats ou des partis politiques. Le Dictionnaire historique n'indique pas cette acception, et ne mentionne rien qui puisse y mener.
Le mot congrès ne fait plus recette puisque, quand on ne lui substitue pas « université », on le transforme en « séminaire », qui pour une fois n'est pas un anglicisme mais un germanisme (Seminar). Pour moi, un séminaire est un établissement religieux où l'on forme de futurs prêtres.
Voilà donc deux questions en une.

[Marc81]

J'ose une explication : université, au Moyen Age = institution chargée de l'enseignement > ensemble de cours et de conférences (par métonymie ?) > ensemble de réunions et de conférences organisées par un parti politique (durant les vacances d'été).

[Jacques]

Je ne cherche pas une définition. La dernière acception que vous donnez, c'est celle des dictionnaires modernes. Elle n'existait pas, par exemple, dans le Petit Robert de 1990. C'est précisément là-dessus que je bute. Je suis en quête d'une explication qui pourrait la justifier, et je n'en trouve pas. L'étymologie et l'histoire du mot à travers les siècles ne permettent pas de l'accréditer.
L'objet de ma question est de savoir si elle est défendable.

[Marc81]

L'étape intermédiaire ne correspond pas à une définition, elle.

Il semble logique que, dans une institution chargée de l'enseignement, on dispense des cours. D'où le passage, par métonymie, de l'établissement aux cours dispensés (de même que l'on est passé de l'établissement au corps enseignant).
Puis, par extension, aux cours organisés en dehors de ces établissements.
Mais il ne s'agit là que d'une tentative d'explication, certainement imparfaite.

[Jacques-André-Albert]

C'est le mot congrès qui est approprié : il signifie rencontre, réunion.

Université, en son origine latine, c'est d'abord l'universalité, l'ensemble, et plus particulièrement la corporation, la compagnie. Au moyen âge s'y ajoute le sens de collège, d'établissement d'enseignement, qui a perduré jusqu'à notre époque, en se restreignant à l'enseignement supérieur.
Dans les années 1980 est apparue la dénomination « université d'été », désignant des conférences ou des cours dispensés en dehors de la période scolaire. C'est donc par abus de langage, et par fanfaronnade, que certains partis politiques ont ainsi baptisé les assemblées qu'ils tiennent dans le courant de l'été, et où l'on n'enseigne rien, puisqu'il ne s'agit que de répéter des idées convenues et des slogans usés pour se reconnaître et se sentir entre gens de la même obédience.

Pour ce qui est de séminaire, il vient du latin seminarium qui signifie pépinière. Si dans les séminaires pris au sens habituel on fait croître de jeunes prêtres, j'ai bien peur que dans les équivalents politiques on n'y rencontre beaucoup de plantes fanées.

[Jacques]

Cher homonyme, vous nous faites une démonstration magistrale et qui me confirme solidement dans mes convictions.
J'apprécie grandement la qualité de l'argumentation.

[Perkele]

J'ai également entendu et lu "convention" pour "congrès".

[Jacques-André-Albert]

Cher homonyme, vous nous faites une démonstration magistrale et qui me confirme solidement dans mes convictions.
J'apprécie grandement la qualité de l'argumentation.

Cher homonyme, vous allez me faire

[Perkele]

Veuillez cesser de faire les Jacques !