Savoir gré
- Jacques-André-Albert
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Mais ces observations doivent tenir compte des variations régionales dont parle cyrano ; le Nord a tendance à prononcer légèrement è la finale des participes passés du premier groupe, la Franche-Comté ferme des è que le pllus grande partie de la France ouvre : je suis allé deux fois en vacances d'hiver dans le Jura, et on y parlait de la nége.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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Dans les Ardennes françaises aussi les è comme celui de neige se transforment dans certains mots en é très appuyé, et avec un accent tonique prononcé.Jacques-André-Albert a écrit : je suis allé deux fois en vacances d'hiver dans le Jura, et on y parlait de la nége.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Ce que vous dites me surprend un peu. Non pas sur les différences de prononciation entre le é/è plus ou moins ouvert ou fermé selon les régions, mais sur le cas précis de les/des.
J'ai encore fait attention tout à l'heure en écoutant les infos à la télé française: dans "les soldats français...", j'entends quelque chose qui est beaucoup plus proche à mon oreille de lait que de lé.
Pour ma part, je prononcerais "dé" si je voulais gentiment me moquer de quelqu'un qui parle français avec un accent espagnol: "Oune minoute, nous avons dé pétits problèmes...". C'est ainsi que s'exprime par exemple le général Alcazar dans les albums de Tintin (mais il est vrai que Hergé était belge...).
J'ai encore fait attention tout à l'heure en écoutant les infos à la télé française: dans "les soldats français...", j'entends quelque chose qui est beaucoup plus proche à mon oreille de lait que de lé.
Pour ma part, je prononcerais "dé" si je voulais gentiment me moquer de quelqu'un qui parle français avec un accent espagnol: "Oune minoute, nous avons dé pétits problèmes...". C'est ainsi que s'exprime par exemple le général Alcazar dans les albums de Tintin (mais il est vrai que Hergé était belge...).
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je crois qu'en fait, d'une part nous ne prêtons pas attention à cette petite différence de prononciation quand nous écoutons la télévision, d'autre part la nuance n'est pas aussi marquée entre è et é que dans des mots comme fête ou métro, et qu'il peut y avoir un son intermédiaire que l'oreille perçoit mal.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Islwyn
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En effet, j'ai remarqué il y a longtemps qu'avec les mots en /ɛ/ (lait, dais, mais, paix, etc.) il y a une forte tendance à rapprocher ce son au /e/ de, p. ex., assez, mangé, porter, sans pourtant le fermer tout à fait. « Son intermédiaire », c'est bien ça, et dont je ne sais pas comment représenter la phonologie.Jacques a écrit :Je crois qu'en fait, d'une part nous ne prêtons pas attention à cette petite différence de prononciation quand nous écoutons la télévision, d'autre part la nuance n'est pas aussi marquée entre è et é que dans des mots comme fête ou métro, et qu'il peut y avoir un son intermédiaire que l'oreille perçoit mal.
Oui, vous résumez bien mon sentiment.Jacques a écrit :Je crois qu'en fait, d'une part nous ne prêtons pas attention à cette petite différence de prononciation quand nous écoutons la télévision, d'autre part la nuance n'est pas aussi marquée entre è et é que dans des mots comme fête ou métro, et qu'il peut y avoir un son intermédiaire que l'oreille perçoit mal.
La question était posée au départ par Islwyn, qui est non-francophone. Dans une optique pédagogique d'apprentissage du français langue étrangère, j'aurais tendance, si un élève me posait la question, à répondre dans un premier temps que ces articles se prononcent lè/dè, quitte à lui dire (plus tard) ou à le laisser découvrir par lui-même que le son n'est pas aussi ouvert que dans fête par exemple. Mais on peut tout aussi bien partir d'une prononciation plutôt de é fermé et faire le chemin en sens inverse.
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- Manni-Gédéon
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J'ai toujours entendu et prononcé lé et dé, mais en chant lyrique, j'ai appris à prononcer lè et dè. J'ai donc une prononciation différente suivant si je parle ou si je chante.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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