D'où vient l'habitude dans les livres anciens de relier par un trait d'union "très" et l'adjectif qualificatif qui le suit ?
Faisait-on de même en écrivant ?
D'où est venue la fin de cette pratique ?
Trait d'union à la mode ancienne
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- Jacques
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L'orthographe s'est modifiée au cours des siècles. Il n'y a pas, je pense, d'explication logique.
Voici ce que dit le dictionnaire de l'Académie :
TRES. Adverbe, qui denote le superlatif, & se joint avec un nom, avec un participe, ou avec un autre adverbe. Bon, meilleur, tres-bon. sage, plus sage, tres-sage. assuré, tres-assuré. tres-connu, tres-estimé. vaillant, plus vaillant, tres-vaillant, tres-bien, tres fort, tres-sagement.
Édition 1694
Vous noterez aussi que l'usage de la majuscule n'est pas celui d'aujourd'hui, on n'en met pas après le point.
C'est ainsi jusqu'à l'édition de 1835 incluse (sixième).
Ce n'est qu'à partir de la septième qu'on le supprime :
TRÈS. Particule qui marque le superlatif absolu, et qui se joint à un adjectif, à un participe ou à un adverbe. Bon, très bon. Mauvais, très mauvais. Très connu. Très estimé. Vaillant, très vaillant. Très bien. Très fort. Très peu. Très sagement. Cet homme est très savant, mais celui-là est plus savant encore. Vous avez fait très sagement.
Édition 1878
Il n'y a pas que le trait d'union qui a changé de mode. Voyez par exemple :
THRESOR. sub. m. Amas d'or & d'argent, ou d'autres choses precieuses, mis en reserve. Riche thresor. thresor inestimable. thresor inépuisable. amasser des thresors. accumuler des thresors. enfoüir des thresors.
On appelle, Chambre du Thresor, Une Jurisdiction establie à Paris pour juger des affaires du Domaine du Roy. Il est Conseiller au Thresor.
On dit figur. que La misericorde de Dieu est un thresor inépuisable. l'Eglise ouvre ses thresors en donnant des Jubilez.
On appelle, Thresoriers de France, Des officiers préposez pour travailler au département des tailles, & pour connoistre de plusieurs autres affaires de finances, du Domaine, des ponts & chaussées & des chemins publics. Thresorier de France on la generalité de Paris, de Roüen, d'Alençon.
La ponctuation aussi est différente. Les accents semblent être distribués au hasard.
Voici ce que dit le dictionnaire de l'Académie :
TRES. Adverbe, qui denote le superlatif, & se joint avec un nom, avec un participe, ou avec un autre adverbe. Bon, meilleur, tres-bon. sage, plus sage, tres-sage. assuré, tres-assuré. tres-connu, tres-estimé. vaillant, plus vaillant, tres-vaillant, tres-bien, tres fort, tres-sagement.
Édition 1694
Vous noterez aussi que l'usage de la majuscule n'est pas celui d'aujourd'hui, on n'en met pas après le point.
C'est ainsi jusqu'à l'édition de 1835 incluse (sixième).
Ce n'est qu'à partir de la septième qu'on le supprime :
TRÈS. Particule qui marque le superlatif absolu, et qui se joint à un adjectif, à un participe ou à un adverbe. Bon, très bon. Mauvais, très mauvais. Très connu. Très estimé. Vaillant, très vaillant. Très bien. Très fort. Très peu. Très sagement. Cet homme est très savant, mais celui-là est plus savant encore. Vous avez fait très sagement.
Édition 1878
Il n'y a pas que le trait d'union qui a changé de mode. Voyez par exemple :
THRESOR. sub. m. Amas d'or & d'argent, ou d'autres choses precieuses, mis en reserve. Riche thresor. thresor inestimable. thresor inépuisable. amasser des thresors. accumuler des thresors. enfoüir des thresors.
On appelle, Chambre du Thresor, Une Jurisdiction establie à Paris pour juger des affaires du Domaine du Roy. Il est Conseiller au Thresor.
On dit figur. que La misericorde de Dieu est un thresor inépuisable. l'Eglise ouvre ses thresors en donnant des Jubilez.
On appelle, Thresoriers de France, Des officiers préposez pour travailler au département des tailles, & pour connoistre de plusieurs autres affaires de finances, du Domaine, des ponts & chaussées & des chemins publics. Thresorier de France on la generalité de Paris, de Roüen, d'Alençon.
La ponctuation aussi est différente. Les accents semblent être distribués au hasard.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Inscription : mar. 11 sept. 2012, 9:16
Merci pour ce long développement. Ainsi, guère de logique là-dedans.
J'ai lu par ailleurs l'an dernier une partie des Mémoires de Monsieur d'Artagnan de Coutilz de Sandras, livre cité par Dumas dans la préface de ses Trois Mousquetaires. On télécharge aisément les Mémoires sur la toile (intéressant pour la comparaison des deux récits) ; l'orthographe en typographie d'origine est assez curieuse et des plus fluctuantes !
J'ai lu par ailleurs l'an dernier une partie des Mémoires de Monsieur d'Artagnan de Coutilz de Sandras, livre cité par Dumas dans la préface de ses Trois Mousquetaires. On télécharge aisément les Mémoires sur la toile (intéressant pour la comparaison des deux récits) ; l'orthographe en typographie d'origine est assez curieuse et des plus fluctuantes !