Est ce que le conditionnel futur existe?
Est ce que le conditionnel futur existe?
Bonjour,
pouvez vous me dire si la conjugaison est correct dans l'extrait de la chanson d'Hélène Rolles "Le Temps de nos 16 ans"?
Ils sont tellement loin, nos 16 ans
Mais je pense toujours à toi
Je rêve qu'un beau jour comme avant
Tu me prendras dans tes bras
Tu me diras
Que tu m'aimeras --->>conditionnel futur!
Que notre amour
Durera toujours
Et moi, je te croirai
Tu me diras
Que tu m'aimeras
Que notre amour
Durera toujours
Et moi, je te croirai
Cordialement
pouvez vous me dire si la conjugaison est correct dans l'extrait de la chanson d'Hélène Rolles "Le Temps de nos 16 ans"?
Ils sont tellement loin, nos 16 ans
Mais je pense toujours à toi
Je rêve qu'un beau jour comme avant
Tu me prendras dans tes bras
Tu me diras
Que tu m'aimeras --->>conditionnel futur!
Que notre amour
Durera toujours
Et moi, je te croirai
Tu me diras
Que tu m'aimeras
Que notre amour
Durera toujours
Et moi, je te croirai
Cordialement
- petit arbre
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Bonsoir,
Il n'existe pas "conditionnel futur", mais conditionnel présent et conditionnel passé.
Le futur et le conditionnel présent ont le même radical terminé en R, et des terminaisons différentes. Le conditionnel présent a les mêmes terminaisons comme l'imparfait de l'indicatif (-ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient).
petit arbre
Il n'existe pas "conditionnel futur", mais conditionnel présent et conditionnel passé.
Le futur et le conditionnel présent ont le même radical terminé en R, et des terminaisons différentes. Le conditionnel présent a les mêmes terminaisons comme l'imparfait de l'indicatif (-ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient).
petit arbre
- Klausinski
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Il n'y a pas de conditionnel dans la chanson que vous citez et il n'y a de raison qu'il y en ait. Le futur est très bien employé, les phrases sont correctes. Le rêve n'implique pas nécessairement le conditionnel. Pensez à la traduction du discours de Martin Luther King :
Je rêve que, un jour, sur les rouges collines de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.
Je rêve que, un jour, sur les rouges collines de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
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Le mode conditionnel n'est pas utilisé que pour l'expression de la condition, il permet aussi de formuler au style indirect le futur dans le passé : Elle m'a dit (il y a trois jours) que je SERAIS comme un coq en pâte (une heure après, le surlendemain... ou l'année prochaine !) Style direct : Tu seras comme un coq en pâte !
Dans la chanson d’Hélène ROLLES « aimeras » est un futur simple dépendant d’un verbe principal « rêve » qui évoque l’irréel de par son sens, mais aucun de ces deux verbes n’est conjugué au mode conditionnel. On peut d’ailleurs dire aussi : « Je SAIS qu’un beau jour tu m’AIMERAS. » Dans la bouche, à l’esprit, de celle ou de celui qui formule cette affirmation je ne pense pas que la notion d’incertitude intervienne. Par contre toute autre personne (lecteur, auditeur) est consciente que le futur n’est pas sûr.
Selon moi, puisque Hélène ROLLES rêve, elle aurait dû employer les verbes « prendre », « dire » au subjonctif (Je rêve qu’un beau jour… tu me prennes.., tu me dises…)
« Aimeras » est très ambiguë : il s’agit soit d’exprimer un présent par rapport à un futur, soit un futur par rapport à un futur à partir d’un verbe principal au présent, mais dont le sens évoque l’irréel !
1) La phrase peut correspondre à un style direct : (Je rêve
Un beau jour tu me diras : « Je t’aime »
2) Mais elle peut aussi se référer à : (Je rêve
Un beau jour tu me diras « Je t’aimerai [quand tu auras changé] ». (Disposition d’esprit quelque peu difficile à imaginer, le rêve lui-même contenant l’hypothèse de son irréalisme !)
En employant le style indirect, Hélène aurait dû écrire, pour l’hypothèse 1 : Je rêve que tu me dises un beau jour que tu m’aimes.
Pour l’hypothèse 2 : Je rêve que tu me dises un beau jour que tu m’aimeras [quand j’aurai changé].
Dans la chanson d’Hélène ROLLES « aimeras » est un futur simple dépendant d’un verbe principal « rêve » qui évoque l’irréel de par son sens, mais aucun de ces deux verbes n’est conjugué au mode conditionnel. On peut d’ailleurs dire aussi : « Je SAIS qu’un beau jour tu m’AIMERAS. » Dans la bouche, à l’esprit, de celle ou de celui qui formule cette affirmation je ne pense pas que la notion d’incertitude intervienne. Par contre toute autre personne (lecteur, auditeur) est consciente que le futur n’est pas sûr.
Selon moi, puisque Hélène ROLLES rêve, elle aurait dû employer les verbes « prendre », « dire » au subjonctif (Je rêve qu’un beau jour… tu me prennes.., tu me dises…)
« Aimeras » est très ambiguë : il s’agit soit d’exprimer un présent par rapport à un futur, soit un futur par rapport à un futur à partir d’un verbe principal au présent, mais dont le sens évoque l’irréel !
1) La phrase peut correspondre à un style direct : (Je rêve
![[sourire] :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
2) Mais elle peut aussi se référer à : (Je rêve
![[sourire] :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
En employant le style indirect, Hélène aurait dû écrire, pour l’hypothèse 1 : Je rêve que tu me dises un beau jour que tu m’aimes.
Pour l’hypothèse 2 : Je rêve que tu me dises un beau jour que tu m’aimeras [quand j’aurai changé].
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Bizarrement, la tournure « rêver que + subj. », très courante à l'oral (« je rêve qu'il s'en aille ») n'est pas relevée par les dictionnaires que j'ai consultés (Le Grand Robert, le TLFi, le dictionnaire de l'Académie, 8e édition). Le dictionnaire des Pièges et difficultés de la langue française, de Girodet, précise ceci : « avec que et l'indicatif, [rêver] signifie « voir en rêve » ; il n'est pas dit que le verbe puisse se construire avec le subjonctif, mais d'après les emplois que l'on entend couramment, « rêver que » suivi du subjonctif serait plutôt synonyme de « souhaiter ». Comparez « je rêve qu'il me dise je t'aime » et « je rêve qu'il me dis je t'aime ». Il y a peut-être eu contamination entre les deux verbes.André (Georges, Raymond) a écrit :Selon moi, puisque Hélène ROLLES rêve, elle aurait dû employer les verbes « prendre », « dire » au subjonctif (Je rêve qu’un beau jour… tu me prennes.., tu me dises…)
« Aimeras » est très ambiguë : il s’agit soit d’exprimer un présent par rapport à un futur, soit un futur par rapport à un futur à partir d’un verbe principal au présent, mais dont le sens évoque l’irréel !
AJOUT. Je crois voir ce qui rend le texte de la chanson ambigu. On n'a pas l'impression que la chanteuse parle d'un rêve – car ce dont on rêve, on l'a sous les yeux et on en parle généralement au présent –, on a l'impression qu'elle exprime un souhait, ce que le « un beau jour » paraît confirmer. Dans ce cas, la traduction des propos de Martin Luther King est également ambiguë… Mais comme je l'ai dit, je n'ai relevé la construction avec le subjonctif dans aucun dictionnaire. Sans doute l'indicatif est-il plus académique.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Il me semble que je rêve dans le sens de je désire est suivi d'un COI plutôt que d'une subordonnée au subjonctif : je rêve d'une vie meilleure, elle rêve d'une maison à la campagne.
Si vous ne trouvez rien dans les livres de référence à propos de ce subjonctif, c'est probablement qu'il s'agit d'une tournure familière, sinon populaire.
Dans cette acception, le Larousse des difficultés donne les exemples : il rêve de la fortune, il rêve d'être riche. Et toujours pas trace d'un emploi suivi du subjonctif.
Si vous ne trouvez rien dans les livres de référence à propos de ce subjonctif, c'est probablement qu'il s'agit d'une tournure familière, sinon populaire.
Dans cette acception, le Larousse des difficultés donne les exemples : il rêve de la fortune, il rêve d'être riche. Et toujours pas trace d'un emploi suivi du subjonctif.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
C'est aussi mon avis, Jacques. D'ailleurs, comme très souvent les formes du subjonctif ne se distinguent pas de celles de l'indicatif, le fait d'admettre que le subjonctif est correct créerait un grand nombre d’ambiguïtés. Ainsi, « je rêve qu'il me quitte » pourrait aussi bien être l'expression d'une angoisse que d'un désir.
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(Kafka, cité par Mauriac)
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Merci de l’intérêt que vous portez aux élucubrations d’un nouvel inscrit.
D’accord avec le souhait exprimé par le verbe « rêver » dans la chanson ! Ce qui irait dans le sens de l’emploi du subjonctif pour « prendre » et « dire » ! Mais je ne m’étais pas posé ce problème… persuadé que j’étais spontanément de la correction de cet emploi : quelques recherches que je viens de faire ne me permettent pas de trancher.
L’argument consistant à évoquer certaines formes identiques de l’indicatif et du subjonctif ne me semble, par contre, pas probant : il pourrait conduire à renoncer à tout emploi du subjonctif !
D’accord avec le souhait exprimé par le verbe « rêver » dans la chanson ! Ce qui irait dans le sens de l’emploi du subjonctif pour « prendre » et « dire » ! Mais je ne m’étais pas posé ce problème… persuadé que j’étais spontanément de la correction de cet emploi : quelques recherches que je viens de faire ne me permettent pas de trancher.
L’argument consistant à évoquer certaines formes identiques de l’indicatif et du subjonctif ne me semble, par contre, pas probant : il pourrait conduire à renoncer à tout emploi du subjonctif !
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Je me rends compte que je ne vous ai pas souhaité la bienvenue. Soyez donc le bienvenu, André. N'hésitez pas, si vous en avez l'envie, à vous présenter dans la section qui convient.
Bien sûr, il y a déjà beaucoup d’ambiguïtés en français, mais y a-t-il des cas où l'emploi du subjonctif à la place de l'indicatif change complètement le sens du verbe ? Je pose la question sincèrement. Il ne s'en présente pas à mon esprit, pour le moment.André (Georges, Raymond) a écrit :L’argument consistant à évoquer certaines formes identiques de l’indicatif et du subjonctif ne me semble, par contre, pas probant : il pourrait conduire à renoncer à tout emploi du subjonctif !
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(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
Au fait, est-ce que, en français et comme je l'avais appris, le conditionnel est un mode au même titre que l'indicatif, le subjonctif et l'impératif ?
Je me demande car, dans certains livres, on voit le mode indicatif constitué de dix temps grammaticaux : les huit habituels, auxquels s'ajoutent le conditionnel présent et le conditionnel passé.
![[choqué] :shock:](./images/smilies/icon_eek.gif)
Je me demande car, dans certains livres, on voit le mode indicatif constitué de dix temps grammaticaux : les huit habituels, auxquels s'ajoutent le conditionnel présent et le conditionnel passé.
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