Rhétorique ou pas ?
- Jacques
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Rhétorique ou pas ?
Débat entre deux personnes, un homme et une femme (F.B.) à la télévision, sur un sujet d'actualité.
L'homme s'adresse à F.B. : « Il y a actuellement en France 50 000 enfants qui vivent [...], et toi qui aimes tant les enfants, ils ont le droit d'avoir les mêmes droits... ».
Il y a évidemment cette répétition du mot droit, mais ce qui m'intéresse c'est ce passage : Et toi qui aimes tant les enfants, ils ont le droit...
A priori, il y a là pour le profane une sacrée faute de construction qui saute du coq à l'âne, mais je me demande si cette rupture syntaxique ne ferait pas partie des figures de rhétorique.
L'homme s'adresse à F.B. : « Il y a actuellement en France 50 000 enfants qui vivent [...], et toi qui aimes tant les enfants, ils ont le droit d'avoir les mêmes droits... ».
Il y a évidemment cette répétition du mot droit, mais ce qui m'intéresse c'est ce passage : Et toi qui aimes tant les enfants, ils ont le droit...
A priori, il y a là pour le profane une sacrée faute de construction qui saute du coq à l'âne, mais je me demande si cette rupture syntaxique ne ferait pas partie des figures de rhétorique.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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Ne serait-ce pas une connexion logique remplaçant la cohérence syntaxique, comme dans les exemples données dans l'article de Wikipédia ?
« Étourdie, ivre d'empyreumes,
Ils m’ont, au murmure des neumes,
Rendu des honneurs souverains. »
— Paul Valéry, La Pythie
« Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé… » - Félix Leclerc
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Jacques
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Il y avait aussi cette publicité qui, à une époque, faisait fureur : Moi, mes gencives c'est du béton.
Effectivement, ces constructions ont un air de famille. Je ne dirai pas que je suis vraiment choqué par la citation que je donne, mais que je m'interroge sur son orthodoxie. Quoi qu'il en soit soit, il y a tout de même dans tous ces cas une hardiesse de style.
Effectivement, ces constructions ont un air de famille. Je ne dirai pas que je suis vraiment choqué par la citation que je donne, mais que je m'interroge sur son orthodoxie. Quoi qu'il en soit soit, il y a tout de même dans tous ces cas une hardiesse de style.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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L'anacoluthe bouleverse la syntaxe : Le nez de Cléopatre, s'il eût été plus court, la face du monde aurait été changée.
C'est l'ordre des membres de phrase qui change de position, mais dans ma citation il n'y a pas de lien entre les éléments. On attendrait : Toi qui aimes les enfants, tu devrais admettre qu'ils ont les mêmes droits...
C'est l'ordre des membres de phrase qui change de position, mais dans ma citation il n'y a pas de lien entre les éléments. On attendrait : Toi qui aimes les enfants, tu devrais admettre qu'ils ont les mêmes droits...
Dernière modification par Jacques le sam. 26 janv. 2013, 11:07, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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Oui, dans l'exemple de Cléopatre la construction logique était : Si le nez de Cléopatre eût été plus court... Je crois que finalement, c'en est bien une dans mon exemple, car je trouve ceci dans mon dictionnaire de rhétorique :Perkele a écrit :Je croyais que l'anacoluthe désignait une rupture dans la construction...
Je crois que, tout d'un coup, toucher le fond, si on n'a pas fait cette expérience on ignore que c'est une maladie... (phrase de F. Nourrissier). Je me demande s'il ne parle pas de la maladie alcoolique.
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- Klausinski
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