Jacques a écrit :Anne, vous reprenez une anecdote qui est probablement un canular, et qu'on attribue à George Sand. L'écrivain avait décidé de rédiger un recueil des fautes d'imprimerie qui avaient frappé ses livres. Le recueil s'intitulait Mes coquilles, et l'imprimeur en avait commis une dans ce titre.
J'ai des doutes.
Moi aussi, mais il y a peut-être un fond de vérité là-dessous. Il est possible que les imprimeurs et les professionnels de la presse, jouant sur la proximité typographique entre
coquille et son équivalent sans q, si j'ose dire, aient utilisé ce terme par dérision, justement pour faire allusion à l'autre mais sans le prononcer. Une coquille, c'est en fait une c... mais avec un Q en trop (et le fait que ce soit justement cette lettre à la sonorité grivoise a pu ajouter au comique). Il y a d'autres exemples - mais ils ne me reviennent pas à l'esprit pour l'instant - de termes apparemment innocents qui désignent en fait un mot obscène.
Le fait que
coquille ait signifié aussi "chose sans valeur" en argot, comme le signale Marc, a pu renforcer cet usage. Quand une étymologie n'est pas clairement établie, il y a souvent une conjonction entre plusieurs origines, qui finissent par fusionner à un moment donné.
Mais l'anecdote du livre de George Sand est très probablement une légende.
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)