INDIGNATIONS 4
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Je ne trouve pas non plus de terme spécifique. Le chroniqueur aurait pu dire : « elle a rendu sa voix plus grave ». Mais parle-t-on vraiment de la « voix » d'une baleine ?
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Le mot voix a été utilisé à dessein pour décrire cet étrange phénomène : l'animal (un bélouga qui vit en captivité), à force de fréquenter les humains a tenté de reproduire par un procédé non identifié les vibrations et intonations de la voix humaine. Il s'agit d'un phénomène unique dans l'histoire de la science. On dirait presque une conversation humaine dans une langue inconnue.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Le verbe pour rendre plus grave est aggraver.
Certes, on l'utilise d'habitude pour parler d'empirer, mais il serait logique qu'aggraver ait la même variété de significations que grave, et en tout cas ce serait toujours moins incorrect, dans notre contexte, que gravir.
En musique, lorsqu'on veut rendre un morceau plus grave, on le baisse (d'un demi-ton, d'un ton, d'une tierce), ou, mieux, on le transpose (au demi-ton, au ton, à la tierce inférieurs).
Mais transposer, si on ne précise pas, peut vouloir dire aggraver comme aigüiser, et si on précise, ça n'est pas plus court que rendre sa voix plus grave.
Certes, on l'utilise d'habitude pour parler d'empirer, mais il serait logique qu'aggraver ait la même variété de significations que grave, et en tout cas ce serait toujours moins incorrect, dans notre contexte, que gravir.
En musique, lorsqu'on veut rendre un morceau plus grave, on le baisse (d'un demi-ton, d'un ton, d'une tierce), ou, mieux, on le transpose (au demi-ton, au ton, à la tierce inférieurs).
Mais transposer, si on ne précise pas, peut vouloir dire aggraver comme aigüiser, et si on précise, ça n'est pas plus court que rendre sa voix plus grave.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
En conclusion, il manque donc une acception à ce verbe aggraver : le vocabulaire courant ne reconnaît pas ce sens logique de rendre un son plus grave, et nous avons un vide lexical ; l'Académie ne le mentionne pas non plus.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
Je ne peux pas m'empêcher de relever, dans ce lien, la baleine « sensée imiter... ». (Pourtant, sur la page en question, c'est bien écrit censée)..Benoît. a écrit :Entendu dans la vidéo de cet article : http://lci.tf1.fr/science/environnement ... 05916.html
"[...]elle a baissé sa voix, elle a gravi sa voix[...]". De mon côté, je ne trouve pour gravir que le sens d'escalader péniblement un pente.
Comment aurait-on pu tourner la phrase pour indiquer à l'aide d'un verbe que le ton de la voix soit devenu plus grave?
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Il y a vraiment des choses qui agacent. Notre banque m'informe que je peux télécharger certains documents sur notre compte. Oui mais, le titre est « Nouveaux Web relevés disponibles ». J'en avais déjà parlé ici. Ensuite, on me dit que je les trouverai dans mon « Espace documents ». Toujours ce tic de langage qui utilise le mot passe-partout espace à propos de n'importe quoi. Là, il s'agit d'une rubrique. Enfin, ces majuscules injustifiées, par exemple : 2 documents Relevé Prestations Santé ; votre Conseiller ZZZ... Il y a encore une faute d'accord : 1 document Extrait de comptes. Un extrait ne concerne qu'un seul compte. Enfin, pour corser le tout, l'accent obligatoire sur mon nom de famille est escamoté.
Cette désinvolture orthographique et lexicale, selon moi, est une impolitesse envers le client.
J'oubliais : prestations santé c'est du petit-nègre ; il manque la préposition de.
Cette désinvolture orthographique et lexicale, selon moi, est une impolitesse envers le client.
J'oubliais : prestations santé c'est du petit-nègre ; il manque la préposition de.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
- Messages : 12918
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Preuve que les indignations sur les mauvais emplois ne datent pas d'aujourd'hui.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Merci Perkele pour ce lien très intéressant.
Au début du XIXe s. au joli-coeur on préférait le mirliflore et au jaque, le docteur ou le fanfaron. Il semblerait que, deux siècles plus tard, nous soyons revenus au point de départ !
Après tout, peut-être n'y avait-t-il là qu'un effet de mode et qu'il suffisait alors de laisser courir le vent sur les tuiles...
En revanche certaines corrections grammaticales sont encore d'actualité.
Merci pour cette découverte.
Au début du XIXe s. au joli-coeur on préférait le mirliflore et au jaque, le docteur ou le fanfaron. Il semblerait que, deux siècles plus tard, nous soyons revenus au point de départ !
Après tout, peut-être n'y avait-t-il là qu'un effet de mode et qu'il suffisait alors de laisser courir le vent sur les tuiles...
En revanche certaines corrections grammaticales sont encore d'actualité.
Merci pour cette découverte.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Vu ce matin sur une chaîne d'information télévisée : au sujet de la location de sapins pour Noël, un sous-titre annonçait :
« la location de sapin garantie que l'arbre soit replanté après Noël ».
Je souligne les deux fautes pour ceux à qui ça ne sauterait pas aux yeux.
« la location de sapin garantie que l'arbre soit replanté après Noël ».
Je souligne les deux fautes pour ceux à qui ça ne sauterait pas aux yeux.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Il me semble que le subjonctif n'est pas fautif. L'indicatif sera est effectivement une garantie d'accomplissement de l'acte, il offre une certitude.
Mais on peut comprendre « Si vous louiez un sapin, vous auriez l'assurance qu'il soit... ».
Mais on peut comprendre « Si vous louiez un sapin, vous auriez l'assurance qu'il soit... ».
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).