"propice aux malheurs" : CORRECT ou PAS CORRECT ?

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Mickaël
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"propice aux malheurs" : CORRECT ou PAS CORRECT ?

Message par Mickaël »

Auriez-vous une expression meilleure que "cette période est propice aux malheurs" ?
Cette expression n'est pas correcte à mon avis, car "propice" a habituellement un sens exclusivement positif.
Mickael
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Jacques
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Message par Jacques »

Vous avez raison, mais c'est la même chose avec favorable. Nous sommes devant une difficulté majeure. Cette période propre à engendrer des malheurs.
Nous somme toujours confrontés à cette difficulté : on nous pose des questions sur un bout de phrase extrait de son contexte. Le contexte est indispensable pour un meilleur jugement.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

"appropriée" ; "prédisposée" ; "laisse le champ libre" ; "vulnérable"
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Hippocampe
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Message par Hippocampe »

Auriez-vous une expression meilleure que
"cette période est propice aux malheurs" ?

Oui, c'est facile:
"cette période est propice aux bonheurs".
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
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Hippocampe
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Message par Hippocampe »

Cette expression n'est pas correcte à mon avis, car "propice" a habituellement un sens exclusivement positif.

Et alors? Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
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JR
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Message par JR »

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François Rabelais
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Perkele
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Message par Perkele »

La conjoncture ouvre les portes au malheur / fait le lit du malheur /

En cette période, les conditions sont réunies pour faire germer le malheur
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Herdé76
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Message par Herdé76 »

Propice aux malheurs : bel oxymore quand même !!
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shokin
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Message par shokin »

Il me semble que c'est le même genre de figure de style que :

C'est à cause de toi que j'ai survécu. :lol:

Grâce à ton ivresse, la voiture a fini à la ferraille. :P

Est-ce que l'évolution des sens des mots (notamment via des figures de style) est une erreur ? :?:
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Herdé76
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Message par Herdé76 »

...cette obscure clarté qui tombe des étoiles ... (malheureusement ce n'est pas de moi)
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shokin
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Message par shokin »

Est-ce que je me trompe si je dis que certaines figures de styles contribuent à l'évolution des relations entre signifiants et signifiés ?

Quelqu'un peut-il me narrer l'histoire de la métaphore ou de l'oxymore ?
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Jacques
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Message par Jacques »

L'oxymore est une apparente contradiction de mots, une fausse antinomie.
Je reprends toujours les mêmes exemples, mais vous ne les avez jamais vus étant donné votre récente inscription :
– c'est un cousin éloigné qui habite près de chez moi
– il regardait ses descendants qui montaient l'escalier
– pauvre petite fille riche (chanson de Claude François)
– la bonne des voisins est mauvaise
Dans ces exemples, l'un des deux constituants de l'oxymore est pris au sens figuré, et la contradiction n'est pas sémantique, il n'y a pas opposition de sens.
La métaphore désigne une chose ou un être par le nom d'une autre chose à laquelle on l'identifie par ressemblance : mon voisin est un hercule. Ils achetèrent de leut vie une nuit à Cléopatre (J.-J. Rousseau). Ce n'est pas la nuit proprement dite qu'ils achètent, mais le droit de passer une nuit.
Le Tigre (Clemenceau).
Il me semble bien qu'il y a métaphore quand on parle de la grande faucheuse (la mort).
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Je connais une définition moins étendue du mot oxymore. Mes professeurs m'ont toujours dit que c'était la réunion étroite de deux mots de sens opposé. Le deux mots sont souvent un nom et un adjectif. On cite généralement, outre la fameuse clarté obscure, soleil noir ou bourgeois gentilhomme (qui est une contradiction insoluble puisqu'un gentilhomme est noble de naissance).
La question de Shokin est cependant plus vaste puisqu'il demande un historique de ces deux figures de style. Je crois que cette question pourrait faire l'objet d'un gros volume.
La métaphore remonte à la plus haute antiquité ; je pense que l'oxymore aussi, mais c'est à vérifier, la figure est tout de même plus rare. La métaphore est très productive. Les insultes et les compliments y puisent allègrement. On est un âne ou un aigle, un singe ou un lion. Beaucoup sont lexicalisées : les pieds d'une table sont des pieds métaphoriques ; notre tête est une amphore, un pot en terre cuite, car telle est l'origine du mot testa, etc.
L'oxymore a produit quelques expressions aussi, mais elles ne me viennent pas à l'esprit. On peut probablement citer « briller par son absence », qui relève peut-être plus de l'antithèse que de l'oxymore.
Dernière modification par Klausinski le ven. 04 janv. 2013, 19:04, modifié 1 fois.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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shokin
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Message par shokin »

Dans T'es un chou, même si tu as fait chou blanc., y a-t-il deux métaphores ? (une femme parlant à un homme, qui n'a pas cuisiné)
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Jacques
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Message par Jacques »

Klausinski a écrit : L'oxymore a produit quelques expressions aussi, mais elles ne me viennent pas à l'esprit. On peut probablement citer « briller par son absence », qui relève peut-être plus de l'antithèse que de l'oxymore.
Je veux entendre le silence, devenu un classique, et qui procède de la même opposition.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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