Certes, et c'est aussi plus joli que si vous aviez suivi la mode des appellations politiquement correctes en parlant de personnes du troisième âge, cette même mode qui appelle personnes de petite taille les nains, hôtesses de caisse les caissières, techniciennes de surface les femmes de ménages, etc.Lezouf a écrit :J'habite depuis 3 ans à Biscarrosse (40) et j'occupe mes loisirs à jardiner, à pêcher, à profiter des bons produits landais, à faire de l'informatique et en donner des cours à des papies et mamies (je sais que c'est un anglicisme mais je trouve que c'est plus joli que vieux et vieilles!).
Euphémismes
Re: Je me présente
Bienvenue, Lezouf !
- JR
- Messages : 1301
- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
- Localisation : Sénart (décédé le 15 mai 2013)
- Contact :
Re: Je me présente
Si je peux me permettre une observation : il y a une trentaine d'années, ma femme a pris la direction d'un service responsable de la propreté des écoles, et qui n'était guère composé que de femmes de ménage.Anne a écrit : techniciennes de surface les femmes de ménages, etc.
Elle a modernisé les méthodes travail, utilisant des produits et du matériel récents. Le personnel qu'elle dirigeait a reçu les formations et obtenu les diplomes correspondants (généralement des CAP).
18 ans plus tard, quand elle a été mutée dans une autre mairie, elle laissait derrière elle des équipes de techniciennes de surface.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
Bienvenue à vous, Lezouf, et merci pour cette présentation sympathique.
L'une de mes filles souffre d'une légère déficience mentale qui l'a empêchée de suivre une scolarité classique. A l'âge adulte, elle a suivi une formation au nom un peu ronflant (genre "assistance technique aux personnes", je ne sais plus très bien) pour désigner le fait d'aller faire le ménage chez des personnes âgées et les aider un peu dans leur vie quotidienne. Elle en est fière. De quel droit irais-je lui dire que ce n'est rien d'autre, en somme, qu'un métier de femme d'ouvrage un peu amélioré? Si ce titre lui permet d'avoir une meilleure image d'elle-même et un meilleur statut social, qui sommes-nous (nous qui avons la chance de ne pas avoir de handicap, de ne pas devoir faire un métier peu valorisé...) pour lui dire le contraire?
Je crois que ce sont les personnes elles-mêmes qui peuvent nous dire comment elles souhaitent qu'on les appelle. Si une personne handicapée trouve moins dégradant que l'on parle de "moins-valide" ou de "non-voyant", je pense que nous devons respecter cela, même si cela peut nous sembler un peu futile. Qui sait comment nous réagirions si nous étions dans le cas?
Je comprends votre irritation, Anne, et je l'ai longtemps partagée. Mais vous savez, c'est plus facile à dire quand on n'est pas soi-même dans le cas. L'expérience m'a appris à un peu nuancer mon jugement.c'est aussi plus joli que si vous aviez suivi la mode des appellations politiquement correctes en parlant de personnes du troisième âge, cette même mode qui appelle personnes de petite taille les nains, hôtesses de caisse les caissières, techniciennes de surface les femmes de ménages, etc.
L'une de mes filles souffre d'une légère déficience mentale qui l'a empêchée de suivre une scolarité classique. A l'âge adulte, elle a suivi une formation au nom un peu ronflant (genre "assistance technique aux personnes", je ne sais plus très bien) pour désigner le fait d'aller faire le ménage chez des personnes âgées et les aider un peu dans leur vie quotidienne. Elle en est fière. De quel droit irais-je lui dire que ce n'est rien d'autre, en somme, qu'un métier de femme d'ouvrage un peu amélioré? Si ce titre lui permet d'avoir une meilleure image d'elle-même et un meilleur statut social, qui sommes-nous (nous qui avons la chance de ne pas avoir de handicap, de ne pas devoir faire un métier peu valorisé...) pour lui dire le contraire?
Je crois que ce sont les personnes elles-mêmes qui peuvent nous dire comment elles souhaitent qu'on les appelle. Si une personne handicapée trouve moins dégradant que l'on parle de "moins-valide" ou de "non-voyant", je pense que nous devons respecter cela, même si cela peut nous sembler un peu futile. Qui sait comment nous réagirions si nous étions dans le cas?
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
- Hippocampe
- Messages : 3113
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
Pour moi il y a une grande différence entre "technicien de surface" et "non-voyant".
"Technicien de surface" est un nom plus valorisant qu'"homme de ménage" et plus en harmonie avec la façon dont on désigne nombre de métiers. De plus lesdits techniciens connaissent des techniques: dans tel cas on utilise tel produit et non tel autre, dans le cas d'un grand magasin, on doit utiliser telle machine...
"Non-voyant" est une expression stupide utilisée par des gens qui trouvent qu'aveugle est un gros mot du fait de leurs propres malaises refoulés. Comme pour les gens qui disent "homme de couleur" ou "renoi" parce qu'ils se sentent racistes, dans leurs cas c'est vrai, s'ils disent "noir" pour parler d'un homme. Comme pour ceux qui disent "un... euh... un Mohamed" pour éviter de dire "un arabe".
"Arabe", "noir" et "aveugle" ne sont ni des gros mots ni des injures. Si j'étais aveugle, je n'apprécierais pas les contorsions sémantiques pour éviter de me qualifier par le mot qui dit clairement ce que je suis (ce que je suis concernant ma vision). Non seulement je souffrirais d'être aveugle mais en plus je souffrirais de constater que des imbéciles évitent de dire le mot. Idem pour nain. Je connais une très petite femme qui n'est pas naine: est-elle une personne de petite taille qui est... qui n'est pas... enfin qui est normale?
Il y a des mots pourris (péjoratifs) et des pensées pourries. Une personne qui évite de dire "aveugle, "nain", ou "noir" évite d'utiliser des mots propres parce qu'elle a des idées pourries.
H
"Technicien de surface" est un nom plus valorisant qu'"homme de ménage" et plus en harmonie avec la façon dont on désigne nombre de métiers. De plus lesdits techniciens connaissent des techniques: dans tel cas on utilise tel produit et non tel autre, dans le cas d'un grand magasin, on doit utiliser telle machine...
"Non-voyant" est une expression stupide utilisée par des gens qui trouvent qu'aveugle est un gros mot du fait de leurs propres malaises refoulés. Comme pour les gens qui disent "homme de couleur" ou "renoi" parce qu'ils se sentent racistes, dans leurs cas c'est vrai, s'ils disent "noir" pour parler d'un homme. Comme pour ceux qui disent "un... euh... un Mohamed" pour éviter de dire "un arabe".
"Arabe", "noir" et "aveugle" ne sont ni des gros mots ni des injures. Si j'étais aveugle, je n'apprécierais pas les contorsions sémantiques pour éviter de me qualifier par le mot qui dit clairement ce que je suis (ce que je suis concernant ma vision). Non seulement je souffrirais d'être aveugle mais en plus je souffrirais de constater que des imbéciles évitent de dire le mot. Idem pour nain. Je connais une très petite femme qui n'est pas naine: est-elle une personne de petite taille qui est... qui n'est pas... enfin qui est normale?
Il y a des mots pourris (péjoratifs) et des pensées pourries. Une personne qui évite de dire "aveugle, "nain", ou "noir" évite d'utiliser des mots propres parce qu'elle a des idées pourries.
H
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
- JR
- Messages : 1301
- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
- Localisation : Sénart (décédé le 15 mai 2013)
- Contact :
Et quand je vais au cinéma, je m'amuse souvent à demander un ticket-vieux (plutôt que senior). Après tout, mieux vaut être vieux, vivant, et expérimenté, que mort jeune stupidement; et en plus, je paye moins cher ! Et puis ça fait sourire l'hotesse de caisse, dont le travail n'est pas toujours très folichon : c'est gagnant-gagnant, comme on dit maintenant.Jacques-André-Albert a écrit :Le chanteur Gilbert Montagné se qualifie lui-même d'aveugle.
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Oui, c'est plus poètique que nomade ou gitan !Jacques-André-Albert a écrit : J'ajouterai « gens du voyage » aux exemples donnés par Anne.
![[sourire] :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je n'aime pas qu'on emploie ces euphémismes ridicules. Je ne me qualifie pas de malentendant, je dis que je suis plus qu'à moitié sourd. Je ne me présente pas comme malvoyant, je dis que j'ai un handicap (ou une infirmité) visuel(le), ou que je suis à moitié aveugle. Enfin, je ne veux pas qu'on me qualifie de cette absurdité : personne à mobilité réduite. Infirme, handicapé, ce sont les mots que j'emploie.cyrano a écrit :Je crois que ce sont les personnes elles-mêmes qui peuvent nous dire comment elles souhaitent qu'on les appelle. Si une personne handicapée trouve moins dégradant que l'on parle de "moins-valide" ou de "non-voyant", je pense que nous devons respecter cela, même si cela peut nous sembler un peu futile. Qui sait comment nous réagirions si nous étions dans le cas ?
J'ai déjà raconté cette anecdote, mais vous n'êtes pas au courant Cyrano. Je corresponds par courriel avec un adhérent de DLF qui ne voit pas. Un jour il m'a écrit : « Je ne me rappelle pas si j'ai payé ma cotisation pour cette année, j'aimerais que tu vérifies ». Sur ma réponse négative il m'écrit de nouveau : « Je m'en acquitte tout de suite, ce n'est pas parce que je suis aveugle que je veux être abonné à l'œil ».
Les gens qui ont la pleine jouissance de leurs possibilités physiques s'imaginent qu'il faut faire des détours et prendre des précautions, cela prouve qu'ils sont gênés. N'ayons pas peur d'appeler les choses par leur nom.
Pour votre fille, c'est une autre situation : lui faire comprendre qu'elle accomplit un travail valorisant, en arrangeant un peu les choses, c'est lui apporter une satisfaction et la mettre en valeur. Mais rappelons-nous qu'il n'y a pas de sot métier, et que chacun de nous, par son travail, apporte une contribution utile à la société (sauf peut-être les politologues et les philosophes, mais allez savoir !). Quand un éboueur est venu chercher ses étrennes, je lui ai dit : « Vous faites un métier utile à la société, merci pour votre travail ». Et c'était sincère.
Les préjugés c'est bon pour les sots. Mon patron n'a jamais compris pourquoi je me considérais comme son égal, et cela l'agaçait beaucoup.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- JR
- Messages : 1301
- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
- Localisation : Sénart (décédé le 15 mai 2013)
- Contact :
Bizarrement, on n'hésite pas à dire "géant" ou "colosse" quand on pourrait dire "homme de grande taille"; pourtant, c'est AUSSI un handicap : essayez donc de vous habiller, de trouver une voiture utilisable, de prendre l'avion, de passer partout sans baisser la tête, si vous dépassez largement les deux mètres ! Déjà, avec mon petit mètre quatre vingt cinq, je suis souvent à la limite !
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
- JR
- Messages : 1301
- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
- Localisation : Sénart (décédé le 15 mai 2013)
- Contact :
DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN DE 1789Jacques a écrit : Mon patron n'a jamais compris pourquoi je me considérais comme son égal, et cela l'agaçait beaucoup.
Article premier
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'y pensais justement en écrivant mon message. Et la religion catholique dit quelque chose de semblable (cet énergumène se collait une étiquette chrétienne, en qualité de président d'un Comité français des patrons catholiques).JR a écrit :DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN DE 1789Jacques a écrit : Mon patron n'a jamais compris pourquoi je me considérais comme son égal, et cela l'agaçait beaucoup.
Article premier
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Hippocampe
- Messages : 3113
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
De même que, si on n'ose pas se moquer ouvertement d'un nain, on n'hésitera pas à le faire avec un géant, avec des plaisanteries du genre « il fait beau là-haut ? », et pourtant, les personnes de très grande taille souffrent autant de leur handicap que celles qui son en dessous de la moyenne.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
-
- Messages : 1230
- Inscription : mar. 11 sept. 2012, 9:16
Ce qui témoigne bien de la sottise humaine, car il est beaucoup moins risqué de se moquer d'un nain que d'un géant.
Dans mon coin de campagne les paysans disent "paysan", et non pas "exploitant agricole".
Et les chasseurs, dont je ne suis pas, disent "chasseurs" et non "régulateurs de la faune"... mais c'est une autre histoire !
Dans mon coin de campagne les paysans disent "paysan", et non pas "exploitant agricole".
Et les chasseurs, dont je ne suis pas, disent "chasseurs" et non "régulateurs de la faune"... mais c'est une autre histoire !
Je ne dis pas qu'il faut dire malentendant etc., je dis que, pour ma part, je respecterai toujours le choix de la personne concernée. J'ai aussi connu une personne aveugle qui rigolait de ces euphémismes et qui disait sans détours, dans un grand éclat de rire: "Qu'on m'appelle aveugle ou non-voyant, ça ne me rendra pas la vue!" J'aime à penser que, si j'étais dans le cas, je réagirais avec autant d'humour et de lucidité, mais à vrai dire je n'en sais rien. Tant mieux pour vous, Jacques, si vous réagissez également ainsi, cela vous honore.
Mais j'ai aussi entendu un jour, lors d'une conférence, des personnes handicapées plaider pour qu'on ne les étiquette pas de la sorte et dire que "moins-valide" permet de mieux prendre en compte toute une série de situations intermédiaires (car il y a effectivement des personnes qui sont moins valides que d'autres ou qu'avant, sans être dans une situation de handicap grave). C'est un argument comme un autre.
Evidemment, ce principe de respect du choix de la personne ne vaut que dans des relations individuelles. Quand on parle de cette situation en général, il faut bien faire un choix. Idéalement, il faudrait que les organisations représentatives de ces personnes prennent position et nous disent si c'est quelque chose d'important pour elles ou non.
Mais j'ai aussi entendu un jour, lors d'une conférence, des personnes handicapées plaider pour qu'on ne les étiquette pas de la sorte et dire que "moins-valide" permet de mieux prendre en compte toute une série de situations intermédiaires (car il y a effectivement des personnes qui sont moins valides que d'autres ou qu'avant, sans être dans une situation de handicap grave). C'est un argument comme un autre.
Evidemment, ce principe de respect du choix de la personne ne vaut que dans des relations individuelles. Quand on parle de cette situation en général, il faut bien faire un choix. Idéalement, il faudrait que les organisations représentatives de ces personnes prennent position et nous disent si c'est quelque chose d'important pour elles ou non.
C'est un cas un peu différent: ce n'est pas un simple euphémisme pour "gitans" ou autre, mais un terme collectif (et, au passage, euphémistique, c'est exact) qui permet de désigner l'ensemble des populations traditionnellement nomades: gitans, tziganes, romanichels, manouches... En ce sens, il me paraît donc avoir son utilité.J'ajouterai « gens du voyage » aux exemples donnés par Anne.
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'avais bien saisi votre embarras, que je comprends. De toute façon les intéressés réagissent différemment. Pour ce qui me concerne je n'y vais pas par quatre chemins, j'appelle un chat un chat, mais d'autres sont peut-être susceptibles sur le choix des mots.cyrano a écrit :Evidemment, ce principe de respect du choix de la personne ne vaut que dans des relations individuelles. Quand on parle de cette situation en général, il faut bien faire un choix. Idéalement, il faudrait que les organisations représentatives de ces personnes prennent position et nous disent si c'est quelque chose d'important pour elles ou non.
Pour ce qui est des associations, détrompez-vous : un jour un autre adhérent de DLF, handicapé (moteur je pense) m'a interrogé parce qu'il était très agacé de lire dans les revues de ces associations « les personnes en situation de handicap » et il me demandait des conseils sur l'orthodoxie de l'euphémisme. Muni des arguments que je lui fournisssais, il se proposait de leur écrire afin de faire cesser cet emploi qu'il jugeait grotesque. Ce qui indiquerait que ces organismes soient encore plus portés que quiconque vers les précautions de langage.
Pour reprendre l'exemple de votre ami, en ce qui me concerne j'ai coutume de dire Je suis comme la Tour Eiffel, on me visite mais je ne me déplace pas. Cela fait sourire les interlocuteurs et les met à l'aise.
Le seul conseil qu'on puisse donner est : soyez naturels et faites comme si vous aviez affaire à quelqu'un de « normal ».
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).