Noms propres composés
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Ah, les mots d’origine allemande ! J’ai déjà eu l’occasion de dire combien une grande tolérance à l’égard de leur prononciation me semble nécessaire. Vous parlez, jarnicoton, d’« un » M. Löwenstein. Pensez-vous à une personne précise ainsi nommée et demandant que l’on dise « lovinstin » ?
Il se trouve que je connais un homme, ne portant pas lui-même le patronyme, apparenté au docteur LÖWENSTEIN, le spécialiste des dépendances : il me semble me souvenir de sa prononciation proche de « lœuveunn'stenn' ». Mais quand on fait des recherches sur Internet on trouve LOWENSTEIN (sans tréma) pour le spécialiste, ce qui devrait conduire à une prononciation « loveunn'stenn' » ! Allez y comprendre quelque chose !
Il se trouve que je connais un homme, ne portant pas lui-même le patronyme, apparenté au docteur LÖWENSTEIN, le spécialiste des dépendances : il me semble me souvenir de sa prononciation proche de « lœuveunn'stenn' ». Mais quand on fait des recherches sur Internet on trouve LOWENSTEIN (sans tréma) pour le spécialiste, ce qui devrait conduire à une prononciation « loveunn'stenn' » ! Allez y comprendre quelque chose !
- Jacques
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J'ai évoqué il y a quelques mois ici même le nom de la compagne du président dont le nom, Trierweiler, est copieusement esquinté par la plupart des Français pour devenir trièrevellère.
Et Albert Schweitzer qui devenait chouettzère.
Imaginez un peu si Gustave Eiffel avait gardé le nom de son grand-père : Boenickhausen.
Et Albert Schweitzer qui devenait chouettzère.
Imaginez un peu si Gustave Eiffel avait gardé le nom de son grand-père : Boenickhausen.
Dernière modification par Jacques le mer. 06 mars 2013, 18:54, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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La prononciation à l'allemande des noms originaires d'Outre-Rhin (comme on dit très approximativement) me semble dater du dernier quart du vingtième siècle, et doit être liée au développement des études germaniques consécutif au rapprochement des deux pays. Auparavant, la coutume était de prononcer à la française, à commencer par les noms mosellans ou alsaciens.jarnicoton a écrit :Et cependant demander à l'intéressé n'est pas toujours satisfaisant.
Lorsqu'un M. Löwenstein, par exemple, prononce son très fier et très euphonique patronyme allemand selon la phonétique française, cela donne un tristounet " lovinstin".
Prononciation allemande approchée : leuvenn'chtaille'n'
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Oui, adolescent, j'ai eu une camarade qui se faisait ainsi nommer, ce qui venait évidemment de ses parents.André (Georges, Raymond) a écrit : Vous parlez, jarnicoton, d’« un » M. Löwenstein. Pensez-vous à une personne précise ainsi nommée et demandant que l’on dise « lovinstin » ?
Einstein a le privilège d'être en général bien prononcé.
Bien souvent les Français dont le nom allemand se termine en "stein" disent " stène ".
L'un des plus maltraités par les journalistes qui prononcent l'allemand comme si c'était de l'anglais semble être Albert Speer, régulièrement prononcé " spire ". C'est peut-être une peine accessoire, en plus de ses dix ans de prison.
Une bévue habituelles concerne les noms allemands comportant les lettres " sh ". Les férus d'anglais mais pas d'allemand pensent que c'est le " sh " anglais équivalant à notre " ch ", alors que c'est la marque du génitif et que les deux lettres s et h appartiennent à deux syllabes différentes.
Ainsi Wilhelmshafen (Port-Guillaume ? :D) qui doit se dire à peu près " vilèlmsafenn' "
donne quelque chose comme (double anglicisme) : " ouilèlmchafenn' "
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Petites précisions concernant la prononciation authentiquement allemande de "Wilhelmshaven". Il me faut la noter comme suit, si j’utilise les conventions françaises d’écriture, que je suis cependant obligé d’aménager : vilHelmsHHafeunn’. H et HH rendent comptent d'expirations, la première légère, la seconde plus marquée. Vous montrez bien, jarnicoton, les constituants du mot et la coupure entre l’s et l’h. Mais cet h à l’initiale du deuxième constituant doit être dit !
« vil » et HHa en gras signifient que ces syllabes portent les accents toniques principal et secondaire.
Et l’h qu’on trouve après le premier l ? On connaît le heaume moyenâgeux, sorte de casque destiné à la protection du chevalier : il se cache dans le prénom « Wilhelm », comme dans « Guillaume » et « William », qui signifient étymologiquement « protecteur résolu ». On y trouve la racine du verbe « wollen », vouloir, et le nom « der Helm » traduit encore aujourd’hui notre « casque ».
« vil » et HHa en gras signifient que ces syllabes portent les accents toniques principal et secondaire.
Et l’h qu’on trouve après le premier l ? On connaît le heaume moyenâgeux, sorte de casque destiné à la protection du chevalier : il se cache dans le prénom « Wilhelm », comme dans « Guillaume » et « William », qui signifient étymologiquement « protecteur résolu ». On y trouve la racine du verbe « wollen », vouloir, et le nom « der Helm » traduit encore aujourd’hui notre « casque ».
Dernière modification par André (G., R.) le jeu. 07 mars 2013, 7:24, modifié 1 fois.
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Des considérations sur la prononciation des noms de villes allemandes (et du reste du monde non francophone !) touchent aux limites de ce site, mais les franchissent d’autant moins qu’une certaine authenticité de leur prononciation, comme vous l’avez dit, J.A.A., est à la mode. Ira-t-on jusqu’à préconiser que la ville de Hambourg devienne « Hamburg » en français et que le nouveau mot soit prononcé à l’allemande ? Interdira-t-on « Cologne » et « Munich » à la faveur de « Köln » et « München » ? Refusera-t-on « La Nouvelle-Orléans » pour n’accepter que « New Orleans » ? Refusera-t-on la prononciation française du nom de la ville de Detroit ? Plus de prononciation « zurick » pour Zurich, qu’on devrait écrire « Zürich » ? Rome doit-elle devenir « Roma » ? Un sujet à manier avec des pincettes !
- Jacques
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La francisation des noms propres géographiques étrangers avait déjà, je crois, été évoquée ici. Il n'y a pas de règles en la matière, c'est l'usage qui, au fil du temps, a créé ces noms francisés, comme Londres pour London, Barcelone pour Barcelona, Venise pour Venezia et tant d'autres.
Il y en a un qui n'a pas su s'imposer et je m'en félicite : Buckingham, à une époque, fut baptisé Bouquinquant. En revanche, je regrette qu'Istamboul ait cédé la place à l'orthographe anglaise Istanbul.
Il y en a un qui n'a pas su s'imposer et je m'en félicite : Buckingham, à une époque, fut baptisé Bouquinquant. En revanche, je regrette qu'Istamboul ait cédé la place à l'orthographe anglaise Istanbul.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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Pour Londres, il ne s'agit pas d'une francisation, mais de deux usages différents, ayant pour point de départ le nom celte latinisé Lundinium, qui a évoluéJacques a écrit :La francisation des noms propres géographiques étrangers avait déjà, je crois, été évoquée ici. Il n'y a pas de règles en la matière, c'est l'usage qui, au fil du temps, a créé ces noms francisés, comme Londres pour London, Barcelone pour Barcelona, Venise pour Venezia et tant d'autres.
– chez nous en Londres, par l'accentuation sur la première syllabe, chute de la finale, amuïssement du i et mutation de dn en dr,
– parmi les populations anglo-saxonnes en London (certainement avec des variantes) par une accentuation initiale sur la deuxième syllabe et altération de sa voyelle,
– et chez les Gallois en Llundein, certainement la forme la plus proche du nom ancien, accentué sur la deuxième syllabe et ayant perdu la toisième.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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