Ce n'est pas certain. Dans le prénom Georges, on ne dit pas je-orje ; geôlier ne se dit pas je-olié mais jolié ; Geoffroy se prononce jo et pas ge-o. La lettre E sert à indiquer que la prononciation est jo et pas go.Marc81 a écrit :Sans doute, mais si l'on applique strictement la règle selon laquelle « la voyelle qui précède doit être prononcée séparément », on aboutit à la prononciation [gage-ure]... et non [gajure] !Jacques a écrit :C'est pour éviter ce genre de faute de prononciation que les régularisations orthographiques de 1990 recommandent l'orthographe gageüre ; elle indique bien que le U doit être prononcé.
Fautes très et trop courantes
- Jacques
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Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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Oui, mais pas si cette première voyelle est un E. Si la première voyelle est un E, il est muet et sert à indiquer que le G se prononce J. D'où gageüre (gajur'), mangeüre (manjur'), vergeüre (verjur'), rongeüre (ronjur').
Avec les autres voyelles c'est différent : maïs, typhoïde, androïde, camaïeu... Là on prononce la voyelle qui précède (a, o).
Avec les autres voyelles c'est différent : maïs, typhoïde, androïde, camaïeu... Là on prononce la voyelle qui précède (a, o).
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C'est exactement cela, Claude !Claude a écrit :Marc ne voulait-il pas dire que la première voyelle doit être prononcée lorsque la seconde comporte un tréma ?
Je le répète : selon la règle générale, le tréma indique qu’une lettre doit être prononcée séparément de la lettre précédente (haïr, maïs, etc.). Pourtant, il existe des cas où le tréma se place sur une voyelle qui ne se prononce pas (aiguë, ambiguë).
En 1990, dans un souci de cohérence, il a été proposé de régulariser ces "anomalies" en plaçant le tréma sur la voyelle qui doit être prononcée, d'où la rectification aiguë -> aigüe, etc.
Mais on a cru utile de faire de même avec gageure -> gageüre. Problème : cela suppose que le ü soit prononcé séparément du e qui le précède. D'où la prononciation [gaje-ure]... et non [gajure].
Ces fausses bonnes idées ont, depuis, été abandonnées par l'Académie...
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Nous n'avons donc pas connaissance de la même règle...Jacques a écrit :Oui, mais pas si cette première voyelle est un E. Si la première voyelle est un E, il est muet
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Là n'est pas la question, Jacques. Ce que je pointe du doigt, c'est que l'on a voulu affubler gageure d'un tréma sous le prétexte d'éviter une prononciation défectueuse... et que je doute fort qu'une telle option soit d'une aide quelconque à celui qui serait amené à prononcer ce mot pour la première fois. Sans doute aurait-il été plus judicieux de rectifier la graphie de ce mot en gajure : le problème aurait été réglé une fois pour toutes.Jacques a écrit :Donnez-moi des exemples où E devrait se prononcer séparément et ne serait pas muet.
Dernière modification par Marc81 le mer. 21 nov. 2012, 22:08, modifié 1 fois.
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C'est ce que je dis, Jacques, quand j'explique qu'il y a la règle générale et les exceptions (où le tréma se met sur une voyelle qui ne se prononce pas). D'où la régularisation de 1990, etc.Jacques a écrit :Même dans l'ancienne orthographe, quand on écrivait aiguë, on ne prononçait pas è-gu-e mais è-gu.
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- Jacques
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Je suis bien d'accord pour admettre que de toute façon, celui qui n'a pas appris la prononciation de ces mots se trompera toujours même avec un changement de graphie. Le Conseil supérieur de la langue française, qui est l'auteur de ces régularisations orthographiques, a cru bien faire mais le résultat n'est pas garanti.
Il n'y a pas de méthode idéale, cette mesure était peut-être meilleure que l'autre, mais seulement, hélas ! pour des gens avertis.
Il n'y a pas de méthode idéale, cette mesure était peut-être meilleure que l'autre, mais seulement, hélas ! pour des gens avertis.
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- Jacques-André-Albert
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La solution serait peut-être, comme Marc le suggère, d'introduire l'exception « gajure » qui rejoindrait ces autres exceptions : accueil et orgueil. Vous noterez que, dans les deux cas, le problème vient de la double prononciation du c et du g, occlusive ou fricative.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
Vous n'êtes pas sans ignorer (suite)
Je ne suis sans doute pas le seul à avoir entendu cette enseignante dire sur France-Inter, à 10 h 40, au cours d’une émission traitant de la condition des gens de l’Éducation nationale : « Vous n’êtes pas sans ignorer… ».
J’en reste sans savoir.
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- Jacques
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Cette faute est très largement répandue. C'est le résultat d'une complication inutile. Bien sûr, nous savons tous que la bonne formule est « vous n'êtes pas sans savoir », mais avouons que cette dernière est tarabiscotée. Il serait plus simple et plus logique de dire tout bonnement « vous n'ignorez certainement pas que » ou « vous ne pouvez pas ignorer ».
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- Jacques-André-Albert
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