Imparfait du subjonctif
Imparfait du subjonctif
Bonjour à tous,
Autrefois, on utilisait beaucoup plus l'imparfait du subjonctif. Par exemple, je crois avoir lu que le subjonctif suivant un conditionnel était mis à l'imparfait.
« Il voudrait que je vous prévinsse ». Cette règle qui n'est plus suivie peut-elle encore l'être par les puristes et les nostalgiques sans faillir au bon usage ou n'est-ce plus qu'un charmant archaïsme ?
D'une manière générale, la disparition de l'imparfait du subjonctif dans les langues écrite et parlée est elle sanctionnée par une instance quelconque, ou ne s'agit-il que d'un usage abusif quoique général ? Devrait-on toujours dire « Il aurait fallu que je vous le disse plus tôt », bien que personne ne le fasse ?
Autrefois, on utilisait beaucoup plus l'imparfait du subjonctif. Par exemple, je crois avoir lu que le subjonctif suivant un conditionnel était mis à l'imparfait.
« Il voudrait que je vous prévinsse ». Cette règle qui n'est plus suivie peut-elle encore l'être par les puristes et les nostalgiques sans faillir au bon usage ou n'est-ce plus qu'un charmant archaïsme ?
D'une manière générale, la disparition de l'imparfait du subjonctif dans les langues écrite et parlée est elle sanctionnée par une instance quelconque, ou ne s'agit-il que d'un usage abusif quoique général ? Devrait-on toujours dire « Il aurait fallu que je vous le disse plus tôt », bien que personne ne le fasse ?
Dernière modification par Bogdanov le ven. 29 mars 2013, 10:05, modifié 1 fois.
- Jacques
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Re: Imparfait du subjonctif
Il n'existe aucune instance habilitée à sanctionner. L'usage de la langue n'est pas l'effet d'un règlement. L'Académie et les linguistes ou grammairiens donnent des recommandations. En France on ne peut pas légiférer sur la langue ni sanctionner sur son emploi.Bogdanov a écrit :Bonjour à tous,
Autrefois, on utilisait beaucoup plus l'imparfait du subjonctif. Par exemple, je crois avoir lu que le subjonctif suivant un conditionnel était mis à l'imparfait.
« Il voudrait que je vous prévinsse ». Cette règle qui n'est plus suivie peut-elle encore l'être par les puristes et les nostalgiques sans faillir au bon usage ou n'est-ce plus qu'un charmant archaïsme ?
D'une manière générale, la disparition de l'imparfait du subjonctif dans les langues écrite et parlée est elle sanctionnée par une instance quelconque, ou ne s'agit-il que d'un usage abusif quoique général ? Devrait-on toujours dire « Il aurait fallut que je vous le disse plus tôt », bien que personne ne le fasse ?
Cela étant dit, le constat établi est que l'usage a totalement évincé de la langue parlée l'imparfait du subjonctif, le conditionnel passé deuxième forme (qui est souvent oublié dans le lot) et le passé simple. En ce qui concerne la langue écrite, ils y deviennent de plus en plus rares mais subsistent sous la plume d'auteurs qui veulent donner de la classe à leurs écrits. Sur ce forum nous en usons de temps à autre, non par plaisanterie, mais pour avoir du style.
Pour votre dernier exemple, on doit dire : il eût fallu que je vous le disse et pas il aurait fallu : la concordance des temps veut que l'imparfait du subjonctif soit précédé du conditionnel passé deuxième forme et non première forme.
Enfin, si vous voulez garder ces trois temps dans votre conversation orale, rien ne vous en empêche. Vous aurez probablement dans ce cas affaire à des sots ou à des ignorants qui se moqueront de vous.
Dernière modification par Jacques le sam. 16 mars 2013, 19:04, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
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Re: Imparfait du subjonctif
Sachez qu'ici, un imparfait du subjonctif bien placé enrichit d'un point votre compte de télépapoteur.Bogdanov a écrit :Bonjour à tous,
Autrefois, on utilisait beaucoup plus l'imparfait du subjonctif. Par exemple, je crois avoir lu que le subjonctif suivant un conditionnel était mis à l'imparfait.
« Il voudrait que je vous prévinsse ». Cette règle qui n'est plus suivie peut-elle encore l'être par les puristes et les nostalgiques sans faillir au bon usage ou n'est-ce plus qu'un charmant archaïsme ?
D'une manière générale, la disparition de l'imparfait du subjonctif dans les langues écrite et parlée est elle sanctionnée par une instance quelconque, ou ne s'agit-il que d'un usage abusif quoique général ? Devrait-on toujours dire « Il aurait fallut que je vous le disse plus tôt », bien que personne ne le fasse ?
Lorsque vous justifiez d'un capital de 100 000 points, vous pouvez prétendre à notre entière considération.
C'est la règle tacite du jeu.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques-André-Albert
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- Islwyn
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Re: Imparfait du subjonctif
Je sais bien que cette concordance peut se faire dans un certain style, mais je m'étonne quand même d'apprendre qu'elle est obligatoire, à l'exclusion du conditionnel passé première forme. Il serait donc incorrect d'écrire « le professeur aurait voulu que l'élève répondît plus rapidement » ? C'est pourtant une de ces règles que j'ai apprises il y a longtemps, et une rapide consultation de mon Grevisse conforte mon interprétation.Jacques a écrit : Pour votre dernier exemple, on doit dire : il eût fallu que je vous le disse et pas il aurait fallu : la concordance des temps exige que l'imparfait du subjonctif soit précédé du conditionnel passé deuxième forme et non première forme.
- Jacques
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Re: Imparfait du subjonctif
Théoriquement il faut dire : le professeur aurait voulu que l'élève réponde ou eût voulu que l'élève répondît.Islwyn a écrit :Je sais bien que cette concordance peut se faire dans un certain style, mais je m'étonne quand même d'apprendre qu'elle est obligatoire, à l'exclusion du conditionnel passé première forme. Il serait donc incorrect d'écrire « le professeur aurait voulu que l'élève répondît plus rapidement » ? C'est pourtant une de ces règles que j'ai apprises il y a longtemps, et une rapide consultation de mon Grevisse conforte mon interprétation.Jacques a écrit : Pour votre dernier exemple, on doit dire : il eût fallu que je vous le disse et pas il aurait fallu : la concordance des temps exige que l'imparfait du subjonctif soit précédé du conditionnel passé deuxième forme et non première forme.
Dans la pratique on prend des licences, on assouplit les règles dans la mesure où l'hybridation ne choque pas ; dans la phrase de bogdanov elle choque. Votre professeur vous a probablement donné quelques notions de base, et n'a pas voulu vous embrouiller avec des développements sur des pratiques qui, de toute façon, appartiennent au passé. Car si on veut aller au bout du sujet, le temps de la principale dépend de trois facteurs : selon que l'action est antérieure, ou simultanée, ou postérieure à celle de la subordonnée.
Mais puisque vous citez Grevisse (je n'ai pas trouvé une référence à ce que vous évoquez), il dit ceci en tête du chapitre : Il faut se garder d'appliquer sans discernement des règles mécaniques qui indiqueraient une correspondance toujours obligatoire entre le temps de la principale et celui de la coordonnée.
Voilà pourquoi j'ai donné un principe de base, que je qualifie de théorique, mais qui est parfois transgressé sans qu'il y ait faute.
Dernière modification par Jacques le sam. 16 mars 2013, 18:19, modifié 1 fois.
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- Jacques-André-Albert
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Re: Imparfait du subjonctif
La Grammaire de l'Académie française dit simplement :Jacques a écrit :Théoriquement il faut dire : le professeur aurait voulu que l'élève réponde ou eût voulu que l'élève répondît.
« Quand le verbe de la proposition principale est au conditionnel, le verbe de la proposition subordonnée doit se mettre à l'imparfait ou au plus-que-parfait du subjonctif.
Il voudrait qu'on le prévînt ou qu'on l'eût prévenu à temps.
Nous aurions désiré qu'il vînt ou qu'il fût venu.
On ne doit employer le subjonctif présent ou passé après un conditionnel que si ce conditionnel a nettement le sens d'un indicatif présent :
Je voudrais que vous me disiez (je veux que vous me disiez). »
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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L'Académie française n'est pas très bavarde sur les questions de grammaire. Je me suis fondé sur Bordas, mais Grevisse dit qu'il n'y a pas vraiment de règles fixes et rigides et prône donc une certaine souplesse. C'est comme pour l'accord d'intention : on doit faire preuve de bon sens selon les circonstances.
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- Jacques-André-Albert
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C'est ce que j'ai appris autrefois et relu depuis.Chabert a écrit :Le "bescherelle" indique que:
l'imparfait du subjonctif est employé lorsque le conditionnel présent est dans la principale.
EX: je n'hésiterais pas penser qu'il pût un jour réussir...
Il semblerait qu'il finît toujours pas avoir raison...
Qu'en pensez-vous ?
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(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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Je suis d'accord. Mais ce n'est pas le même cas que celui qui est évoqué dans le sujet d'origine. Vous parlez d'un conditionnel présent alors qu'il s'agit de conditionnel passé.Chabert a écrit :Excusez-moi pour la "belle" faute!!!
Qu'en penser? ou qu'en pensez-vous?
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