Auxiliaire des verbes d'action

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Jacques-André-Albert
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Auxiliaire des verbes d'action

Message par Jacques-André-Albert »

Je pense avoir déjà évoqué ce sujet ici.
L'école nous a appris à employer l'auxiliaire avoir pour les verbes d'état, et l'auxiliaire être pour les verbes d'action. J'ai déjà rapporté ce que j'ai entendu ici, dans les campagnes, sur l'usage qui est fait de ces deux auxiliaires, le premier servant à exprimer l'action, et le second son résultat.
Exemples : le facteur est passé ? Oui, il a passé à dix heures.

Or, je viens de trouver un exemple dans un poème de Hugo, Oceano nox :

« Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue. »

Avec un peu d'attention, on pourrait certainement en trouver d'autres.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est un bel exemple, et qui ne choque pas. Mais j'avoue que pour l'instant je n'en vois pas d'autre.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Anne
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Message par Anne »

Si l'auxiliaire être avec le verbe disparaître ne choque pas, c'est, à mon avis, parce que le verbe apparaître se construit déjà avec celui-là.

Par contre, pour ce qui est de l'auxiliaire avoir avec passer, quand je lis cette phrase "le facteur a passé", je ne peux pas m'empêcher de voir l'image du facteur sur son lit de mort.
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Jacques
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Message par Jacques »

Anne a écrit :Pour ce qui est de l'auxiliaire avoir avec passer, quand je lis cette phrase "le facteur a passé", je ne peux pas m'empêcher de voir l'image du facteur sur son lit de mort.
J'ai pensé la même chose en lisant la phrase.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Ce n'est pas plutôt « il a mouru » ? :wink:
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
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Jacques
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Message par Jacques »

Jacques-André-Albert a écrit :Ce n'est pas plutôt « il a mouru » ? :wink:
Dans mon dialecte maternel : il a cassé sa pipe. Ou encore, il a passé l'arme à gauche.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Marc81
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Message par Marc81 »

Anne a écrit :Si l'auxiliaire être avec le verbe disparaître ne choque pas, c'est, à mon avis, parce que le verbe apparaître se construit déjà avec celui-là.

Par contre, pour ce qui est de l'auxiliaire avoir avec passer, quand je lis cette phrase "le facteur a passé", je ne peux pas m'empêcher de voir l'image du facteur sur son lit de mort.
Pour le coup, l'Académie note : "Par euphémisme, en parlant de personnes. Mourir. Elle a disparu prématurément. Il est aujourd'hui disparu."
Mon site Parler français sur les difficultés de la langue française
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Ignorant ce qui a été dit sur ce sujet avant octobre 2012, j’éprouve quelques scrupules à observer qu’il n’a pas été épuisé ici... à mon sens !
Il me semble me souvenir de professeurs de français expliquant que l’emploi des auxiliaires ne répondait pas toujours à des règles claires et reconnues par tous.
En allemand c’est un peu plus strict : on emploie systématiquement « sein » (être) pour les verbes exprimant un changement de lieu ou d’état (verbes d’action), auxquels il faut ajouter « sein » lui-même et « bleiben » (rester).
En français « rester », qui exprime l’état, demande, comme son équivalent allemand et en contradiction avec la règle, l’auxiliaire « être ».
Mais le français possède surtout un nombre non négligeable de verbes d’action (Courir, sauter, marcher, trotter, déambuler, skier, voler, nager…) qui s’emploient avec « avoir »… et conduisent les apprentis germanistes francophones à des erreurs !
Est-ce que je pèche par omission si je ne vois guère que deux règles indiscutables en la matière ? 1) Les verbes pronominaux (essentiellement ou non) s’emploient avec l’auxiliaire « être ». 2) Les verbes transitifs demandent l’auxiliaire « avoir ».
Je ne veux évidemment pas dire qu'on aurait le droit de faire n'importe quoi avec les autres !
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