Progrès de la féminisation des titres

[jarnicoton]

Entendu ce matin sur France-Culture : "une chaperonne".
Je ne l'avais pas encore entendu, à l'inverse de la manequinne.
Quand je pense que je ne songeais pas même à me fâcher, à l'armée, d'être parfois la sentinelle (c'est-à-dire que je m'en fâchais, mais pour d'autres motifs).

[Jacques]

C'est d'autant plus absurde que chaperon est un nom masculin qui ne peut s'appliquer qu'à une femme, tout comme votre sentinelle est un nom féminin qui qualifie exclusivement un homme.

[JR]

Je suis surpris.
Je ne vois pas pourquoi un chaperon devrait nécessairement être de sexe féminin, ni pourquoi une sentinelle ne pourrait être qu'un homme : comment devrait on appeler une femme militaire en faction devant une zone à surveiller ?

[Herdé76]

Pour le chaperon c'est logique, il est nécessairement féminin, de même que l'œunuque est masculin !

[Jacques]

Je suis surpris.
Je ne vois pas pourquoi un chaperon devrait nécessairement être de sexe féminin, ni pourquoi une sentinelle ne pourrait être qu'un homme : comment devrait on appeler une femme militaire en faction devant une zone à surveiller ?

Ces termes ont des origines anciennes, et sont le reflet des mœurs d'une époque. Chaperon est apparu en français en 1131, avec le premier sens de coiffure, puis s'est étendu à une personne servant de duègne à une jeune fille. La duègne était une femme, la personne de chaperon a suivi. Je ne crois pas qu'à l'époque, on aurait envisagé de confier la surveillance d'une nymphette à un homme.
Sentinelle est apparu au XVe siècle, et à cette époque les femmes n'accédaient pas à la fonction militaire. Il est féminin parce qu'il vient de l'italien [far la] sentinella « faire le guet », le mot comme on le voit étant féminin en italien. Dans les ouvrages didactiques modernes, il figure sur la liste des mots féminins qualifiant exclusivement un homme.
Si vous n'êtes pas d'accord, il faut en faire part au Conseil supérieur de la langue française.

[Perkele]

Je suis surpris.
Je ne vois pas pourquoi un chaperon devrait nécessairement être de sexe féminin, ni pourquoi une sentinelle ne pourrait être qu'un homme : comment devrait on appeler une femme militaire en faction devant une zone à surveiller ?

Logique : un sentinelle.

[Jacques]

Et comment féminiser ces mots masculins qui ne s'appliquent qu'à des hommes : bandit, charlatan, escroc, faux-monnayeur, flibustier, garnement, malandrin, margoulin, mercanti, tyran, voyou ? En supposant que la libération des femmes leur donne accès à ces fonctions jadis réservées en exclusivité aux mâles bien sûr.
(J'ai failli ajouter homme d'État, mais notre charte dit qu'on n'a pas le droit d'écrire des mots grossiers).

[JR]

Mais il y a eu des flibustières ! Rares, certes, mais plusieurs :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_pirates
Pour le reste, je comprends votre réponse, mais quand la chose existe, et même si cette existence est imaginaire ou hypothétique, il faut bien la nommer ! Personne n'a jamais vu de sélénite, mais le mot existe.

[Herdé76]

Pirate et corsaire étant déjà utilisables au masculin comme au féminin, car je ne conçois pas piratesse ou corsairesse qui seraient superfétatoires

[TSOS]

Je vous propose: bandite, charlatane, escrocque, fausse-monnayeuse, flibustière, garnemente, malandrine, margouline, tyranne, voyouse...

[Perkele]

IL me semble que voyoute a été créé, il y a pas mal de temps déjà.

[Jacques]

IL me semble que voyoute a été créé, il y a pas mal de temps déjà.

Je le crois aussi.
Après tout, les femmes ont bien fini par devenir conducteur d'autobus ou commissaire de police, pourquoi pas escroc ou charlatan ?

[Manni-Gédéon]

La belle tyranne aux Nérons comparable est pourtant ancienne.
On la trouve dans un vers de Desportes critiqué par Malherbe pour son effet comique certainement involontaire.