Je suis d'accord avec vous (et avec Jacques), l'emprunt au contexte musical est l'hypothèse la plus logique. Je faisais confiance au Robert, qui mentionne la locution à l'adjectif final et non pas au substantif, en me disant qu'il devait y avoir des raisons à cela, mais sans avoir moi-même recherché l'origine de l'expression. Mais c'est peut-être tout simplement une erreur du dictionnaire...Klausinski a écrit :Je penche pour deux interprétations : ou la tournure a été consciemment empruntée au vocabulaire musical et fut d'abord une métaphore, ou la tournure a été lue dans un contexte musical et a été comprise dans un sens général. Il est même possible que les deux interprétations soient correctes.
Au final, à la base
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
Dans le domaine musical, s'agissant d'un examen en deux parties, on parle d'éliminatoire et de final. Dans ce cas-là, je vois une ellipse d'examen éliminatoire et d'examen final. (Bien sûr, il faut réussir l'éliminatoire pour pouvoir se présenter au final.)
Cet emploi du mot s'apparente à du jargon et il ne justifie en aucun cas celui de l'expression au final pour à la fin, au bout du compte, etc.
Cet emploi du mot s'apparente à du jargon et il ne justifie en aucun cas celui de l'expression au final pour à la fin, au bout du compte, etc.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je garde de la méfiance, malgré l'explication trouvée par Klausinski, car il fait l'objet d'un emploi abusif, en qualité et en quantité
– en qualité parce qu'on lui donne un sens qu'il n'a pas, pour dire à la fin, en conclusion, qui ne correspond pas à celui donné en musique ; il reste donc pour moi, sinon un barbarisme, du moins une impropriété, un détournement fautif de sens ;
– en quantité, parce que c'est une vraie scie ; on l'entend tous les jours, à tout bout de champ, surtout à la télévision, à tel point qu'il devient un tic de langage.
– en qualité parce qu'on lui donne un sens qu'il n'a pas, pour dire à la fin, en conclusion, qui ne correspond pas à celui donné en musique ; il reste donc pour moi, sinon un barbarisme, du moins une impropriété, un détournement fautif de sens ;
– en quantité, parce que c'est une vraie scie ; on l'entend tous les jours, à tout bout de champ, surtout à la télévision, à tel point qu'il devient un tic de langage.
Dernière modification par Jacques le lun. 04 mars 2013, 11:33, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Perkele a écrit :Ne confondriez-vous pas avec Trafalgar ?
![[embarrassé] :oops:](./images/smilies/icon_redface.gif)
Dans mon élan j'ai été trop rapide.
Mais Anne a donné une jolie explication possible, qu'elle en soit remerciée (water = l'eau -loo)
Je crois qu'en réalité je fais un blocage justement sur le nom de cette bataille navale (vous remarquerez que j'ai réussi à ne pas la citer)
- AliceAlasmartise.
- Messages : 141
- Inscription : mar. 25 déc. 2012, 21:23
- Localisation : Liban
- Contact :
Mais cela va passer, les mots et expressions finissent par ne plus rien vouloir dire et se perdent peu à peu. Certains enfants fonctionnent ainsi : ils emploient une nouvelle expression à tout coin de phrase, puis s'en lassent et la délaissent...Jacques a écrit :en quantité, parce que c'est une vraie scie ; on l'entend tous les jours, à tout bout de champ, surtout à la télévision, à tel point qu'il devient un tic de langage.
- AliceAlasmartise.
- Messages : 141
- Inscription : mar. 25 déc. 2012, 21:23
- Localisation : Liban
- Contact :
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je fais remonter ce sujet sur la controverse à propos de l'expression à la mode « au final », pour citer un article publié dans la revue de l'association Défense de la langue française :
Les médias sont la Bible à présent. Ils sont dispensateurs de l'information, filtrée ou infléchie selon les pressions du pouvoir en place et les intérêts de cette caste que sont les journalistes. Le bon peuple est plein d'admiration pour ces nouveaux dieux et s’inspire de leurs façons de parler. Alors dire « au final » ou « in fine », qui ont la même origine, ne fait pas grande différence dans le discours. On pourrait tout simplement dire enfin ou finalement ou pour finir.
Dans le Dictionnaire historique de la langue française d'Alain Rey, on trouve que la locution latine in fine fait référence aux dernières lignes d'un ouvrage. Quant à « au final », c'est un abâtardissement d'un terme italien du vocabulaire de la musique finale qui désigne le dernier morceau d'un mouvement ou d'une composition, une finale, et, ensuite, par confusion avec l'adjectif final, on a dit « un final ». L'expression « au final » veut se démarquer du simple enfin ou pour finir ou finalement, qui diraient la même chose. « Au final » sent sa référence savante, avec connotation musicale pour les happyfew, c'est ce qui compte.
Les médias sont la Bible à présent. Ils sont dispensateurs de l'information, filtrée ou infléchie selon les pressions du pouvoir en place et les intérêts de cette caste que sont les journalistes. Le bon peuple est plein d'admiration pour ces nouveaux dieux et s’inspire de leurs façons de parler. Alors dire « au final » ou « in fine », qui ont la même origine, ne fait pas grande différence dans le discours. On pourrait tout simplement dire enfin ou finalement ou pour finir.
Dans le Dictionnaire historique de la langue française d'Alain Rey, on trouve que la locution latine in fine fait référence aux dernières lignes d'un ouvrage. Quant à « au final », c'est un abâtardissement d'un terme italien du vocabulaire de la musique finale qui désigne le dernier morceau d'un mouvement ou d'une composition, une finale, et, ensuite, par confusion avec l'adjectif final, on a dit « un final ». L'expression « au final » veut se démarquer du simple enfin ou pour finir ou finalement, qui diraient la même chose. « Au final » sent sa référence savante, avec connotation musicale pour les happyfew, c'est ce qui compte.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Vous trouverez quelques réflexions complémentaires sur la locution au final dans cet article.
Mon site Parler français sur les difficultés de la langue française